Esprit es-tu là ?

Challenge halloween2023 1

Le challenge Halloween avec Hilde et Lou

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91xYS71brhL._AC_UF894,1000_QL80_Maxence et les fantômes, Esprit es-tu là ?
Christophe Miraucourt

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Maxence est un jeune collégien qui a la faculté de voir des fantômes. Transmis par sa mère qui en a fait son métier, ce pouvoir s’est manifesté pour la première fois, un jour où il pratiquait l’escrime à son club. D’un coup de fleuret, sa lame est passée à travers l’apparition d’une jeune fille qui venait lui demander son aide.
Marie est morte en 1956 et depuis, son esprit hante les maisons en quête d’un endroit accueillant. Son antre de paix de ces dernières années, elle l’a trouvé au près d’une violoniste de renommée internationale avec qui elle cohabite paisiblement ; Marie aime l’entendre jouer et la suivre dans ses récitals. Mais dernièrement, elle a surpris une conversation entre deux hommes qui projettent de lui dérober son Stradivarius, un violon de 1716, estimé à un million d’euros. Seule, elle est dans l’incapacité de déjouer le vol, mais avec l’assistance de Maxence, rien n’est perdu !
Leur duo comptera deux collégiens de plus, les meilleurs amis de Maxence… Andrew l’Écossais et Serena la gothique… et à eux quatre, justice sera faite.

Ce petit roman est une lecture facile, parfaite pour les jeunes lecteurs. Les composants amitié-solidarité-frissons-aventure-surnaturel-humour sont toujours attrayants.
Maxence habite dans une banlieue bétonnée à l’est de Paris. Il est un garçon sage, proche de sa famille, et heureusement, il a le soutien de ses deux amis fidèles, en qui il peut avoir confiance. Mais tous les jours, Maxence vit un cauchemar. Une bande de garçons de son collège le persécutent et le rackettent. Il est difficile d’en parler et de demander de l’aide, alors quand Marie vient à son secours, les choses changent ! Maxence prend de l’assurance… les fantômes font peur !
Une sympathique lecture qui pourrait être le prélude à d’autres histoires…

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La crue

La crue1La crue
Tome 1 – Blackwater
Michael McDowell

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Virginie, Alabama, 1919,
La crue de printemps de 1919 à Perdido fut exceptionnellement violente. Les deux rivières ont inondé la petite ville d’une boue rouge et détruit toutes les habitations en les plongeant sous cinq mètres d’eau.
Tous ont fui sur les hauteurs. Constater les dégâts ne sera pas une chose facile, peut-être même impossible et il faudra envisager de tout reconstruire. Outre les dévastations qui offrent une image apocalyptique, l’atmosphère délivre une odeur nauséeuse et entêtante. Pour analyser la situation, à bord d’une petite barque, Oscar Caskey, héritier d’une grande et riche famille, et Bray, son dévoué serviteur, tentent de se frayer un passage sur la voie principale. Quatre jours ont passé et la ville fantôme est effrayante. C’est pourquoi, lorsqu’ils voient une silhouette à travers la fenêtre du grand hôtel, ils ont une petite réticence à aller voir de plus près. Ils découvrent une jeune femme qui attend patiemment sur son lit que quelqu’un vienne la sauver. Si Oscar semble subjugué par son mystère, sa beauté, sa chevelure rousse, Bray ressent un sentiment trouble, plus lié à de la peur qu’à de l’admiration.
Elle s’appelle Elinor Dammert et elle est arrivée à Perdido pour enseigner. Impassible et charmante, la catastrophe ne semble pas l’avoir perturbée et c’est avec une grande dignité qu’elle embarque sur le petit esquif pour regagner la terre ferme.
Elle est d’abord une curiosité, puis une énigme car les questions qu’on lui pose n’ont pas de réelles réponses. Pour certains, elle est une femme courageuse et très attirante. Elle séduit très vite les hommes, les femmes et les enfants. Mais pour d’autres, comme pour Mary-Love la mère d’Oscar, ils perçoivent sa singularité et son côté obscur comme une menace, dans son attitude, sa façon de parler et de se mouvoir.
Mary-Love Caskey ne voit pas d’un bon œil cette nouvelle venue et s’inquiète pour son fils qui se sent de plus en plus conquis. De plus, la couleur de ses cheveux est de la teinte de l’argile qui englue tout le paysage. Elle paraît tisser ses fils autour de Perdido. Elle paraît à la fois magicienne, ondine et sorcière.
Qui est-elle vraiment ?

Dès le début de la lecture qui est le premier tome d’une série de six, on ressent un malaise. C’est grinçant, sinistre et un peu excessif. Tellement secret !
Elinor, est-elle une manipulatrice maléfique ou est-elle un ange salvateur ? Le style gothique nous mène certainement vers le fantastique où l’angoisse est distillée à petites doses pour que le mystère demeure.
J’ai lu le livre avec une petite distance pour me préserver. Je n’ai pas voulu m’attacher à l’un ou à l’autre, décelant une diablerie quelque part sans jamais la définir. L’auteur laisse le suspense entier, nous incitant à regagner la famille Caskey et Perdido dans le second tome intitulé « La digue ».
Originaire d’Alabama, Michael McDowell sait nous imprégner de l’essence de sa terre, même si ce petit coin perdu, Perdido, bordé par deux rivières, Perdido et Blackwater, existe sans vraiment exister.
A suivre… et mention spéciale pour la belle édition…

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Une lecture chez Aifelle, Béa, Belette, Hilde, Alex,

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Coraline

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Challenge Halloween avec
Hilde et Lou
Une lecture commune avec Jojo

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CoralineCoraline
Neil Gaiman

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Coraline est une petite fille qui vient d’aménager avec ses parents dans une ancienne et grande maison de trois niveaux, qu’ils partagent avec trois autres locataires. Toute seule, elle chasse son ennui en visitant la bâtisse biscornue, son jardin abandonné, et en rencontrant ses nouveaux voisins extravagants, deux vieilles demoiselles et un vieux monsieur. C’est la fin des grandes vacances, le temps de septembre se montre capricieux et ses parents ne sont guère disponibles. Coraline part donc à l’aventure de ce microcosme étouffé, semblant être déconnecté de l’extérieur, pour découvrir un jour de mauvais temps, une porte condamnée qui l’attire comme un aimant. Curieuse, elle ne peut s’empêcher de l’ouvrir et d’en franchir le seuil… Comme Alice de Lewis Carroll, elle traverse ce passage pour pénétrer un monde parallèle, un monde prisonnier d’un sortilège macabre qui cherche à la retenir.
Est-ce que Coraline acceptera l’étrange proposition qu’on va lui faire ou combattra-t-elle la noirceur qui y règne ?

Je retrouve dans les bases de ce conte celles d’un autre roman de l’auteur, « L’océan au bout du chemin ». Une enfant solitaire livrée à elle même, un peu perdue sans ses parents, une atmosphère plombante, et une réalité qui se tend vers un monde chimérique et obscur, un monde clandestin qui n’a rien de séduisant et qui voudrait vampiriser celui ou celle qui le perçoit, ou qui voudrait pervertir l’innocence. On ne sait si c’est authentique ou rêvé. On se laisse facilement submerger par l’imaginaire en visualisant cette porte secrète, interdite, et cette dimension tirée de nos cauchemars.
Cette lecture qui suscite l’angoisse a un côté malsain, terriblement effrayant, et je ne la conseillerai pas à tous les enfants !

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Image du film d’animation « Coraline »

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Sixtine, L’or des Aztèques

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Challenge Halloween avec Hilde et Lou

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Sixtine 1Sixtine, L’Or des Aztèques
Scénario de Frédéric Maupomé
Déssins d’Aude Soleilhac

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Le jour où les cendres de son papa sont répandues dans la mer, sur la plage, Sixtine fait la rencontre de trois pirates, un capitaine et ses moussaillons, Monsieur Archembeau dit Captain, Igor et Tranche-Trogne. Le petit truc… c’est que ces pirates sont des fantômes et qu’elle est la seule à les voir !
Neuf ans plus tard, la petite fille qui les avait ramenés chez elle, est devenue un vrai flibustier. Le maniement du sabre, les pirouettes en équilibre et les injures fleuries font partie de ses entrainements quotidiens. Et avec un tempérament pareil, il y a de quoi dérouter bien des personnes, à commencer par ses proches, des camarades d’écoles, Martin et Sophie, et ses professeurs.
Un soir, en rentrant du collège chez elle, elle surprend sa maman la tête enfouie entre ses mains entrain de pleurer. Il y a des jours où les souvenirs d’un temps heureux refont surface, et c’est l’occasion pour Sixtine d’en apprendre un peu sur le père absent. Sa mère s’épanche plus et lui raconte comment elle a rencontré cet homme merveilleux qui a tout quitté pour pouvoir se marier avec elle, jusqu’à renier son patronyme et prendre celui de sa femme.
Cette complicité autour du défunt survient souvent après la réception de lettres de l’huissier. Ne pouvant plus subvenir à l’entretien de leur maison et à payer ses dettes, sa mère envisage de la quitter et de déménager.
Pour l’aider, Sixtine imagine alors de reprendre contact avec la famille de son père. Et en cherchant des indices sur le livret de famille, elle découvre qu’il était le fils d’une famille fortunée et titrée. Mais la déception est grande quand elle se présente au château…
Si du côté des Saint-Germain il n’y a pas de contact possible, il y aurait une autre possibilité avec l’or des Aztèques !
Poussée par les trois compères Archembeau, Igor et Tranche-Trogne, Sixtine se prépare à voler le trésor des Aztèques exposé dans un musée. L’aventure commence !

Pensez… Sixtine a en permanence trois pirates qui lui collent aux basques, genre gardes du corps ou nounous, et qui l’incitent à se comporter comme eux. La belle idée que de voler une caissette pleine de pièces d’or ! Elle en fait quoi après ? Entre deux mondes, le réel et le surnaturel, le scénario, plein d’humour, de naïveté, de tendresse, se construit sur du suspense et de l’action. Sixtine est une jeune fille craquante qui se fiche un peu des codes de bonne conduite et de bienséance. Courageuse, frondeuse, vive, drôle, fantasque, unique, son extravagance est rafraîchissante et très séduisante.
Je vous conseille cette lecture qui fut pour moi une belle découverte. J’aime l’esprit qui s’en dégage, la trame de fond qui donne une part belle à l’amitié et à la magie de l’enfance… sans oublier les dessins, généreux et expressifs.
J’ai hâte de lire la suite… !
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Le manoir des Sorcelage

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Challenge Halloween avec Hilde et Lou

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Le manoir des SorcelageLe manoir des Sorcelage
Marie Alhinho

Au creux de la Vallée noire du Berry, dans un vieux manoir tout décati, vit les Sorcelage, une famille de sorciers wiccas.
Durant l’absence de leurs parents,  Avril et Octobre, placés sous la surveillance de leur grande-tante Nana Morphose, une sorcière très expérimentée, et de leur grand-oncle Obole, un fantôme, profitent de leur liberté pour transgresser certaines règles. Avec leur meilleure amie Nour, qui ne sait rien de leurs pouvoirs et du monde dans lequel ils évoluent, ils partent dans la partie secrète du manoir en quête d’aventure et de frissons. Et c’est dans l’antre de l’aile condamnée, dans son dédale de pièces et de recoins, par une nuit de nouvelle lune, que tout se déclenche…
« Allons parler aux morts. »… Dans le grenier, les trois adolescents s’installent autour d’un plateau de ouija pour le faire bavarder. Trembler un peu d’effroi et s’enfuir en riant aurait été l’apothéose de leur veillée, mais en franchissant les limites et en voulant appeler les esprits, Avril, Octobre et Nour ne s’aperçoivent pas qu’une brèche vient de s’ouvrir entre leur monde et celui des démons, des goules et autres créatures maléfiques.
Ce n’est que le lendemain, que le frère et la sœur apprennent par Nana qu’un dolmen de leur cercle de pierres, le Grand Dorderin, a disparu. Les ennuis commencent, le portail est ouvert… il faut donc le refermer !
Suivis de H, un feu follet de cent douze ans, Avril, Octobre et Nour, qui est désormais au courant de leur particularité, vont parcourir la campagne sur leur vélo pour tenter de réparer leur erreur. Un démon d’une extrême noirceur, qui fut autrefois emprisonné par Nana, s’est échappé et ses desseins ne présagent rien de bon pour la Vallée noire.

L’ordre des wiccas veut préserver le monde en pratiquant la magie blanche. Dans ce premier tome, nous rencontrons Avril et Octobre, deux adolescents qui aimeraient être des enfants « normaux » mais qui doivent vivre dans le secret, la simulation, et le respect des préceptes de leur communauté. La jeune fille a un caractère impulsif, un peu rebelle, et se montre très courageuse face au danger. Elle a aussi un côté sombre, un mal être qui la rend fragile et touchante. Son frère est un empathe. Sa force est dans ce pouvoir car il arrive à manipuler les esprits. Téméraire comme sa sœur, il est aussi avec elle très protecteur,  il est son ange gardien. A ce duo, se greffe un troisième personnage, Nour, la meilleure amie. Après avoir accepté l’inconcevable, qu’un monde parallèle fait de magie puisse exister, Nour se montre une alliée sur qui on peut compter. Il est à prévoir que dans les prochains volumes, l’auteur fera progresser ces personnalités.
L’histoire se passe dans le Berry, une région réputée pour ses sorciers et ses légendes, à l’époque d’Halloween, une période de l’année favorable aux ambiances surnaturelles. C’est une lecture très agréable, effrayante parfois, pleine d’action, prenante, que je pourrais conseiller à un enfant, à partir de neuf ans.
A suivre…

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Fils de sorcières

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Challenge Halloween avec Hilde et Lou
Une lecture commune avec Hilde et Jojo

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Fils de sorcières 1

Fils de sorcières
d’après le roman de Pierre Bottero
Scénario de Maxe L’Hermenier
Dessins et colorisation de Stedho

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Jean-Sylvestre raconte dans son journal…
Il a dix ans et il va bientôt rentrer au CM2. Sa petite sœur Lisa peut parfois se montrer chipie et bien souvent, il doit céder à ses caprices. Sa mère les élève seule car son père a fui le foyer lorsqu’il avait cinq ans. Il a un grand-père, une grand-mère et six tantes assez envahissantes.
Serait-ce tout ? Et non… il est aussi un fils, un frère, un petit-fils et un neveu de sorcières. Dans sa famille, ce pouvoir ne se transmet qu’aux femmes et lorsqu’il y pense, il trouve cela vraiment injuste ! Un homme à ses côtés aurait certainement changé les données, mais comment en vouloir à ce père absent qui n’a pu supporter le monde de la magie ?
Fils de sorcières 4Donc, la préoccupation immédiate de Jean-Sylvestre c’est sa future rentrée scolaire… mais l’ordre des priorités change quand l’une de ses tantes disparaît. Où est passée Méropée ?
Très vite, avant même de pouvoir approfondir les recherches, tout bascule dans un sinistre scénario. L’une après l’autre, les sorcières sont transformées en poupée ; Astérope, Alcyone, Electra, Maia… Un nom sort de tout cet embrouillamini… celui du Buveur de magie, une créature horriblement laide et dangereuse.
Pour sauver ses tantes, sa mère et protéger sa sœur, Jean-Sylvestre va devoir combattre un ennemi puissant et secret. Y arrivera-t-il seul ?

Pour avoir lu le roman de Pierre Bottero, je trouve que cet album est une belle adaptation. Les personnages, l’ambiance et la trame de l’histoire sont bien rendus.
Jean-Sylvestre et Lisa sont des enfants attachants, audacieux et braves. C’est donc avec plaisir que nous les suivons dans leur aventure héroïque pour sauver leur famille.
Lecture facile, parfois drôle, parfois frissonnante, de beaux dessins, l’album peut être donné à tous les enfants.

.Fils de sorcières 3Fils de sorcières 2

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Le Horla

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Challenge Halloween avec Hilde et Lou

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.Le horlaLe Horla
Guy de Maupassant

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Lorsque Guy de Maupassant écrit cette nouvelle en 1887, il est très malade. Sa souffrance et les médicaments qu’il prend le plongent dans des états seconds et lui donnent des idées noires. Il transpose alors dans son personnage, le narrateur, tout le mal qui le grignote, et imagine une histoire de possession, une entité vampirique et spectrale, qu’il nomme le Horla.
Le narrateur relate dans son journal intime, ou dans une longue lettre testamentaire, la progression des symptômes ; les prémices fiévreux, les psychoses et les pensées suicidaires. La peur s’installe sournoisement au début, avec la fièvre, les hallucinations, les insomnies et le mal qui commence à empoisonner son sang.
Pensant retrouver la santé en changeant d’air, il quitte sa campagne quelques temps pour d’autres contrées. Mais en retournant chez lui, il découvre que l’un de ses domestiques est atteint des mêmes affections. La créature s’est lové et s’abreuve dans un autre corps.
Très vite, les malaises et les visions reviennent et empirent. Le Horla ne lâche pas facilement sa proie.
Le narrateur se questionne et cherche des informations… peut-il en réchapper ? qui le persécute ? combien de temps cela va-t-il durer ? Complètement sous l’emprise de la bête, l’angoisse et les douleurs sont si fortes qu’il en devient fou.

Tout au long de ce funeste récit, Guy de Maupassant invite le lecteur à faire sa propre analyse. Soit le narrateur a des troubles mentaux et c’est du domaine de la psychiatrie, soit ses délires sont provoqués par une créature démoniaque et c’est de l’ordre du fantastique. A nous d’orienter notre lecture… mais ce qui est sûr, c’est que l’histoire est effroyable !

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Le tour d’écrou

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Challenge Halloween avec Hilde et Lou

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Le tour d'écrouLe tour d’écrou
Henry James

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Henri James donne à une veillée de Noël, une ambiance gothique.
Des amis rassemblés près de l’âtre de la cheminée écoutent l’un d’entre eux lire les écrits d’une vieille connaissance qui fut la gouvernante de sa sœur. Douglas, le légataire de la défunte, tient ses confidences sous clef, à l’abri de toute indiscrétion. Tous sont prévenus, la soirée sera glaçante. Les goguenards et les émotifs sont attentifs…
Le narrateur qui nous invite à partager cette intimité, laisse le conteur mettre en place les personnages et le décor d’un huis clos qui s’annonce effrayant.

Dans les débuts de son journal, la préceptrice, alors âgée de vingt ans, rapporte comment elle a été embauchée pour s’occuper de deux orphelins placés sous la tutelle de leur oncle, un célibataire habitant Londres peu enclin à élever ses neveux, et son arrivée dans un vieux manoir perdu dans une campagne reculée de l’Essex. Là, elle fait la connaissance de l’intendante de la maison, Mrs Grose, et des enfants qu’elle devra éduquer. Flora, une fillette de huit ans, et Miles, un garçon de dix ans, qui faisait sa scolarité dans un internat et qui a été renvoyé de son école pour une raison qu’on ne saura jamais.
Mrs Grose se montre charmante avec elle, et le frère et la sœur sont adorables et très attachants. Dans les premiers jours durant ses heures de repos, elle visite l’imposante demeure de Bly à la décoration très chargée, à l’architecture décousue, et son vaste parc. La gentille et naïve jeune fille se prend alors à rêver car tout semble idyllique dans ce cadre romantique. Mais l’histoire va prendre une autre tournure…
Lors d’une flânerie dans le parc, elle aperçoit une silhouette étrange postée sur le haut de l’une des tours du manoir. Peu de temps après, elle revoit cet homme collé à une fenêtre, épiant l’intérieur de la maison, puis c’est au tour d’une femme venue de nulle part. Quand elle se décide à demander des informations des gens de la maison auprès de Mrs Grose, elle apprend les morts tragiques de Mr Quint, officiant comme valet, et de Miss Jessel, l’ancienne gouvernante. Si l’une avait eu le comportement d’une grande dame, l’autre était méprisable. Se sentant en confiance, la pieuse femme révèle que les deux avaient été amants. Il en faut donc peu pour imaginer que ces apparitions seraient l’errance de leurs âmes damnées venues chercher les enfants.
Chaque jour, le malaise s’intensifiant, la jeune gouvernante, dont l’esprit fantasque adhère rapidement à cette nébuleuse hypothèse, intensifie la surveillance des enfants qui semblent être sous l’emprise d’un charme pernicieux. L’angélisme qui les caractérise ne paraît pas très naturel et la douceur de leurs regards devient inquiétante.
Les écrits de son journal prennent une cadence plus soutenue et plus folle. Elle s’attribue un rôle, celui de les sauver, et son angoisse grandissante produit une hystérie annonciatrice d’un drame.

Je n’ai pas aimé cette histoire, ni l’écriture que j’ai trouvée pesante et alambiquée, je n’ai pas aimé également le personnage de la gouvernante, une ingénue perdue dans ses fantasmes, trop complaisante avec les enfants, et je n’ai surtout pas apprécié les rapports ambigus entre elle et Miles, ceux d’un amour impossible. C’est en lisant le dernier paragraphe de la fin, que j’ai compris d’où venait mon embarrât. Tout au long du récit, on perçoit des équivoques qui ne sont jamais vraiment formulées, et ce flou voulu par l’auteur a entravé ma lecture.
Sur le fait qu’on ne sache pas si les fantômes sont réels ou s’ils sont les chimères d’une jeune fille trop exaltée et névrotique, cela ne m’a pas déconcertée, bien au contraire !

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Peinture de Walter Marshall Clute

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Rendez-vous en enfer

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Challenge Halloween de Lou et Hilde
Littérature jeunesse
Une lecture commune avec Isabelle

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Retour en enferRendez-vous en enfer
Hervé Fontanières

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Après les fêtes de Noël, Sylvain, un adolescent de quinze ans, se rend en pleine mer auprès de son oncle Jos Le Flohic qui est l’un des gardiens du phare d’Armen, pour passer une nuit le temps de la relève entre lui et Loïc Finaz.
D’origine bretonne par la branche maternelle, Sylvain qui a toujours été attiré par tout ce qui fait la Bretagne, réalise l’un de ses rêves en allant sur ce « cailloux ». Arrivé avec le Velléda, le bateau qui ravitaille le phare en carburant et en vivres, il a déjà un aperçu de la violence des éléments et de l’inconfort que doit supporter un marin, et lorsqu’il pénètre le phare, il est confronté à la majesté des lieux qui compte cent dix-huit marches en colimaçon jusqu’au sommet. De sa chambre qu’on lui attribue, son regard se noie dans l’immensité bouillonnante de l’océan qui est à perte de vue. Les vagues s’écrasent violemment sur la structure du phare dans des échos furieux qui résonnent jusque dans son ventre. Conscient que cette aventure est exceptionnelle, il essaie d’emmagasiner le  plus d’images, le plus de sensations, quand il
voit Loïc Finaz se débattre dans les flots et se faire avaler.
L’exaltation fait place à l’horreur car malgré les tentatives pour le repêcher, le second de l’Armen a été englouti. Ce que Sylvain ne sait pas encore, c’est que le cauchemar ne fait que commencer.
La radio en panne, l’océan déchaîné, la brume comme de la poix, l’impossibilité aux secours de venir, le pavillon noir dressé, la sirène hurlante, le huis clos donne à la tragédie une dimension dantesque et le jeune garçon voit son oncle se décomposer et avoir peur, lui qui était une force de la nature et qui faisait figure de héros.
Pour s’occuper, pour ne pas paniquer et voir les oiseaux déboussolés attirés par la lumière du phare s’écraser sur les vitres, Sylvain cherche de la lecture et tombe sur le journal de bord de Jos dans lequel il relate la mort de son ami Yves Le Doaré, mort dans les mêmes circonstances que Loïc un an jour pour jour.
Une légende bretonne raconte qu’à la fin de l’année, l’Ankou vient chercher le dernier marin mort en mer pour qu’il pilote son bateau le Bag-Noz. La légende… Sylvain est prêt à oublier toute rationalité quand il voit venir vers eux la silhouette de l’Ankou et que des faits inconcevables et mystérieux surviennent dans cette tour maudite.
Qui vient-il chercher cette fois-ci et quel tribut peut-il demander ? Qui est véritablement son oncle ? Sylvain devra s’armer de courage pour affronter les nombreux dangers qui les menacent.

Sylvain, Jos, l’Armen, l’océan et l’Ankou… L’auteur nous donne rendez-vous en enfer avec ce thriller policier écrit pour la jeunesse. L’action cauchemardesque arrive très vite et nous plonge dans des extravagances, dont on ne sait si elles sont fantastiques ou vraisemblables, seulement dues à la folie de l’isolement.
Dans ce décor du grand large et pourtant fermé, on éprouve une claustrophobie qui génère une angoisse jusqu’au dénouement. Quant aux personnages du huis-clos, il y a l’oncle au comportement ambigu, Sylvain, un héros sympathique et courageux, l’Ankou, le spectre de la mort, et le phare, l’un des personnages principaux du roman qui semble être vivant.
Je recommande aux jeunes lecteur cette lecture qui se lit d’une seule traite, presque en apnée, et qui nous emporte loin, très loin…

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Chaque jour Dracula

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Challenge Halloween de Lou et Hilde
Une lecture commune avec Jojo et Belette

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Chaque jour Dracula

Texte de Loïc Clément
Dessins de Clément Lefèvre

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Dracula est un enfant qui n’aime pas aller à l’école pour une triste raison. Harcelé, battu, appelé le monstre ou l’intello par ses camarades de classe qui se moquent de ses yeux rouges, ses dents pointues, son éducation et ses différences, Dracula est sans défense face aux petits tortionnaires. Solitaire et ne pouvant se confier à personne, même pas à son père qu’il veut préserver, il pense que tout est de sa faute s’il ne peut pas se faire apprécier.
« Le jeune vampire se sentait en partie responsable de ce qui lui arrivait. Il croyait que si on s’en prenait à lui, c’était sans doute un peu de sa faute. Une pensée certes absurde, mais allez expliquer ça à un petit être qui essaie de comprendre pourquoi on le persécute lui, et pas un autre… »

Chaque jour Dracula 1Mais un soir, tout en édulcorant son cas, Dracula essaie d’aborder le sujet en demandant des conseils à son père qui ne perçoit pas la gravité des choses et qui préconise une riposte assez simpliste. C’est en faisant venir le médecin alors que Dracula est au plus mal, que les véritables mots sont mis sur les maux et que la situation change.
La douleur du père est terrible, sa colère, aussi… et ensemble, père et fils, vont trouver comment parer le harcèlement scolaire. Il faut avant tout que le petit Dracula reprenne confiance en lui, qu’il combatte ses complexes, et très vite, avertir le corps enseignant…

Cette poignante histoire qui leste le cœur du lecteur d’un poids lourd, arrive à un dénouement heureux. C’est donc un récit optimiste sur un thème difficile à aborder, pas trop dur à lire, pas larmoyant pour les enfants, qui chamboule un peu les codes en donnant à un petit vampire le rôle du gentil.
La violence est combattue par la forte détermination et le courage de Dracula qui est encouragé par son père, si fier de lui et si aimant. Beaucoup d’amour, de sensibilité, d’espoir et d’humour font de cet album une belle lecture que je vous recommande.
J’ai aimé également les dessins…

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