Les secrets de Brocéliande

Challenge polars avec Sharon

Un livre offert par les éditions Presses de la Cité et Babelio dans le cadre des Masses Critiques

 

Les secrets de Brocéliande
Une enquête du commissaire Dupin
Jean-Luc Bannalec

A charge de revanche… Son vieil ami Jean Odinot de la police de Paris l’avait aidé pour une enquête et cette fois-ci, c’est au tour du commissaire Georges Dupin de Concarneau de lui donner un coup de main sur « une histoire complètement absurde ».
L’histoire ? Gustave Laurent, professeur spécialisé dans les légendes arthuriennes, est mort en Angleterre d’une crise cardiaque, sur un site de fouilles. Souffrant d’hypertension, les causes du décès n’ont pas donné suite à une recherche plus approfondie, mais sa femme (paranoïaque) soupçonne un meurtre et a fait intervenir son beau-frère, un homme politique influent, pour que le dossier soit transmis à la police de Paris.

Détaché pour interroger le Dr Cadiou du Centre de l’imaginaire arthurien, sur la mort de son confrère et ami Gustave Laurent, Dupin débarque avec son équipe, son assistante Nolween et ses lieutenants Le Ber et Labat, dans la forêt de Paimpont. En envisageant un entretien rapide, tous pensent profiter de ce petit voyage pour faire du tourisme et arpenter Brocéliande, mais les projets vont tomber à l’eau lorsque Dupin découvre le Dr Cadiou, tué par balles, dans son manoir. Et, dans la même journée, quand on retrouve dans la forêt, le cadavre du professeur Picard, poignardé ; le professeur étant l’un des sept scientifiques du Centre de l’imaginaire arthurien venus pour une réunion sur les découvertes arthuriennes, Tombeau de Merlin, Coupe du Graal, première parution du roman des Chevaliers de la Table Ronde, et sur l’ouverture d’un parc d’attractions qui suscite de nombreuses animosités de la part des défenseurs de la forêt.
Contraint de participer à l’enquête avec la police locale, Dupin ne sait par où commencer et n’a qu’une hâte, c’est de retourner auprès de Claire, à qui il a promis de revenir le lendemain.

Le temps est compté et l’obsession du meurtrier semble sans limite. De jour et de nuit, Dupin va s’immerger dans le monde légendaire du roi Arthur et suspecter toutes les personnes présentes qui sont loin d’être amies. Une seule solution se présente alors : découvrir le mobile ou la quête qui motive ces crimes pour appâter l’assassin.

Ce roman est le septième tome des enquêtes du Commissaire Dupin qui situe son histoire dans la forêt de Brocéliande et aborde les grandes lignes du royaume arthurien. Un meurtrier monomaniaque, beaucoup de morts, des lieux emplis de magie et un tempo soutenu donnent une lecture plaisante. Cependant, même si l’intrigue se tient, elle reste sans grande surprise dans son dénouement. Et si je devais conseiller le lecteur qui n’a jamais lu cet enquêteur, je lui dirai de commencer par lire la série dans la chronologie pour apprécier Dupin et son équipe… « Un été à Pont-Aven » est donc inscrit sur mon carnet…

 

Arthur

 

 

 

 

Le mystère de la chambre jaune


Un livre offert par Babelio et les Éditions Omnibus dans le cadre d’une opération « Masses Critiques »

Un beau livre pour Noël
Roman policier pour le challenge de Sharon

 

 

Le mystère de la chambre jaune
Gaston Leroux
Illustrations de Simont & Loevy

 

Cette histoire comme nous l’annonce dès les premières pages le narrateur, est l’une des plus grandes énigmes des affaires criminelles. Elle dépasserait les enquêtes de Sir Arthur Conan Doyle et l’imagination fantasque d’Edgar Allan Poe. Elle prend ses racines en Amérique et elle s’épanouit en France, sur le vieux continent.
C’est son ami le jeune Joseph Rouletabille, reporter dans un grand journal, qui a résolu le mystère et qui dans un coup de maître, un coup d’éclat, en a divulgué toute la teneur en plein procès. Mais de la vérité, la justice et les médias n’en connaîtront qu’une partie, et c’est quelques années plus tard que le narrateur prend la plume pour nous la dévoiler.

La nuit du 25 octobre 1892, au château du Glandier dans la campagne d’Epinay-sur-Orge, on a découvert la fille du propriétaire, le professeur Stangerson, inconsciente dans sa chambre et gravement blessée à la tempe et à la gorge. Le mystère de la chambre jaune tient du fait que la porte était verrouillée de l’intérieur et que les volets étaient fermés. La jeune femme gisante au sol et la trace ensanglantée d’une main sur le mur sont les seules représentations de l’agression. La chambre étant mitoyenne au laboratoire du père où celui-ci travaillait avec son vieux serviteur, Père Jacques, on se demande alors par où se serait enfui le criminel…
Délégué par son rédacteur en chef, Rouletabille embarque avec lui Sainclair (le narrateur) pour investiguer au château, marchant ainsi sur les pas de la police et se confrontant à l’inspecteur Larsan qui en tant qu’enquêteur a déjà une belle notoriété derrière lui.

Rouletabille fait le plan du pavillon du parc qui regroupe le laboratoire, la chambre de Mathilde et les appartements à l’étage de Père Jacques, et rencontre les habitants du domaine ; M. Darzac le fiancé qui devait l’épouser et les domestiques. Aucun indice, aucun suspect à noter, mais il est une certitude pour lui, ce ne sont pas les premiers inculpés par la police qui sont coupables.
Quand Mathilde se réveille de son coma, tout le monde espère avoir des explications. Mais la demoiselle, encore confuse et taiseuse, n’en donne pas.
Les questions sont nombreuses ! Pourquoi, qui, comment ? Surtout que très vite, le petit reporter pense qu’un deuxième attentat serait à craindre…

Le roman de Gaston Leroux est sublimé dans cette belle collection Omnibus qui joint à la fin toute une documentation illustrée des maîtres du « crime impossible », de 1838 à 1945, ainsi que la biographie de l’écrivain, par Philippe Mellot. L’esthétique classique et riche des livres anciens, avec les gravures de la première édition en 1908, ajoute un charme supplémentaire à la lecture…
Ce roman paru en feuilleton dans le journal L’Illustration un an auparavant, est la première aventure du jeune Rouletabille.
Grande énigme qui fut saluée et reconnue par les maîtres du genre, elle est machiavélique dans toute sa construction et mène à un final renversant.
L’enquête n’est pas facile et Mathilde ne fait rien pour aider. On voit qu’elle a un secret et qu’elle est soutenue en cela par Darzac qui est à son tour inculpé. Au fil des pages, les écrits du narrateur qui suit Rouletabille se complètent avec les rapports de justice, et l’écheveau se dénoue lentement, accusant parfois quelques longueurs narratives, et pourtant bien maîtrisées. Les personnages, l’époque, les décors, la plongée dans la fin du XIXe siècle est très intéressante, et le XXe est amené par la jeunesse, la fougue, la vivacité intellectuelle, de Rouletabille.

Un classique excellent, à lire ou à relire dans cette belle version.

 

 

 

 

Les aventures improbables de Julie Dumont

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Un polar avec Sharon
Un livre pris au salon du livre de Limoges

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les-aventures-improbables-de-julie-dumontLes aventures improbables de Julies Dumont
Cassandra O’Donnell

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Si je devais dresser le portrait de Julie Dumont (famille comprise), je dirais qu’elle a un chouia de Bridget Jones, un chouïa de Stephanie Plum, un chouïa d’Isabel Spellman  et un chouïa de Heather Wells (avis aux expertes…).

De Paris à Neubourg en Normandie,

Julie, vingt-six ans, brune, grande, bien foutue… cé-li-ba-taire, désespère sa mère, reine de la tarte tatin, qui dit qu’elle finira soit vieille fille comme tante Solange, soit cinglée comme mémé Gertrude (en fait, c’est Clara qui trouve qu’elle ressemble de plus en plus à mémé Gertrude (inquiétant)).
Après avoir fait une école de journalisme, Julie a décroché un job dans un magazine féminin, mais son ambition est freinée par de méchantes rédactrices en chef qui la cantonnent à la rubrique « santé-beauté ». Ce poste est plus un placard proche de la porte de sortie qu’un tremplin vers un brillant avenir. Toutefois, Julie s’accroche… elle ne veut pas quitter la capitale pour retourner vivre dans son patelin perdu et être embauchée, faute de mieux, dans la société familiale. Oui… car ses parents sont propriétaires d’une florissante entreprise de pompes funèbres. Fille de croque-mort, c’est percutant ! surtout lorsque tout le monde s’accorde à lui reconnaître des talents de coiffeuse et de maquilleuse. Savoir embellir les trépassés c’est un truc qui n’est pas donné à tout le monde quand même ! Bref…

Le jour de l’anniversaire de mariage de ses parents où toute la famille sera réunie, et sa mère plus horripilante que jamais, sa cousine Clara est investie d’une mission : venir la réveiller et veiller à ce qu’elle ne lambine pas en se posant les questions cruciales « J’y vais ? », « J’y vais pas ? ». Donc Clara arrive et la découvre profondément assommée par des litres de téquila bus la veille. Vasouillarde, agonisante, jurant qu’on ne l’y reprendrait plus… « Et lui ? ». Question surprise qui la dégrise de suite… Lui, tout nu sous les draps, endormi, est un beau ténébreux qu’elle ne connaît pas. Ou alors un peu… Rencontré lors de la soirée, elle ne se rappelle pas son nom, (juste ses baisers). Mais que fait-il ici ?!!! Et puis que sait-il passé ? Avant de crier au déshonneur, ou avant de succomber à une crise d’hystérie, Clara fouille ses affaires et découvre dans le portefeuille ses papiers d’identité. Ce n’est pas un psychopathe, mais un flic du nom de Michaël Lewis. (Rassurant, même si dans certaines histoires, l’un n’empêche pas l’autre…).

Vous allez penser que ce livre n’est pas un polar mais bel et bien un roman sentimental vu comment cela se présente… Je vais vous parler énigmes très bientôt… Pas de celles que Julie se pose en cette matinée… « A-t-on fait autre chose que dormir ? »
Ce que je viens de vous raconter ce sont les 6 premières pages bavardes d’une histoire qui en a 364. Rha ! Michaël !!! Je vous l’ai dit qu’il était beau ? Ah oui… je l’ai même souligné.
Alors pour en revenir à du sérieux… Julie confie le-beau-Michaël-endormi à sa cousine, se prépare à toute vitesse et prend la route direction de Neubourg…

Déprimée, tout en étant heureuse de retrouver la Normandie, Julie doit s’arrêter faire l’essence. Et c’est là que tout débute…
En discussion avec le garagiste qui lui vante les mérites de vivre en campagne et de travailler en famille, Julie voit une voiture ralentir, ouvrir la porte et balancer dans le fossé un cadavre. Un cadavre ? Non ! L’homme couvert de blessures doit être transporté immédiatement à l’hôpital et c’est elle qui s’y colle.
Après quelques quiproquos aux urgences… « Ce n’est pas mon ami… Ce n’est pas mon mari… », on apprend qu’il s’appelle Benjamin Stein, qu’il est journaliste au « Nouvel Inquisiteur » et qu’il enquête sur un meurtre commis récemment dans la région, Mathilde Bouvier assassinée par son amant Roumain. Immobilisé, Benjamin supplie Julie de l’aider le temps qu’il retrouve son indépendance et… Julie accepte un peu malgré elle. Faut dire que l’énergumène sait y faire.
Cependant, n’oublions pas qu’elle doit toujours se rendre à la fête de ses parents…
Quand elle rentre enfin chez elle, que la famille est au complet, avec les amis, une partie du village, qu’elle s’aperçoit que sa mère la traîtresse a aussi invité son ex, Julie est comme une marmite sur le point d’exploser. Et la journée n’étant pas finie, arrive la cerise sur le gâteau en la personne de Charlotte Roger, une cinquantenaire épanouie. Charlotte qui décède subitement d’une crise cardiaque aux pieds de Julie.
(Dès le début du livre, Julie nous annonce qu’elle est « une fille à emmerdes »…)

Charlotte était comptable dans la société des Bouvier ainsi que la meilleure amie de Mathilde. Pour Julie, ça ne fait aucun doute, il y a assassinat ! Cinq heures après, comme c’est son père qui est chargé des formalités funéraires et de la placer dans la salle réfrigérée, ils ne vont pas se priver d’autopsier cette nouvelle recrue pour étayer les soupçons…

On ne s’ennuie pas au Neubourg, il y a de quoi faire. Et les surprises vont s’enchaîner.
Commence pour Julie une autre vie, celle d’enquêtrice, enfin… apprentie enquêtrice… et pour l’assister, outre Benjamin qui était déjà sur l’affaire, arrive Michaël, flic à la criminelle.

De vous relater les faits m’amuse beaucoup !
Si je ne suis pas lectrice de ce genre de littérature, un peu girly, j’avoue n’avoir pas boudé ma lecture et avoir beaucoup souri en lisant les aventures de cette miss catastrophes qui ne s’en laisse pas compter ! L’humour, la fantaisie des personnages haut en couleur (les parents, le grand-père, les voisins…) et l’énergie du scénario, sont les sucs de ce roman. En ce qui concerne l’intrigue policière, je suis moins enthousiaste… peut-être étais-je plus accès sur les bêtises qui nous étaient racontées…
Alors si vous désirez une récréation, quelque chose d’agité et de pétillant comme un Orangina, vous pouvez prendre la direction de Neubourg, petit coin pas si tranquille de Normandie.

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Le Neubourg.

Le Neubourg

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L’âme du mal

logohallow15dirty-harry-haut23-3620006ixocj_2587Le mois Halloween avec Hilde et Lou
Thriller avec Sharon

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l'âme du malL’âme du mal
Maxime Chattam

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Portland,

Joshua Brolin est un jeune inspecteur qui a fait ses débuts au FBI. Spécialisé dans les pathologies mentales des tueurs en série, mais peu expérimenté, il a intégré la police criminelle de Portland sur les conseils de son mentor.
Sa nouvelle affaire concerne le meurtre d’une jeune femme retrouvée dans la rivière. L’autopsie montre qu’elle n’est pas morte noyée, mais asphyxiée. Elle aurait inhalé un gaz et subi des tortures et des mutilations avant de succomber. Si le modus operandi diffère, la signature est la même pour deux autres crimes.
Grâce à des prélèvements faits sur les corps, Joshua découvre l’antre du meurtrier et sauve Juliette Lafayette, une jeune étudiante en psychologie, prisonnière de Leland Beaumont, un sculpteur fou qui vit reclus dans les bois. Tué par balle, Beaumont ne peut plus raconter sa folie, et seuls les quelques symboles déchiffrés par Joshua sont à rapporter au dossier.

Un an plus tard…
Un jeune garçon découvre dans un coin retiré d’un parc, le corps mutilé d’une jeune femme. L’affaire arrive vite sur le bureau de Joshua car l’autopsie montre un rituel similaire à celui de Beaumont.
Qui essaie de le copier ? Le plus intrigant, c’est que certains indices n’ont jamais été divulgués au public, comme les marques que le meurtrier faisait sur les fronts de ses victimes avant de les effacer à l’acide ; ironiquement, Joshua dit à son ami Salhindro que le meurtrier pourrait bien  être un flic !
Copycat ? Beaumont aurait-il eu des disciples ? Son fantôme ? surtout lorsqu’on apprend que son corps n’est plus dans son cercueil… Suivant le témoignage d’un ancien collègue de travail, Beaumont croyait au vaudou. Fanatique, il aurait dit que la magie noire le protégeait et que même si on lui enfonçait un pieu dans le cœur, il se relèverait de sa tombe.

L’âme du mal rôde à Portland et s’apprête à commettre d’autres atrocités. Très vite, la jeune et jolie Juliette reçoit une lettre du tueur, menaçante et narquoise. Plutôt que d’attendre et de subir, elle propose son aide à Joshua. Tous deux vont essayer alors de « s’immerger complètement dans la psychologie d’un monstre, le comprendre afin de prévoir ses crimes et devenir son double… ».
Juliette va chercher des renseignements chez un riche collectionneur de vieux livres ésotériques et Joshua part en quête d’informations sur Leland. 

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Ce premier tome qui a reçu le Prix Sang d’encre fait partie d’une trilogie. « L’âme du mal », Portland et l’inspecteur Joshua Brolin sont les fils conducteurs qui relient les volumes.

Nous commençons par un prologue qui raconte la disparition d’un enfant en 1980. Quatre pages plus loin ou une vingtaine d’années plus tard, nous entamons le premier chapitre de ce thriller captivant, dans un Portland sombre, automnal, malmené par les orages.
L’enquête est suivie par un jeune inspecteur de trente et un ans, intelligent, séduisant, apprécié par ses collègues et surtout doué pour comprendre les raisonnements des tueurs en série. Assisté de Juliette, il va découvrir que l’univers du tueur est celui des ténèbres et qu’il est inspiré par la Divine Comédie de Dante ; avant d’accéder au Paradis, il faut passer par l’Enfer et le Purgatoire… Ésotérisme, magie noire, horreurs, c’est dans un vieux grimoire qu’ils vont assimiler les premiers indices.
Le suspens va crescendo et la psychologie du tueur, ou des tueurs, se révèle dans la troisième partie du livre. Avant, c’est le jeu du chat et de la souris, une chasse qui émoustille L’âme du mal et qui engourdit les facultés de discernement de Joshua.
J’ai aimé frissonner entre ces pages et j’ai trouvé les personnages qui entourent Joshua sympathiques. Juliette qui surmonte ses traumatismes avec beaucoup de courage, et Larry Salhindro, équipier
de Joshua, plus vieux, plus averti, qui porte sur son collègue un regard admiratif, paternaliste. D’autres seconds rôles comme le médecin légiste, le chef de la police, le jeune Cotland… viennent animer l’histoire. J’aurais plaisir à les retrouver dans les autres opus.
Je vous conseille ce bon thriller, effrois garantis ! A lire sous un plaid (pour se couvrir la tête).

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Illustration de Gustave Doré pour l’Inferno de Dante

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Babylone Dream

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Le mois Halloween avec Hilde et Lou

Thriller avec Sharon

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Nadine Monfils

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Une mariée démembrée, ou plutôt explosée, et son jeune mari, attaché, poignardé, spectateur de cette mise en scène. La profileuse Nicki Sliver appelée sur les lieux du crime par l’inspecteur Lynch, annonce que le meurtrier recommencera.
Comment peut-on rentrer chez soi après avoir vu ce carnage ? Chacun s’en retourne  en essayant « d’évacuer » l’horreur comme il peut.

Court-circuité dans ses envies par une existence solitaire, Lynch donne rendez-vous à Coco, une prostituée avec qui il assouvit ses fantasmes. Barn, son adjoint, souhaiterait trouver un peu de réconfort auprès de sa femme, mais l’usure de leur couple ne l’aide en rien. Quant à Nicki Sliver, elle est de plus en plus envahie de terreurs nocturnes. Ces cauchemars retracent les scènes de crime comme le ferait un scanner ; chaque détail apparaît dans le rêve. Seul un doudou, un petit éléphant en feutrine rouge qu’elle appelle Babylone, semble veiller sur elle. Symbole d’un passé heureux, souvenir de son père, il est son amulette porte-chance.
Ailleurs, Lorena, la mère de la jeune femme morte, est hospitalisée en psychiatrie. La vision de sa fille ne pourra pas la ramener à la « normalité ». Seul témoin direct de l’après drame, elle réclame dans un leitmotiv « le chat ».

Que raconte ce double assassinat et qu’elle en est la genèse ? La folie meurtrière n’a laissé aucun indice et il est à prévoir que cette théâtralité macabre ainsi agencée est prémices d’une terrifiante série.
Machiavélique, le tueur va manipuler ce microcosme et assouvir une vengeance démente.

Nuit de noces ; Morgane et John se précipitent dans leur chambre, amoureux, heureux. Des rires, des caresses et… une coupure d’électricité. John doit laisser sa tendre épousée pour descendre à la cave et voir ce qui se passe… Il ne remontera plus. Elle, elle succombera après avoir subi le pire.

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Ce thriller est le troisième d’une série où nous retrouvons l’inspecteur Lynch, son adjoint Barn et la profileuse Nicki. De ne pas avoir lu les tomes précédents ne m’a pas perturbé… mais afin de comprendre leurs marasmes personnels, je ne manquerai pas de le faire…
« Babylone dream » est une affaire sanglante, particulièrement abjecte dans les actes meurtriers et je vous avoue que j’ai sauté quelques scènes insoutenables. L’assassin se joue de tous les personnages et devient marionnettiste. Bien renseigné sur l’équipe qui mène l’enquête, il s’immisce dans leur vie privée et oriente leurs pas. L’intrigue est bien construite, angoissante, et le psychopathe dont nous devinons assez rapidement l’identité, mais pas le mobile, est affreux-affreux-affreux… de quoi nous tourmenter un soir de lecture !
Quelques traits d’humour, noir de préférence, font grimacer, genre sourire crispé, et parfois l’écriture est émouvante, genre cœur pincé ; la palette des sentiments n’est pas qu’effrois.
Je vous recommande ce thriller « efficace », fou, redoutable, très bien écrit. Avec ce roman, l’auteur a obtenu le prix Polar de Cognac.

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vénusVénus

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Tiré à quatre épingles

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Le mois
Halloween avec Hilde et Lou
et Challenge Polars avec Sharon

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Pascal Marmet

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Paris au mois d’août,

Deux jeunes cambrioleurs, un aguerri et un novice, visitent un appartement d’un quartier chic de la capitale. Mais alors qu’ils se croyaient seuls, ils découvrent une femme d’une cinquantaine d’années, blessée, gisante sur le sol ; elle serait tombée des escaliers. Elle demande de l’aide au plus jeune qui ne peut rester insensible à sa détresse, et passe un marché avec lui. S’il téléphone au SAMU et s’il lui rend la statuette qu’il vient de lui voler, elle lui donne 5.000 euros. L’offre est intéressante car le morceau de bois sculpté n’est pas très beau ; plein de clous comme une poupée vaudou et assez bizarre. Au plus vite il s’en débarrassera, au mieux il se portera.

Au 36 Quai des Orfèvres, le commandant Chanel, en plein discours sur le départ de collègues, est interrompu par le capitaine Devaux. On vient de retrouver une femme tuée par balle dans son appartement. Albane Saint-Germain de Ray était la veuve d’un ancien préfet qui fut assassiné six mois auparavant sous le Pont Neuf.
L’équipe de Chanel étant en sous-effectif, le procureur lui octroie deux stagiaires de sexe féminin pour l’enquête. Certes, elles ont toutes les deux de bonnes appréciations, mais ce sont des femmes !… Sans misogynie aucune, Chanel ne veut travailler qu’avec des hommes et, si possible, sportifs et célibataires.

Caverne d’Ali Baba pleine de trésors, l’appartement des deux défunts révèle qu’ils étaient passionnés d’art primitif. L’enquête explorera pour commencer trois directions : le musée du Quai Branly pour les objets de collection, la Gare de Lyon à la recherche des petits malfrats, témoins ou meurtriers, et les méandres de la vie d’Albane, femme mystérieuse, araignée, qui en était à son troisième mari, son troisième veuvage.
Chanel va devoir composer avec toutes ces pistes et lui, le sage, « le mesuré », percera le côté sombre des âmes meurtries.

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Je rencontre parfois le nom de l’auteur sur les réseaux sociaux et je ne connaissais pas ses romans. C’est donc à travers ce titre que j’ai voulu le découvrir. La quatrième de couverture raconte le début d’une histoire policière assez simple et termine par « un polar haletant sur fond de sorcellerie » ; de quoi m’émoustiller, m’appâter ! Mais… Je suis navrée de dire que ma lecture a été peu haletante et peu surnaturelle. Il ne fallait pas que je me fie à cette accroche.
Si je sors mitigée de ce livre, c’est que son style (scénario et écriture) diffère des romans policiers que je lis habituellement (plus des thrillers). J’ai pourtant conscience que la comparaison n’est pas à faire car « Tiré à quatre épingles » a un petit côté désuet qui fait son originalité.
Le roman de Pascal Marmet se lit vite et sans trop d’ennui. L’intrigue est intéressante, les personnages sont curieux et l’ambiance est celle qu’on peut croiser dans un Maigret. Chanel a d’ailleurs cette force tranquille qui caractérise le personnage de Simenon, un être sensible, discret, derrière une façade bourrue, un peu machiste. Le suspense se distille de chapitre en chapitre avec une chronologie décousue. On lit le présent et le passé en essayant de récolter des révélations sur les protagonistes de l’affaire… Puis on tombe de Charybde en Scylla… sans toutefois trouver le véritable meurtrier.
En conclusion, c’est un roman sympathique qui pourrait être le premier d’une série… les enquêtes du commandant Chanel.

Je remercie Babelio qui m’a envoyé ce livre dans le cadre des Masses Critiques, les éditions Michalon et l’auteur qui a eu la gentillesse de le dédicacer.

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Quai BranlyStatue « nkisi nkondi » – Kongo/Vili
(Copyright : musée du quai Branly – Photo Ollivier/Urtado/Scala)

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Dérapages

logo_babelioUn livre offert dans le cadre d’une opération Masse Critique de Babelio avec le partenariat des éditions Versilio

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DérapagesDérapages
Danièle Thiéry

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Paris,
Jennifer se retrouve seule, enfermée dans son appartement bunker avec un nourrisson vieillard qu’elle doit nourrir de son lait. Rien ne peut expliquer ce qu’il vient de se passer… la voiture qui l’a percutée sciemment, la disparition de son bébé, l’échange… et cette entité qui se tortille de douleur et de faim ; humaine, mais monstrueuse. Son mari, serait-il de connivence ?

Berck, Pas-de-Calais,
Quel est ce corps qu’on découvre dans l’écume d’une plage de Berck ? Un enfant à qui il est difficile de donner un âge. Il paraît faire six ou sept ans et pourtant les traits de son visage renvoient un autre âge, entre cinquante et soixante ans. Créature sortie d’une histoire à la Mary Shelley, elle se retrouve sur la table d’autopsie sous le scalpel du médecin légiste et sous le regard d’Edwige Marion, commissaire divisionnaire de la police judiciaire de Paris.

Marion n’a guère le temps d’extrapoler des hypothèses car on lui annonce que sa fille adoptive Nina est revenue d’Angleterre dans un sale état. Elle la retrouve à Paris couverte de sang, mutique, ayant certainement subi un traumatisme psychologique et complètement métamorphosée en une femme à la poitrine épanouie. Que s’est-il passé ? Elle avait confié Nina à sa sœur Angèle qui vivait à Londres avec son mari, le brillant Azonov un scientifique de renommée internationale, elle pensait qu’elle devait se plaire dans le lycée français, elle avait essayer de gommer toute appréhension, défiance, et la voilà face à une jeune fille qu’elle ne reconnait plus, secrète, muette, qui cherche à se réfugier dans le sommeil et qui ne dévoile rien de ce qu’elle aurait subi, si ce n’est le mot « Cambridge » qu’elle cite dans une litanie. Ce n’est pas non plus Angèle qui pourrait donner une quelconque explication, car Angèle a disparu… Un vrai cauchemar !
C’est donc auprès d’Alistair Mac Queen, un vieil ami devenu Chief Superintendant à la Metropolitan Police de Londres, qu’elle va demander une pré-enquête et découvrir que Nina a bien changé !

Avec ses amis, le capitaine Valentine Cara, Stéphane Ducros le psychologue, Rose Vergne le médecin légiste, son lieutenant Jean-Charles Annoux et bien d’autres qui gravitent autour de la Mouzaïa, un QG offcieux, Marion va commencer son investigation et découvrir l’horreur absolue ; Jennifer, Berck-Plage, Nina, Angèle… Azonov et ses expériences sur le génome pour lien.
Qu’a subi Nina ? Où est passée Angèle ? et Jennifer, retrouvera-t-elle son bébé ?

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C’est la première fois que je lis Danielle Thiery et c’est au cours de ma lecture que j’ai compris que ce tome est le onzième d’une suite qui raconte les enquêtes tourmentées d’Edwige Marion, commissaire de police. Il est donc dommage de lire « Dérapages » sans connaître les histoires précédentes qui ont bâti son personnage ainsi que ceux des rôles seconds. J’ai souvent été déstabilisée par des réminiscences des chroniques antérieures et la synergie en a été amoindrie. De plus, je n’ai pas compris pourquoi l’auteur dévoile dès le début le fil de l’intrigue car très rapidement on sait de quoi il en retourne. J’aurais souhaité un peu plus de suspens, des indices distillés avec plus de subtilité et un dénouement peut-être plus « classique », péremptoire. Là sont les points négatifs qui rendent mon appréciation mitigée. Pour les points positifs, je voudrais souligner le style alerte et accrocheur de la narration, les personnages qui entourent Marion à la Mouzaïa, tous intéressants et séduisants, la thématique qui si elle n’a rien d’original, a su quand même me captiver… et Marion, une femme attachante qui m’incite à vouloir en savoir un peu plus sur elle.
Ce thriller a quelques passages féroces, implacables, et je ne le conseillerai pas à tout le monde, seulement à un public avisé…

A suivre.

 

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Maman a tort

Un partenariat avec Babelio et les Editions Presse de la Cité

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Michel Bussi

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Le Havre,

Sur la requête de son amie Angélique, la commandante de police Marianne Augresse reçoit Vasile Dragonman, un psychologue scolaire, qui souhaiterait lui confier le cas d’un petit garçon de trois ans et demi. L’infirmière scolaire lui a demandé d’écouter Malone qui raconte que ses parents ne sont pas vraiment ses parents. Tous les enfants aiment se raconter des fables, mais d’après Vasile, ce n’est pas le cas de Malone. L’affaire est urgente car la mémoire de la petite enfance s’efface rapidement. Déjà les souvenirs de l’enfant commencent à s’effilocher, rien ne peut vraiment soutenir ses « affabulations » et l’intuition fortement ancrée de Vasile, à part quelques dessins sur les pirates et les châteaux. Drôle d’histoire ! Mais Marianne Augresse ne l’écoute que d’une oreille car son attention est plus orientée vers Timo Soler et ses acolytes, de dangereux braqueurs en cavale qu’ils recherchent depuis près d’un an. Toute son équipe est sur le qui-vive, prête à la traque. En solo, elle verra plus tard pour Malone…

Lorsque Maman-da le laisse dans sa chambre, Malone se sent en sécurité et peut parler à Gouti son doudou peluche. L’un relate sa journée, lui abandonne ses peurs, les images qui reviennent dans des flashs, l’autre l’écoute et lui raconte en cachette l’histoire de ses origines. Gouti connaît ses secrets, Gouti lui rappelle son autre vie et le berce de sa douce voix le soir pour l’endormir. Pourtant il l’aime bien, Maman-da…
Maman-da est Amanda, une mère qui ne sait plus comment rassurer son fils fantasque et précoce, ni comment légitimer la parenté. Elle a beau fournir le livret familial et les photos depuis la naissance de Malone, rien ne peut étouffer les doutes de la directrice de l’école primaire, ni ceux du psychologue. Il faut que tout cesse, surtout que son mari ne peux plus endurer cette inquisition… il pourrait même se montrer violent.

Marianne Augresse ne songe pas un instant à lier ces deux enquêtes qu’elle va mener en parallèle, car rien ne peut justifier d’une quelconque correspondance. Pourtant, comme sur un métier à tisser, fil après fil, les évidences se matérialisent et suivent un scénario bien écrit ; hasard ou manipulation ? La violence, des menaces, la mort, vont baliser les différentes pistes qu’elle va suivre.

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L’auteur débute le roman par une femme et un enfant qui vont prendre l’avion pour la forêt des ogres… Une femme nerveuse, un enfant confiant. Un paragraphe plus loin… on rencontre la commandante Marianne Augresse et sa brigade qui talonnent la femme et l’enfant. Trop tard ! Lorsqu’elle voit passer l’avion, Marianne commence à comprendre (la lectrice que je suis, pas du tout !). Tout se combine…« La fusée, la forêt des ogres, les pirates et leur bateau échoué, l’amnésie d’un rongeur tropical, le trésor, les quatre tours du château, tous ces délires sur lesquels elle et ses hommes bloquaient depuis cinq jours. »
Cinq jours plus tôt, l’histoire distille une atmosphère angoissante.  Un enfant seul dans son monde avec ses cauchemars, on l’imagine un peu autiste, qui répète que ses parents ne le sont pas et qui parle à une peluche, sa seule alliée. Un psychologue qui s’accroche à ses intuitions et part en croisade. Une mère aimante, prise dans un étau. Un père caractériel. Une directrice d’école dépassée qui voudrait bien clore l’affaire… Cette partie du livre est assez anxiogène et débouche sur un autre univers, celui de Marianne, la commandante de police. Marianne dirige son équipe d’hommes avec douceur et fermeté. Toute à son métier, elle n’a pas vu les années passer et se retrouve à trente-neuf ans sans compagnon et sans enfant. Le cas de Malone ne la laisse pas indifférente et c’est plus par empathie que par devoir qu’elle aborde le dossier. Conjointement, elle recherche les braqueurs, dont un est gravement blessé. Entre psychologie et action, les scènes se succèdent et entretiennent un véritable suspens qui se joue de nos nerfs. Les indices que l’auteur veut bien nous communiquer ne sont que supercheries, des appâts pour mieux nous perdre, et ce n’est qu’à la fin qu’on découvre la trame d’un canevas alambiqué depuis longtemps dessiné.

Je vous recommande cette histoire captivante que j’ai appréciée. Je compte pour ma part continuer avec l’auteur avec deux de ses titres : « Nymphéas noirs » et « Un avion sans elle ».

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D’autres billets chez Albertine, Sharon, Bianca,

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agoutiAgouti d’Amérique Centrale

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Le syndrome (E)

Un livre offert par Sharon avec un gentille dédicace de l’auteur…

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le-syndrome ELe Syndrome E
Franck Thilliez

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Après avoir visionner la pellicule d’un vieux film qui appartenait à un collectionneur, un cinéphile devient aveugle de façon inexpliquée. Pour rendre service à cet ami qui se retrouve à l’hôpital, le lieutenant de police de la PJ de Lille, Lucie Henebelle, se lance dans une investigation hasardeuse pour découvrir les causes de cette cécité. Elle serait à l’origine du visionnage, un scénario étrange et malsain… un parc, des lapins, une petite fille qui se balance, une femme morte, et surtout une atmosphère démente, surréaliste. Un message subliminal passe, mais lequel, pourquoi et comment ?

Leclrec, chef de l’OCRVP, Office Central pour la Répression des Violences aux Personnes, demande au commissaire Franck Sharko, spécialisé dans les tueurs en série, de réintégrer la brigade pour une enquête, car on vient de déterrer cinq cadavres, tous trépanés, les yeux énucléés.
Se rattacher à ce genre de réalités n’effraie aucunement Sharko qui subit des congés forcés à l’hôpital psychiatrique. Depuis les décès de sa femme et de sa fille cinq ans plus tôt, il se réfugie dans des hallucinations et la consommation de barbituriques.

Les deux affaires paraissent assez éloignées l’une de l’autre, mais Henebelle trouve un fil conducteur et contacte Sharko pour se mettre à sa disposition. Tous deux vont rassembler le peu d’indices et essayer de comprendre l’affaire…
C’est d’abord en Égypte, au Caire, que Sharko va chercher des explications. Quant à Hennebelle, c’est au Canada qu’elle partira. Ce binôme ne sera pas exempt de cicatrices, aussi bien physiques que morales et il fera remonter à la surface de machiavéliques trafics datant d’une époque révolue.
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L’auteur réunit pour la première fois deux de ses enquêteurs de choc et le duo fonctionne « plus que bien » ! Des caractères différents, mais une même « assiduité » au travail. A première vue l’intrigue paraît trop alambiquée, puis au fil des pages, tout s’imbrique pour captiver le lecteur qui voyage ! Violences, horreurs macabres, illusions, manipulations psychologiques, expériences… on lit une surenchère d’abominations, on frissonne et on tourne les pages en essayant de ne pas lire en diagonale certains passages. Ayant lu précédemment d’autres romans avec Sharko, on peut dire que j’étais prévenue ! et c’est toujours sur la pointe des pieds qu’on pénètre son univers.
De l’action, des tensions, du suspens à foison, de la schizophrénie, des secrets d’état, de diaboliques expériences, du mysticisme… et tout un panel d’abjections.

Un thriller que je vous recommande, et je continuerai avec « Gataca » qui reprend le tandem Sharko-Hennebelle avec un scénario dans la même veine.

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D’autres billets chez Belette,
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Aide-moi si tu peux

aide-moi si tu peuxAide-moi si tu peux
Jérôme Attal

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Stéphane Caglia, alias John Franju, est capitaine de police judiciaire. Sous les ordres du colonel Brousmiche, il a infiltré et démantelé une mafia très importante, le Souterrain stellaire. Après une opération commando, la plupart des bandits ont été arrêtés, mais à l’image d’une hydre, il est à craindre que le réseau ne soit pas totalement supprimé. Aux dires de Ned Mangin, un trafiquant d’armes, il reste encore l’Élégant, un tueur à gage, rempli de doutes sur Franju.
Alors que Caglia, surnommé Cague par la brigade, surveille ses arrières, le colonel Brousmiche lui demande de rappliquer sur la scène d’un crime.
Une femme de ménage a découvert son employeur, Maxime Fourque, assassiné par strangulation (presque une décapitation), chez lui. L’arme est une corde de guitare, une corde de ré. La fouille de l’appartement fait très vite apparaître un autre trophée macabre. On découvre dans le congélateur la tête d’une jeune fille dont l’identification se fera plus tard…

Benjamin est le seul à s’inquiéter de la disparition de sa voisine, la jolie Tamara, dont il est éperdument amoureux. D’après ses amies du lycée, elle serait partie en quatrième vitesse à un rendez-vous et depuis, plus rien. En enquêtant sur Tamara, il apprend qu’elle était passionnée par les Beatles, qu’elle chantait et qu’elle postait des vidéos sur You Tube. Sur son vélo, il retrace son parcours et essaie de la retrouver. Il ne découvrira qu’une page portant un mot crayonné de sa main « Help me if you can ».

Habitué à travailler seul, Caglia peste ! Sur ce coup, on lui impose une coéquipière, Prudence Sparks, une charmante anglaise. Si l’un est ingérable (ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle Cague), la deuxième a une allure so british.
L’enquête multiplie les pistes, mais deux ramifications se joignent, la guitare et les Beatles.
Il y a un assassin à découvrir et un autre à éviter… l’Élégant.

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Je n’ai jamais lu Jérôme Attal, mais j’ai vu sur des blogs amis qu’il avait une plume originale. L’écriture, il la décline avec des romans, des chansons et des scénarios de films. Il est auteur mais aussi interprète.
Plume originale… je confirme ! Il donne à son personnage, le capitaine Caglia, une énergie complètement farfelue et le rend fan des années 80. Pour l’expliquer, il raconte qu’il devient orphelin de mère dans ces années là, et tout ce qui concerne cette époque, le rapproche d’elle. (Mon enfance défile dans ces souvenirs ; hit-parade, émissions télé, films, dessins animés, premiers jeux vidéo… nostalgie heureuse). Donc, Caglia, dit Cague parce qu’il est assez chiant, se réfugie dans les années 80 comme s’il s’enroulait dans une douce couverture, chaude et réconfortante. Sa mère décédée, son père devient son modèle. De lui, il hérite de sa soif de justice, son acharnement, son endurance. Sa violence, sa folie, son esprit décalé qui donne au roman un ton surréaliste, il les cultive et s’en fait un bouclier. Il n’est pas toujours évident à suivre, les premières pages du livres sont insensées, mais il faut tenir bon et persévérer, s’habituer à lui. Très vite l’intrigue se développe et, par son cheminement traditionnel, stabilise l’histoire.
Du rythme, des répliques pleines d’humour, acérées, du visuel, un style graphique car parfois on se croirait dans une bande dessinée, des personnalités bizarres dotées de patronymes drôles, un scénario classique qui se confronte à de l’absurde, du Comics avec un héros qui porte un tee-shirt Albator contre une société secrète, le Souterrain stellaire, le duo Caglia-Sparks qui est fort intéressant… tout m’incite à vouloir lire une suite et à vous le recommander.
Vous l’aurez compris, ce n’est pas l’intrigue policière qui est saisissante mais Stéphane Caglia, « un flic pas comme les autres ».

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D’autres billets chez MissLéo, Karine, Alice, Titine, L’Irrégulière, Cryssilda,

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