Dragons et mécanismes


Challenge Petit BAC avec Enna

Catégorie : Animal fantastique
Animaux du monde avec Sharon

Livre offert par les Éditions Rageot et Babelio dans le cadre des Masses Critiques

Dragons et mécanismes
Adrien Tomas

Dague, un adolescent de seize ans, est ce qu’on appelle un capucheux, un voleur expérimenté au service d’Oogmar le Géant, le chef des receleurs des Gorgones (le bidonville de la métropole d’Asograde) qui lui sert de protecteur depuis le décès de Kimba, une vieille femme qu’il considérait comme sa grand-mère.
Voleur la nuit, mais aussi espion le jour, il travaille au palais comme valet auprès de la princesse-marchande Xeneda. Les informations collectées, plus ou moins secrètes, se monnayent bien et avec cet argent, il rêve de quitter Xamorée par la mer et de faire fortune en devenant mercenaire.
Xamorée est une grande île qui regroupe treize tribus reparties sur tout le territoire. Ces treize cités se sont enrichies depuis que les mages ont pu ériger un bouclier magique contre les dragons de Msitwa Ioka, les terres intérieures. Jadis pour survivre, les Arts sorciers et les Arts guerriers étaient des sciences importantes, mais à ce jour, le pouvoir se tend plus vers l’ingénierie et le commerce par les voies maritimes.

Du même âge que Dague, Mira, l’archiduchesse Dragomira Alexandrovna Kiriell Banessa Antonov d’Asthénocle, se retrouve sur un bateau en direction d’Asograde pour fuir l’archiduc Arlov qui a fomenté un coup d’état et tué ses parents qui régnaient. Accompagnée de ses automates, elle espère trouver le soutien de la princesse Xeneda et en apprendre un peu plus sur les dragons et le pouvoir de l’arcanium, une énergie utilisée par les mécanomages.
La mécanomagie est l’alliance de la mécanique avec la magie ; Mira est maître en la matière. Passionnée par cette science, elle conçoit des automates dont l’apparence ultra sophistiquée est à l’image des humains.

Sur les quais d’Asograde, Dague et Mira se rencontrent sous le feu de l’action face à Arlov, et à partir de cet instant, les jeunes gens ne vont plus se quitter et nouer une grande amitié…
Pourchassés par l’usurpateur, ils doivent quitter l’enceinte de la ville pour pénétrer l’épaisse forêt tropicale tant redoutée. L’autre monde est terrifiant, plein de dangers, de dragons, et c’est à Moko Elimba, la cité minière protégée par un Pavois (barrière magique) où ils trouvent refuge, qu’ils en apprendront un peu plus l’un sur l’autre.
Si Mira est une mécanomage, Dague est un phasmancien car il a le pouvoir de parler aux morts. Le fantôme de Kimba oriente ses pas et lui dévoile petit à petit ce qu’il s’est passé durant ses jeunes années.

Dague souhaite découvrir le secret de ses origines, et Mira, décidée à revendiquer son héritage et à combattre l’homme qui a détruit son monde, lui demande de l’accompagner dans son aventure… Tout deux feront quête commune et seront escortés par Cuthbert, un petit dragon (de la taille d’un chat) persifleur, hargneux et adorable qui les houspille en les appelant « pitoyables humains ».

J’ai beaucoup aimé ce roman jeunesse qui nous embarque dans un univers de fantasy et de steampunk, entre science et magie. L’auteur a écrit ce livre à la suite de « Engrenages et sortilèges », et si les histoires peuvent se lire séparément, elles se passent dans un même monde et à la même époque. Dans une interview, il dit construire son intrigue autour de ses héros (leur histoire et leurs objectifs) en intégrant de nombreux thèmes de notre société actuelle, comme l’écologie, le racisme, l’ostracisme, l’injustice…
Dague et Mira sont des personnages sympathiques, aux caractères très affirmés. Ils affrontent leurs ennemis avec courage et honneur. La quête du pouvoir est l’enjeu des affrontements et le scénario, aux nombreux rebondissements, compte deux adversaires qui s’associent ; le tyran Arlov, un jeune éphèbe mégalomane d’Asthénocle, et Vezzir, un grand sorcier de Mycée qui œuvre pour faire revenir le Dragon Primordial.
Le roman commence dans une cité avec ses quartiers nobles et ses bas-fonds en bordure de l’eau. Cette société est hiérarchisée en castes. C’est bien détaillé et nous n’avons pas de mal à imaginer toute cette architecture qui s’imbrique. Puis l’histoire nous plonge dans la jungle et nous fait rentrer dans une cité minière. Les décors changent, c’est luxuriant, sauvage, plein de mystères et dangereux. Les images sont belles. Le rythme intense captive car on lit facilement les 600 pages en une journée. La trame se tisse de déloyautés, de conspirations, de poursuites et de fuites, de combats, de sortilèges, de mécaniques robotisées, d’explosions et d’expéditions dans des géographies inconnues à la découverte d’autres peuplades.
A tous ces composants, l’aventure s’étoffe également avec une belle dose d’humour. Le dragonnet Cuthbert est irrésistiblement drôle et les fanfaronnades d’Arlov sont ridicules.
C’est donc un roman à recommander… et je vous souhaite une très bonne lecture sur Xamorée, l’île aux dragons.

Dragon estampe

Les six Royaumes

Un livre offert par Babelio et les Editions Mnémos dans le cadre des Masses Critiques

 

Les six Royaumes
Récit illustré
Adrien Tomas
Illustrations de Dogan Oztel

 

Irego d’Eystilar fait partie de la congrégation des Sœurs Grises au monastère d’Iriloyë et est directrice d’études ésotériques. A presque trente ans, elle est bien décidée à franchir les frontières de son territoire pour rechercher le secret de l’immortalité, car le pouvoir de la Magie Grise a des limites. Les gardiennes du Gris Savoir, gardiennes de l’humanité, n’ont d’enseignements que les Mots et c’est vers les autres Royaumes qu’Irego a sollicité, non sans s’attirer les foudres et les moqueries de certaines, le droit d’investiguer.

Ce livre se divise en quatre parties ; les Arts magiques, les secrets de la technologie, l’Alchimie naturelle et les Mystères révélés.

Dans son journal personnel et ses écrits pour les huit matrones d’Iriloyë, elle note en détail son périple, les personnages qu’elle rencontre et retranscrit leurs entretiens ; chaque civilisation a ses magies, ses pratiques et ses croyances. Elle revient également sur ses études et les nombreux grimoires qui ont retracé les « principes fondateurs ». Comme elle le précise, elle doit modifier sa vision sur les Limbes, « non pas comme une Dame grise, mais comme une chamane Kharane, un ensorceleur elfe, ou même un mage de la Maison. ».  Le peuple elfique connaît un déclin et les textes des précédentes Sœurs Investigatrices, rapportent leur dégénérescence.

Accompagnée d’un couple de serviteurs et détentrice d’un crédit illimité, elle commence son voyage à la belle saison du printemps, en traversant les steppes de Khara où elle croise des tribus nomades peu sociables. La vie dans cette immensité est rude et primitive, mais les Kharans ont tout le respect des Sœurs Grises. Dans la ville de Taraxhan, elle rencontre une vieille chamane, guérisseuse et sorcière, qui fait parler les esprits et qui attendait sa venue. Sa façon à elle de rejoindre les Limbes se fait avec des élixirs, mais il lui est impossible de satisfaire Irego sur ses questions sur l’éternité, car la sagesse véritable reconnaît « l’importance de la mort au bout de la vie ».
Déçue, ses recherches font l’impasse sur les Nécromanciens qui semblent avoir disparu et s’orientent vers l’ordre des Mages, mais un accident survenu alors qu’elle rentrait au monastère lui donne matière à s’inquiéter pour sa vie et à réfléchir différemment.

Ainsi, nous entamons la deuxième partie du livre qui va nous entretenir des secrets de la technologie. Après avoir reçu tous les accords pour son second voyage, Irego part sur sa terre natale vers le nord, à Evondia. C’est à Azureld, la capitale, qu’elle va se renseigner sur les golems. A la Maison des Mages, elle retrouve Chardon, un agent qui espionne pour l’ordre des Sœurs, et apprend comment sont fabriqués les golems, des machines d’acier conçues à l’image des humains. L’information capitale qu’elle enregistre, c’est qu’ils ont pour liquide vital de l’hylium, une substance précieuse et sacrée utilisée par les Sœurs Grises pour leur permettre de supporter la puissance des Mots.
Là, Irigo fait face à une autre déception car selon le plan anatomique qu’elle a pu voir, les golems ne sont que des automates.
Dans les lignes stratégiques de sa quête et dans son grand désir d’apprendre secrets et magies, elle envisage alors de contacter des sujets plus influents. Après avoir relu les récits historiques et héroïques qui content la Flamme d’azur, un ordre de chevalerie vénéré, mené par le commandeur Aevar, elle obtient l’autorisation de continuer ses recherches sur le corps de l’Ange de Fer, qu’elle arrive à sortir de sa sépulture avec l’aide de Chardon. Ce qu’elle découvre en le mettant à nu ébranle son esprit et la dépouille de ses certitudes. Aevar n’était pas complètement humain. Serait-ce là, un pan de l’immortalité ? Mais après cinq jours à l’autopsier, Irigo se voit contrainte par la Maison des Mages de remettre le corps dans son sarcophage en marbre et de quitter Azureld où elle n’est plus la bienvenue.
De retour au monastère où elle se fait méchamment sermonner par les sœurs, elle reçoit le soutien de la doyenne qui lui conseille de continuer ses recherches dans leur bibliothèque.
Irigo se plonge dans le monde des Nains, leurs caractéristiques, leurs origines, leur culte, jusqu’à la biographie de Nashgar le Faiseur qui fut à l’origine de la conception d’Aevar, un hybride.
A l’abri de son monastère, Irigo prend conscience que des âmes maléfiques œuvrent contre elle lorsqu’elle apprend que Chardon a été dénoncé auprès des Mages et qu’il a été mis à mort.

L’automne voit naître une autre conviction. Pour cette troisième partie, L’alchimie naturelle, Irigo songe qu’on pourrait obtenir l’immortalité avec des potions et lit toutes les publications qui traitent de la botanique et de la zoologie. Sortent des rayonnages, des animaux légendaires comme les Changeurs, les Ko’ars, et c’est dans le Royaume de Rym qu’elle se documente sur les plantes de La Grande Forêt, avec les Sylphides et les Dryades. Beaucoup d’extraits d’études sont rapportés dont certains racontent le temps des Dragons et de l’ère paléontologique.

A Aur Caen depuis plus de deux mois, ensevelie sous les registres, Irigo reçoit des nouvelles de Mycan le marchand avec qui elle est en affaires. Dans cette quatrième et dernière partie, Mystères révélés, elle doit embarquer pour l’Orient sans tarder. Après avoir échappé à deux agressions sur sa personne, la bibliothèque dans laquelle elle travaillait brûle, faisant de ce drame le troisième attentat.
Ayant rassemblé toutes ses notes lors de la traversée, elle arrive dans la ville de Gayavasni, une magnifique cité moderne. Confiante en ce dernier voyage et sûre de ses dernières certitudes, elle rejoint une caravane marchande qui la mènera vers le Sélénir… et les âmes immortelles.

Sans connaître la trame de l’histoire, j’ai choisi ce livre, séduite par les belles illustrations de Dogan Oztel qui m’ouvraient les portes sur un univers féerique. J’ai donc été surprise par la teneur du livre qui s’adresse plus à un lecteur chevronné qu’à une néophyte de mon genre. Toutefois, on se laisse facilement entraîner à la suite d’Irigo dans ses périples passionnants et foisonnants. De mon point de vue, la quête de l’immortalité ne vient qu’en trame de fond et l’intérêt du récit se maintient grâce à la description des créatures légendaires et des royaumes traversés. L’auteur reprend dans une forme encyclopédique les personnages, les lieux et les créatures de ses livres « Le chant des Épines », « La Geste du Sixième Royaume » et « La Maison des Mages ».
Je recommanderai donc ce beau livre aux initiés…

 

 

 

 

Mers mortes

Un livre offert par Babelio et les Editions Scrineo

 

Mers Mortes
Aurélie Wellenstein

 

Depuis quinze ans, après de nombreuses catastrophes écologiques qui ont fait disparaître les mers et les océans, le désert s’étend à perte de vue et dévore patiemment les traces d’humanité. Mais ce ne sont pas le sable, le manque d’eau et les températures qui ne cessent d’augmenter qui sont les plus grandes menaces et qui forcent les survivants à vivre parqués derrière des remparts, ou même sous terre, ce sont les marées fantômes, d’énormes vagues qui charrient les cadavres des animaux marins. Tels des tsunamis, elles se rabattent sur les bastions et ramènent les esprits vengeurs des poissons venus absorber l’âme des humains. Méduses, raies, requins, baleines et autres monstres des abysses passent par une brèche qui sépare les deux mondes pour réclamer leurs tributs. S’il n’y avait pas les exorcistes pour établir un bouclier lors de leurs passages, il n’y aurait plus d’humanité. Oural est l’un de ces mages.

Du haut des remparts de la citadelle, quand il scrute l’horizon, Oural voit une ligne uniforme sans vie brûlée par le soleil. Il s’imagine parfois franchir cette barrière pour découvrir d’autres lieux crevassés, d’autres gens, mais conscient de l’importance de son rôle, il reste pour protéger son bastion où vivent près de mille personnes.
Ce vœu secret qu’il n’a jamais vraiment osé avouer à Sélène, son garde du corps et son amante, se réalise sous la contrainte lorsque une vague fantôme apporte un vaisseau pirate commandé par le puissant capitaine Bengale, ni spectre, ni zombie, un homme bien vivant qui a le pouvoir de détacher l’âme d’une personne, soit pour la tuer, soit pour l’emprisonner ; un nécromancien.
Venu spécialement pour capturer Oural, Bengale doit faire acte de violence en tuant une jeune fille pour obliger l’exorciste à le suivre. La mise en demeure est terriblement cruelle car Oural sait déjà qu’en laissant son peuple sous la garde de Durance, son apprentie seulement âgée de douze ans, c’est à la mort qu’il les abandonne.

Sur le Naglfar, une épave qui ne se régénère et ne se déplace qu’avec les marées, Oural fait la connaissance de l’équipage, des guerriers qui n’ont pas le regard tendre envers leur prisonnier. Entravé, il est de suite soumis à un assujettissement. Mais comment peux-t-il promettre loyauté à son geôlier ? Même après avoir écouté Bengale sur les raisons de son rapt, Oural ne pense qu’à s’évader pour retrouver les siens.

De marée en marée, le Naglfar vogue sur les lames fantômes en direction du Groenland, mais entre deux cycles, le bateau reste échoué sur le sable. C’est dans ces temps morts que Bengale explique à Oural ses projets et pourquoi il est obligé de partir à la recherche des âmes des exorcistes qu’il enferme dans des cages. Dans le grand nord, il est une créature qui aurait le savoir et la capacité de sauver leur monde. Tout sacrifice n’est pas vain et rien ne pourra l’arrêter dans sa quête. Il se dit apôtre et Oural le dit fou… cependant le voyage ne se fera pas l’un sans l’autre…

La lecture de ce roman de fantasy post-apocalyptique s’est révélée bien captivante ! Elle me rappelle les histoires fantastiques de Jules Verne, la légende du Hollandais volant et le monde futuriste et chaotique de Mad Max. Avec à l’origine des catastrophes climatiques, une planète en souffrance par les pollutions, le martyre et l’extermination du monde animal, l’auteur place l’homme dans l’anti-chambre du purgatoire. C’est violent, cauchemardesque et terriblement angoissant car la part fantastique, magique, ne fait pas oublier les réelles tragédies et dégradations de notre monde actuel.
Oural l’exorciste et Bengale le nécromancien sont des héros aux tempéraments opposés et complémentaires. Des esprits libres, non soumis, frondeurs, courageux, des personnalités ombrées de mystères, ténébreuses, forment un duo fascinant, et l’ambiguïté de leur relation donne une note séduisante à l’histoire.
A ces deux rôles principaux, il y a les personnages secondaires qui ont aussi leur importance. Le récit de l’aventure se scinde parfois avec les mémoires de leurs vécus, tragiques et douloureux. Ce livre n’amène pas le sourire, même lorsque quelques pincées d’humour se glissent dans certaines scènes. Et puis il y a Trellia… Trellia est une dauphine fantôme qui s’est imposée à Oural. Amie secrète qu’il ne retrouve qu’avec les marées, elle est son alter-égo, sa complice, câline, joueuse, cabotine, jalouse, et dans les pires situations, sa protectrice, son ange-gardien.
Je vous recommande donc cette belle histoire effrayante, curieuse et sensible. Elle a le souffle des épopées guerrières, des récits de piraterie, des mondes d’ailleurs, des voyages initiatiques, et elle a sa part fragile et émouvante des bons sentiments.
A lire ! (Lecteurs très impressionnables, attention !…)

 

 

 

Thomas Ward l’Epouvanteur

Une année en Angleterre avec Titine, et le
Mois anglais avec Lou et Cryssilda

 

 

Thomas  Ward, l’Epouvanteur
Tome XIV
Joseph Delaney

 

Depuis le décès de son mentor John Gregory et le départ d’Alice (Tome XIII), il y a un an, Tom Ward, dix-sept ans, se retrouve seul pour faire le travail d’un épouvanteur.
Dans le village de Kirkby Lonsdale à la frontière du comté, il a été appelé par un aubergiste pour chasser le fantôme d’une jeune fille qui, depuis sa mort, hante la chambre qu’elle habitait. Myriam a été retrouvée morte vidée de son sang, sur son lit, sans aucune égratignure ou piqûre. Alors avant de renvoyer son spectre vers la lumière, Tom se doit d’enquêter sur sa mort mystérieuse.
Lorsqu’il parvient à échanger avec elle, il apprend que régulièrement dans son sommeil elle voyait une créature aux yeux rouges, au corps velu, ni homme, ni bête, qui la vampirisait. Cette fois-ci, la créature avait bu jusqu’à plus soif.
Myriam étant la troisième victime, Tom sait qu’il ne devra pas attendre longtemps pour voir réapparaître le monstre.
C’est une fille de quinze ans, Jenny Calder, qui le met sur la piste du tueur. En échange de ce qu’elle sait, elle désire devenir son apprentie épouvanteur. Septième fille d’une septième fille aux yeux vairons, dotée de quatre dons,  elle a toutes les capacités pour le devenir.
Sans trop lui accorder sa confiance, Tom décide de la suivre vers un arbre où se terre la bête, et là, il découvre que le vampire n’est autre qu’un Kobalos venu dans la région pour faire des expériences sur les humains.
Les Kobalos sont entre l’animal et l’homme. Ils sont venus pour conquérir le pays. Un an auparavant dans le Nord, Tom  les avait combattus avec Grimalkin la sorcière, mais rien n’avait été conclus et aujourd’hui, la menace s’étend…

Il avait fallu à Tom beaucoup d’énergie pour battre le Malin, et dans cette guerre contre les Kobalos, il se pourrait bien que Tom doive aller jusqu’au don de soi, jusqu’au sacrifice.

Ce quatorzième tome est en fait le début d’une trilogie qui raconterait la guerre contre les Kobalos. Il peut être une introduction à une nouvelle saga, ou la suite de l’Epouvanteur avec la tueuse Grimalkin et une nouvelle apprentie, Jenny.
Jenny a quatre dons qui font d’elle une personne bonne et généreuse. Elle est empathique, télépathe, elle transmet des ondes positives et a la possibilité de devenir invisible. Nous en saurons certainement plus sur elle dans les épisodes à venir.
Dans ce roman, le récit se partage entre elle et Tom. Lorsque Tom est en action et qu’il n’a pas la possibilité de narrer l’histoire, d’en être le rapporteur sur son journal, c’est Jenny qui prend le relai. Dans la maison de Chipenden avec Kratch le chat gobelin, les débuts de son apprentissage se calquent sur celui qu’avait reçu Tom avec John Gregory ; la tenue d’un journal et du bestiaire, des exercices physiques éprouvants, l’étape pour la maîtrise du courage dans la maison à la cave hantée, jusqu’à la capture des sorcières pernicieuses.

La lecture se scinde en des temps de gravité, de légèreté et de nostalgie des années passées, et des temps d’héroïsme et d’action. L’action dans cette saga est toujours très intense, très sanglante… très surprenante. Bien des choses ont changé, tant pour les personnages principaux que pour l’atmosphère du comté. On lit les Kobalos, mais aussi l’Inquisition qui intimide tout le monde.

J’ai beaucoup aimé ce tome même si la dernière page m’a laissée bouche bée et rageuse. J’ai hâte de lire la suite. Une suite qui j’espère me conviendra, parce que sinon… cher Monsieur Delaney, je viendrai vous tirer les oreilles.

Comme pour tous les autres tomes, je vous recommande ce livre et je préviens le jeune lecteur que ces histoires peuvent faire très peur !

 

 

 

Un monde après l’autre

Un livre offert par Babelio et HC Editions

 

Un monde après l’autre
Les chroniques de St Mary
Jodi Taylor

 

Le docteur Madeleine Maxwell qui vient de terminer ses études d’Histoire à l’université de Thirsk, est embauchée à l’institut de recherches archéologiques St Mary. Mais ce centre classé top secret, comme elle le constate très vite, n’est pas un lieu de recherches comme les autres. Imaginez qu’on puisse enfin voyager dans le temps à bord de capsules aménagées pour les séjours et qu’on puisse ainsi enquêter sur notre Histoire ; assister à la guerre de Troie, à la construction des pyramides, au couronnement d’Elizabeth Ire, aller jusqu’à  la période du Crétacé et voir des dinosaures… vérifier les évènements et revenir les rapporter le plus fidèlement possible, tout en essayant de ne pas bousculer l’ordre des choses.

Roman d’aventure, roman fantastique, cette histoire, premier tome d’une longue série, revisite le livre « La machine à explorer le temps » de H.G. Wells, dans un rythme beaucoup plus trépident et rocambolesque. C’est Madeleine qui nous relate les péripéties à multiples rebondissements, entre une formation physique et théorique très difficile, où seulement trois historiens sur sept seront sélectionnés, et ses sauts dans le passé qui parfois auront des dénouements tragiques, car les incidents nombreux occasionneront des pertes humaines.

Divisé en trois parties, le livre nous fait passer de l’apprentissage, aux premiers voyages, et des missions à un épilogue explosif qui dénoue certaines intrigues (vengeances, trahisons, conspirations) et qui en amène d’autres. Un cruel adversaire, pire que les plus vilains raptors, menace St Mary et son directeur, le Dr Edward Bairstow.
Dans une ambiance excentrique et légère, qui n’est qu’une façade car les employés tentent d’oublier les aspects dangereux de leurs tâches, Madeleine, que tout le monde nomme Max, apprend vite à reconnaître les caractères de ses collègues, accordant ainsi sa confiance à certains et à d’autres sa défiance. Elle trouve un allié en la personne du directeur technique Léon Farrell qui va souvent l’orienter dans ses actes et l’influencer dans ses jugements, sympathise avec un historien Tim Peterson qui sera par la suite un binôme sur qui elle pourra compter, et découvre des adversaires sans vergogne au sein même de l’entreprise qui lui réserveront de terribles surprises.

Avec pour narratrice son héroïne charmante, courageuse, résolue et fougueuse, l’auteur donne à notre lecture un ton à l’humour mordant et un tempo frénétique, en action comme en émotion. Les intermèdes où Madeleine s’accorde du répit sont peu fréquents… A tout cela, se greffe une romance qui ajoute du peps au scénario.

Je vous recommande cette sympathique lecture qui vous divertira. Oubliez le rationnel et embarquez-vous à bord d’une de ces capsules !

 

Photo du film Jurassic Park

 

 

 

 

 

Belle

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Le mois Halloween avec Hilde et Lou

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BelleRobin Mckinley

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Grâce, Espérance et Honneur sont les trois filles choyées d’un riche armateur, propriétaire d’une flopée de bateaux. Les deux aînées sont des beautés, quant à la cadette, plus quelconque, est surtout louée pour son intelligence, ce qui lui fait croire qu’elle n’est pas jolie…
Honneur, qu’on surnomme Belle, commence son histoire en se décrivant… petite, maigre et maladroite comme le vilain petit canard. Il fut un temps où elle était aussi mignonne que ses sœurs, mais l’adolescence la rendue disgracieuse, pleine de boutons et peu sûre d’elle.

Tout est bonheur dans la famille, jusqu’au jour où le faste n’est plus. Une série de catastrophes s’enchaine et provoque la ruine du père. Des bateaux ont fait naufrage, d’autres ont été pris par des pirates, et grand malheur, le fiancé de Grâce qui était capitaine est porté disparu. Il faut tout vendre et s’en aller vers d’autres terres…
C’est grâce à Gervain, un ferronnier qui œuvrait sur les chantiers navals, qu’ils décident de partir à Pré-aux-Oies, une contrée bien loin de l’océan, perdue dans les monts du Nord, Colline Bleue. Gervain, qu’ils appellent tous Ger, était forgeron là-bas et ne rêve que d’y retourner.
On dit de la région qu’elle est habitée par des lutins, des sorciers et des elfes, tout un monde enchanteur et terrifiant. On raconte aussi que la forêt est dangereuse et qu’il ne faut pas s’y aventurer. Depuis deux siècles, une créature monstrueuse prisonnière d’un maléfice hante les lieux, c’est la Bête…

Leur premier hiver est très rude mais étrangement, Belle et sa famille se plaisent beaucoup dans cette campagne reculée. Une autre vie se présente à eux, plus laborieuse et moins pompeuse. Espérance se marie avec Ger, Belle se passionne pour les chevaux et aime assister son beau-frère, Grâce recommence à sourire même si elle ne peut oublier Robbie, et le Père retrouve un autre souffle.

Belle se sent plus libre, plus épanouie, et avoue que cette pauvreté lui sied bien mieux. Puis un jour, les facéties du destin lui jouent un autre tour… Au retour d’un voyage d’affaires, son père lui offre une magnifique rose et lui annonce avec désespoir le lourd tribut qu’il doit honorer pour avoir cueilli cette fleur… Il raconte la tempête de neige, le palais enchanté où il trouve refuge, l’opulence, le silence, le vide et la Bête.

« – Je vous épargne à une condition : c’est que vous me donniez l’une de vos filles.
(…) Si elle vient ici, il faudra que ce soit de son plein gré, parce qu’elle vous aime suffisamment pour vouloir vous sauver la vie… Il faudra qu’elle ait du courage, aussi, pour accepter de se séparer de vous. »

Belle porte bien son nom de baptême, Honneur. Par amour pour sa famille, elle se sacrifiera et s’acquittera de cette dette elle-même.
Courageuse mais pas exempte de peur, elle nous rapporte son arrivée au château et sa rencontre avec ce seigneur mi-homme mi-bête qui tous les soirs lui posera la question :

« Belle, voulez-vous m’épouser ? »

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« La Belle et la Bête » est l’un de mes contes préférés. Dans les grandes lignes et la morale, que je ne détaillerai pas dans ce billet, cette réécriture ne s’éloigne pas trop de la version de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, et pour l’atmosphère du château, de celle cinématographique de Jean Cocteau. Le récit est plus personnel, plus intimiste, car il est raconté par Belle.
Si j’ai trouvé la première partie originale (le caractère affirmé de Belle, les sœurs ne sont pas des harpies, la ruine du père, les personnages secondaires…), j’ai trouvé que la deuxième et la troisième le sont beaucoup moins. L’histoire est toujours aussi majestueuse, aussi poétique et enchanteresse, mais j’aurais aimé rencontrer une ambiance ancrée dans la fantasy comme on nous le laisse supposer ; c’est le seul bémol que je retiendrai.
L’auteur offre à Belle plus de caractère que dans le conte. Toujours aussi modeste, cultivée, intelligente, elle lui donne un ascendant sur sa famille qu’on ne lit pas dans la version initiale. Quant à la Bête, elle se conforme à son rôle, un être sombre, solitaire, meurtri par l’enchantement.
Autre petite fantaisie, la Bête a une gigantesque bibliothèque dont certains livres appartiennent au futur. Les écrits de Conan Doyle côtoient ceux de Homère. Mais Belle préfère l’Iliade, la poésie de Walter Scott, aux enquêtes de Sherlock Holmes qui véhiculent des images d’une époque trop moderne et donc incompréhensible pour elle.
(Cette lecture ne manque pas d’humour.)
Alors vous ne rencontrerez pas de « lutins, sorciers et dragons », mais je pense sincèrement que vous passerez une belle heure entre ces pages…
Je vous recommande cette histoire d’amour, l’une des plus belles.

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la belle et la bête cocteauImage du film de Jean Cocteau « La belle et la Bête »

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Blood song, La Voix du sang – Tome I

logo Challenge-anglaislogo-challenge-imaginaire « God save the livre » d’Antonilogo_babelio« 
Les mondes imaginaires » d’Aymeline
Un livre offert par Babelio et Bragelonne

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blood song 1Blood Song
La Voix du sang
Tome I
Anthony Ryan

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Le Chroniqueur Impérial, le Seigneur Verniers, accompagne le prisonnier Vaelin Al Sorna qui doit combattre Ell-Nestra, le Bouclier des Îles, dans un duel à mort. Tout doit être retranscrit dans les annales et ainsi retracer les derniers jours du Tueur d’Espoir…
Le célèbre et redoutable guerrier-frère Vaelin croupit depuis cinq ans dans les geôles de l’Empire Alpiran, après que son roi Junus du Royaume Unifié ait signé l’armistice de la guerre qu’il menait contre l’empereur Aluran Maxtor Selsus. Les projets de ce roi devenu fou par la démesure se sont soldés par un échec et le sacrifice d’un héros que tout le monde croit mort.

Vaelin est appelé Sombrelame, Ombre de Corbeau, mais aussi le Tueur d’Espoir pour avoir tué le fils adoptif et héritier de l’empereur. Personnage de légende, ses exploits sont chantés et contés partout. De stature imposante, plus grand que les autres hommes, le regard noir et profond, inquisiteur, il n’a rien perdu de sa puissance. Sa distinction faite de majesté, de force et d’intelligence séduit et effarouche le commun des mortels, le guerrier le plus endurci et l’homme le plus titré.
A bord du bateau qui les conduit vers les Îles, Vaelin offre au Seigneur Verniers de corriger ses écrits sur la guerre Alpirane et Boréenne qu’il estime erronés. Si le chroniqueur s’en offusque au début, très vite il est captivé et bercé par les paroles de Vaelin qui se décide à lui raconter sa vie.

Ainsi, le récit va se scinder en plusieurs parties. Les souvenirs vont interrompre le présent et ce n’est plus sous la plume du Seigneur Verniers que les mots et les images vont défiler. De captif, Vaelin va prendre en otage les pensées du chroniqueur…

Lorsque son père le Seigneur de Guerre et Première Épée du Royaume le mène à l’entrée de la Loge du Sixième Ordre, Vaelin a dix ans. Malgré la mort récente de sa mère qu’il pleure encore, il est resté un garçon intrépide, gai et avide d’aventures et de jeux. Les moments de complicité avec son père sont si rares, que cette sortie en sa compagnie le comble de joie. Mais très vite, il comprend que l’instant est solennel. Avare de paroles et de tendresse, Kralyck Al Sorna lui dit que désormais sa vie se passera entre ces murs et que sa destinée est de servir l’Ordre de la Foi en devenant un frère guerrier.

« – Vaelin, dit-il de sa voix rauque de guerrier. Te rappelles-tu la formule que je t’ai enseignée ? Notre devise familiale ?
– Oui, monseigneur.
– J’écoute.
– « La loyauté est notre force ».
– Oui. La loyauté est notre force. Souviens-t’en. Souviens-toi que tu es mon fils et que je désire t’admettre en ces murs. Ici, tu apprendras bien des choses, tu deviendras un frère du Sixième Ordre. Mais tu resteras à jamais mon fils, et tu honoreras mes souhaits. »

C’est l’Aspect Arlyn, qui les accueille et qui reçoit le premier serment de Vaelin sur le seuil d’une forteresse de granit. Il doit rentrer en ces lieux libre et conscient.
« La loyauté est notre force », cette devise ancrée dans son sang, va accompagner Vaelin et l’aider à vivre les débuts d’un apprentissage hors normes.
De cette classe, ils sont sept novices à se présenter devant les frères instructeurs, sept jeunes compagnons qui vivront dans cette communauté fermée, élitiste, guerrière, et qui devront passer tous les ans des étapes initiatrices. Barkus, Nortah, Caenis, Dentos, Jennis et Mikehl (plus tard Frentis) deviennent la seule famille de Vaelin qui a juré d’oublier qu’il avait un père.

… Le Seigneur Verniers capture les souvenirs sur ses parchemins. Une première année de leçons, de châtiments, de coups de badine infligés par frère Sollis, le Maître d’escrime, d’épreuves, de rites de passage, de rapports de force avec ses jeunes frères qui ont tous des tempéraments différents, d’incompréhension et de doutes, de pleurs rentrés, de solitude… et de solidarité. La fraternité est intense, elle est le ciment de leur enseignement.
Vaelin a un caractère bien affirmé et une conscience des choses qui l’entourent très personnelle. A l’extérieur, le Quatrième Ordre de la Foi traque les hérétiques que l’on nomme les Apostats. Accusés de pratiquer la magie de La Ténèbre, ils sont persécutés et assassinés. Vaelin essaie de délier les arcanes du bien et du mal sans perdre une once d’honnêteté, une once d’humanité. Sa personnalité démontre une force pleine de maturité, une acuité perspicace et un cœur généreux. Déjà, ses aptitudes sont relevées par ses maîtres qui voient en lui un futur chef. La mort s’est déjà immiscée dans sa vie, il sait qu’il peut tuer.

Souvenirs… La première fois qu’il a vu son chien Balaffre, un cerbère volarien, sa relation difficile avec son cheval Écume, un destrier sauvage, sa rencontre avec Erlin et Sella, des Apostats en fuite, les années qui passent avec leurs lots de souffrances, de liesses, d’embuches, les étapes qui les endurcissent et les rendent hommes, frères… Sa formation au sein du Cinquième Ordre du Corps, de la Guérison, et sa rencontre avec la belle et secrète Sherin… La quête d’un père, d’une mère, et l’instant où ses questions (Pourquoi son père l’a abandonné ? Qui était réellement sa mère ?…) ont enfin des réponses… Sa force qui croît et une voix intérieure qui le guide… Des enjeux politiques, un roi, un royaume, des sujets ou des pions, et des terres à conquérir… La guerre, les morts, être Frère et Première Épée du Royaume… « La loyauté est notre force »… Le Septième Ordre qui a disparu et qui renaît dans La Ténèbre pour tout détruire… L’Empire Alpiran…

Après l’unité et la complicité vécues lors du noviciat, Vaelin connaît une autre vie, plus solitaire, plus désespérée… Il est un don qu’il doit taire, celui que son sang chante, une énergie qui fait de lui un être unique, une légende.

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Il y a les souvenirs qui sont racontés au Seigneur Verniers et les souvenirs plus intimes que Vaelin nous confie. Cette histoire fantastique est relatée en trois parties, avec la magie des romans de Walter Scott et ceux de Robin Hobb. Chanson de geste d’un temps passé, sagas mythiques sur la chevalerie, les croisades et les royaumes imaginés, scénarios des péplums antiques, elle mêle les thèmes des épopées épiques, héroïques, la guerre, l’aventure, les quêtes, des mystères, l’amitié, la bravoure, l’abnégation, la sagesse, des stratégies, une force noire, de l’occultisme, la religion… et l’amour.
Ça foisonne, c’est sans répit ! L’émotion est toujours présente, dans le suspens et les frissons, le sourire et parfois des petits serrements de cœur. Tout y est pour donner au lecteur une incroyable évasion.
Je vous recommande ce premier tome captivant, issu d’une trilogie, et j’espère qu’il vous charmera comme je l’ai été…
Ce fut une très belle découverte.

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Vasnetsov.
Peinture de  Viktor Vasnetsov

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Grimakin et l’Epouvanteur, Tome IX

logo keep-calm-and-read« Mondes imaginaires » d’Aymeline
« Mois anglais » de Titine et Lou
1er billet.

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Tome 1 – L’apprenti EpouvanteurTome 2 – La malédiction de l’Epouvanteur
Tome 3 – Le secret de l’EpouvanteurTome 4 – Le combat de l’Epouvanteur
Tome 5 – L’erreur de l’EpouvanteurTome 6 – Le sacrifice de l’Epouvanteur
Tome 7 – Le cauchemard de l’EpouvanteurTome 8 – Le destin de l’Epouvanteur

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l-epouvanteur,-tome-9---grimalkin-et-l-epouvanteur-3498602-250-400Grimalkin et l’Epouvanteur
Tome 9
Joseph Delaney

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Introduction tirée du premier billet :
Thomas Ward est un jeune garçon de treize ans dont les parents habitent une ferme ; le père est paysan, la mère, d’origine grecque, est accoucheuse. Etant le septième fils d’un septième fils, Tom peut prétendre recevoir l’éducation d’un apprenti Epouvanteur. Sa mère, consciente de ce fait, a envoyé une missive à Monsieur Gregory, l’Epouvanteur de Chipenden. Prophétie, aspiration ou conviction, elle souhaite que Tom quitte sa famille et soit initié à une autre vie.
« J’ai donné le jour à un petit garçon. Il est le septième fils d’un septième fils. Son nom est Thomas J. Ward, et c’est le cadeau que je fais à ce comté. Dès qu’il aura l’âge requis, je vous enverrai un mot. Je compte sur vous pour le former. Il sera le meilleur apprenti que vous ayez jamais eu, et le dernier. »

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Grimalkin la tueuse du clan Malkin,  porte une tête dans un baluchon. Lorsqu’elle ouvre son sac, apparaît alors la tête cornue du Malin aux paupières et à la bouche entravées.
Il est décapité, mais son esprit est toujours présent, presque invincible et immortel. Grimalkin l’a battu une fois grâce à la lame du Destin, elle pense qu’elle pourrait le vaincre pour l’éternité… du moins, elle espère !

Son histoire avec le Malin remonte à l’époque où petite, elle le voyait apparaître lors du sabbat de Halloween. Elle savait qu’il fallait fuir ce démon et non pas le célébrer. Pour cela, sa seule échappatoire fut de s’accoupler avec lui et d’enfanter. Lorsqu’une sorcière s’unit avec le Malin, elle peut engendrer soit un monstre, soit une sorcière, soit un être normal. Grimalkin mit alors au monde, un beau petit garçon qui lui apporta un bonheur immense. Il était parfait… jusqu’au jour où…

Vengeance. Ne vivre que pour ça.

Grimalkin fuit les créatures de l’enfer, les monstres, les sorcières et les mages noirs qui sont lancés à sa poursuite. Elle correspond avec Alice par les miroirs et demande l’aide de Thorne Malkin, une jeune fille de quinze ans, courageuse et résolue, seule sorcière digne à sa succession. Les sorcières se liguent pour tout détruire et les monstres les plus cruels la pourchassent, dont un loup de la taille d’un cheval, le kretch. Elle sait qu’une alliance avec le jeune Tom Ward et l’Epouvanteur, Mr. Gregory, est fondamentale. C’est écrit et révélé dans une prédiction.

Grimalkin est déterminée. Jamais elle ne laissera la tête, elle la gardera jusqu’au dernier combat.

« Pourquoi tuer le faible quand tu peux combattre le fort ?
Pourquoi mentir quand tu peux dire la vérité ?
Une tueuse doit vivre dans l’honneur et toujours tenir parole. »
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Neuvième tome de la série, c’est la plus féroce des guerrières qui a le premier rôle. L’auteur nous fait suivre le périple de la sorcière Grimalkin qui, tout au long du roman, court et combat vaillamment. Plus noir que les précédents opus, peut-être plus sanglant, nous sommes au carrefour de l’histoire. Il n’y a point de rémission, ni de joyeuseté.
On retrouve le thème de l’apprentissage entre Grimalkin et Thorne, ainsi qu’une certaine filiation, comme nous l’avions avec Gregory et Tom, mais l’analogie s’arrête là. Alors que dans les autres épisodes, j’avais confiance dans le dénouement, dans celui-ci, je ne l’étais pas du tout ! Les images sont cruelles et effrayantes. Les mots ont progressé dans leur intensité. Il faut pouvoir imaginer les mutilations et autres gaillardises !
En ce qui concerne le personnage de Grimalkin, elle a l’étoffe d’une héroïne qui suscite l’admiration. Elle est courageuse, forte, justicière et généreuse. On ne peut rester insensible à son vécu, sa douleur. Je suis bien contente qu’elle soit une alliée pour Tom…
Le prochain tome a pour titre « le sang de l’Epouvanteur ». Nous pouvons espérer retrouver Tom, Alice et John Gregory.
Une série que je continue à conseiller… elle est surprenante !

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Peinture de Salvator Rosa
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La rançon – L’apprenti d’Araluen, T7


Les mondes imaginaires d’Aymeline
Lecture commune avec Scor13

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l'apprentid'araluen7La rançon
L’apprenti d’Araluen, Tome VII
John Flanagan

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Dans le fief de Montrouge, le Maître Rôdeur Halt célèbre son mariage avec Dame Pauline, Messagère du royaume. La fête est grandiose, le roi d’Araluen avec sa fille la princesse Cassandra ont fait le déplacement.
Tous, battent la mesure et attendent de voir Halt ouvrir le bal avec sa dame. Des sourires moqueurs et impatients fleurissent sur les lèvres des garçons d’honneur… Will, Horace, Gilan… lorsque un page vient annoncer la visite de Svengal, le second d’Erak, l’Oberjal de Skandie.
Émissaire, il annonce une mauvaise nouvelle. Erak, pour sa dernière expédition le long des côtes de la mer de La Tranquilité, a été fait prisonnier par les Arridiens, dans le port d’Al Shabah. Une rançon est réclamée et seul le royaume d’Araluen peut l’honorer… L’amitié entre leurs deux pays est sincère et loyale.

Sans tarder, une délégation se prépare,« Comme au bon vieux temps… ». Halt, Will, Horace, Gilan, ainsi que Cassandra, digne représentante de son père qui mènera les négociations, tous partent sauver de sa captivité, le capitaine du drakkar le Loup des Vents.
De l’océan des Confins à la mer plus chaude qui borde Arrida, l’équipée présage de méchantes aventures… Le désert est une menace plus forte que les guerriers les plus féroces.

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Avec Scor, nous reprenons avec plaisir nos lectures. Ce tome est le septième de la série et nous retrouvons tous les personnages.
Le Maître Rôdeur Halt, s’il a les cheveux grisonnants, a toujours beaucoup de vigueur. Il aurait bien aimé prendre sa retraite et passer son temps auprès de la femme qu’il aime depuis longtemps et qu’il vient d’épouser. Will, l’apprenti, effectue sa dernière année de formation. Il est la fierté de son maître qui le considère comme un fils. La retenue légendaire du Rôdeur s’est émoussée, et c’est avec le sourire que nous lisons ses confrontations avec Will. Will, quant à lui, prend conscience des changements qui s’opèrent. Il grandit et comprend que bientôt il devra être autonome. Responsable et excellent rôdeur, il l’est déjà, mais la tutelle bientôt ne sera plus.
L’auteur nous fait voyager dans des terres chaudes et rencontrer d’autres peuplades. L’humour est toujours présent, ainsi que
toutes les valeurs qui font fantasmer les jeunes ; chevalerie, voyages, honneur, courage, aventures, amitiés… monde imaginaire d’une belle fantasy. Nous commençons et terminons le livre avec le sourire.

A conseiller !

Billets chez Scor,

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Aquarelle de Delacroix, Lion du désert
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Le destin de l’Epouvanteur, Tome VIII

. Tome 1 – L’apprenti EpouvanteurTome 2 – La malédiction de l’Epouvanteur Tome 3 – Le secret de l’EpouvanteurTome 4 – Le combat de l’Epouvanteur Tome 5 – L’erreur de l’EpouvanteurTome 6 – Le sacrifice de l’Epouvanteur Tome 7 – Le cauchemard de l’Epouvanteur

. DESTIN-DE-L-EPOUVANTEUR-LE-T8Le destin de l’Epouvanteur
Tome 8
Joseph Delaney

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Introduction tirée du premier billet : Thomas Ward est un jeune garçon de treize ans dont les parents habitent une ferme ; le père est paysan, la mère, d’origine grecque, est accoucheuse. Etant le septième fils d’un septième fils, Tom peut prétendre recevoir l’éducation d’un apprenti Epouvanteur. Sa mère, consciente de ce fait, a envoyé une missive à Monsieur Gregory, l’Epouvanteur de Chipenden. Prophétie, aspiration ou conviction, elle souhaite que Tom quitte sa famille et soit initié à une autre vie. « J’ai donné le jour à un petit garçon. Il est le septième fils d’un septième fils. Son nom est Thomas J. Ward, et c’est le cadeau que je fais à ce comté. Dès qu’il aura l’âge requis, je vous enverrai un mot. Je compte sur vous pour le former. Il sera le meilleur apprenti que vous ayez jamais eu, et le dernier. »

Qu’est-ce qu’un jaboteur ? L’Epouvanteur John Gregory, Tom son apprenti et Alice la fille aux souliers pointus se sont échappés de l’île de Mona et se sont réfugiés en Irlande. Le comté est toujours en guerre et cette terre verte est un nouvel asile. A Dublin, un hôtelier est prêt à les recevoir si l’Epouvanteur accepte de chasser un jaboteur qui loge depuis six mois dans une chambre, faisant fuir les clients.

« Un jaboteur apparaît le plus souvent dans la semaine suivant un suicide. C’est ce qui est arrivé ici, nous appris l’homme. La femme de chambre était à mon service depuis plus de deux ans. Une gentille fille, travailleuse et – pour son malheur – jolie comme un coeur (…) – D’où vient ce nom de jaboteur ? demandais-je. – C’est à cause des bruits qu’il produit, petit. Il ne cesse de jacasser sur un ton sarcastique, il s’adresse à lui-même dans un babillage incessant. Il émet des sons incompréhensibles, mais dont l’effet est terrifiant. »

Effets de magie noire, les jaboteurs envahissent les villes et les campagnes, terrorisant les habitants les plus faibles comme les plus puissants. Ces êtres ont été conviés par les Mages Caprens de Kerry qui vouent un culte au dieu Pan. Alice, encore très sensible à son éducation de sorcière, perçoit dans le jaboteur une âme hantée. Elle serait captive d’un sortilège, la condamnant à des supplices effroyables, et la forcerait à se manifester. Sa délivrance dans le pardon serait le seul moyen pour elle de disparaître. Une mission qui s’accomplit avec toute l’habileté de l’Epouvanteur, d’Alice et de Tom… Ce fait ne passe pas inaperçu auprès des grands propriétaires terriens qui sont inquiétés par les mages. Farrell Shey, Chef de l’Alliance pour la Terre, demande une aide. Bientôt, un rassemblement doit se faire pour célébrer la venue de Pan. Il est donc impératif de contrer cette cérémonie. La tâche sera rude car les forces de l’obscur s’allient et d’autres créatures que l’on croyait définitivement anéanties, reviennent en force. Ainsi, la Morrigan rejoint les tourmenteurs…

Toujours menacé par son pacte avec le diable, Tom prend peur lorsque la fiole de sang qui le sécurise se fissure légèrement, mais Alice veille sur lui avec toute la générosité et la fidélité qui la caractérise. Comme le dit Grimalkin qui s’invite aux réjouissances, le temps joue en leur défaveur et il serait bon de précipiter les évènements… Une épée, la Lame du Destin est confiée à Tom pour l’affrontement. Grimalkin, la sorcière tueuse, sera son maître.

Des mondes nouveaux s’ouvrent à eux dont les portails sont les tumulus des Collines Creuses. Des mondes qui ne sont pas plaisants à visiter… Tom et Alice le sauront.

  . Je conçois que le billet de ce jour est pour les initiés… ou comme Asphodèle le dit… pour les fans des épouvanteaux ! Ce huitième tome fait progresser l’histoire d’un petit pas d’escargot. Cependant, l’auteur nous intéresse avec une part de la mythologie celtique irlandaise en laissant participer le « Chien de Culann », Cuchulain. Dans l’Autre Monde, le sidh, le combat légendaire avec Morrigan la sorcière corneille et le héros fait revivre les Tuatha Dé Dânann, le peuple mythique. Cela occasionne une petite parenthèse pour effectuer des recherches et se passionner sur les légendes celtiques… Eternellement mouvementée, sombre, l’histoire place Tom au bord d’un précipice qui s’éboule au moindre mouvement. La fin de ce tome n’accorde aucun « relâchement », aucune joie, elle est une rampe pour le prochain que l’on imagine encore plus funeste. Dans ma lecture, je n’étais rassurée que quand Grimalkin intervenait ! Quelle femme !!! avec ses dents pointues et acérées, ses lèvres noires et ses lames et ciseaux prêts à couper les pouces de ses victimes (et pas que les pouces…).

J’apprécie toujours autant cette série. Elle est une source d’informations pour les petits curieux et une base de recherches sur les mythes et légendes. Elle a aussi toutes les singularités des livres héroïques.

. cuchulainCuchulain . . . .