Challenge Halloween avec Hilde et Lou
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Le tour d’écrou
Henry James
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Henri James donne à une veillée de Noël, une ambiance gothique.
Des amis rassemblés près de l’âtre de la cheminée écoutent l’un d’entre eux lire les écrits d’une vieille connaissance qui fut la gouvernante de sa sœur. Douglas, le légataire de la défunte, tient ses confidences sous clef, à l’abri de toute indiscrétion. Tous sont prévenus, la soirée sera glaçante. Les goguenards et les émotifs sont attentifs…
Le narrateur qui nous invite à partager cette intimité, laisse le conteur mettre en place les personnages et le décor d’un huis clos qui s’annonce effrayant.
Dans les débuts de son journal, la préceptrice, alors âgée de vingt ans, rapporte comment elle a été embauchée pour s’occuper de deux orphelins placés sous la tutelle de leur oncle, un célibataire habitant Londres peu enclin à élever ses neveux, et son arrivée dans un vieux manoir perdu dans une campagne reculée de l’Essex. Là, elle fait la connaissance de l’intendante de la maison, Mrs Grose, et des enfants qu’elle devra éduquer. Flora, une fillette de huit ans, et Miles, un garçon de dix ans, qui faisait sa scolarité dans un internat et qui a été renvoyé de son école pour une raison qu’on ne saura jamais.
Mrs Grose se montre charmante avec elle, et le frère et la sœur sont adorables et très attachants. Dans les premiers jours durant ses heures de repos, elle visite l’imposante demeure de Bly à la décoration très chargée, à l’architecture décousue, et son vaste parc. La gentille et naïve jeune fille se prend alors à rêver car tout semble idyllique dans ce cadre romantique. Mais l’histoire va prendre une autre tournure…
Lors d’une flânerie dans le parc, elle aperçoit une silhouette étrange postée sur le haut de l’une des tours du manoir. Peu de temps après, elle revoit cet homme collé à une fenêtre, épiant l’intérieur de la maison, puis c’est au tour d’une femme venue de nulle part. Quand elle se décide à demander des informations des gens de la maison auprès de Mrs Grose, elle apprend les morts tragiques de Mr Quint, officiant comme valet, et de Miss Jessel, l’ancienne gouvernante. Si l’une avait eu le comportement d’une grande dame, l’autre était méprisable. Se sentant en confiance, la pieuse femme révèle que les deux avaient été amants. Il en faut donc peu pour imaginer que ces apparitions seraient l’errance de leurs âmes damnées venues chercher les enfants.
Chaque jour, le malaise s’intensifiant, la jeune gouvernante, dont l’esprit fantasque adhère rapidement à cette nébuleuse hypothèse, intensifie la surveillance des enfants qui semblent être sous l’emprise d’un charme pernicieux. L’angélisme qui les caractérise ne paraît pas très naturel et la douceur de leurs regards devient inquiétante.
Les écrits de son journal prennent une cadence plus soutenue et plus folle. Elle s’attribue un rôle, celui de les sauver, et son angoisse grandissante produit une hystérie annonciatrice d’un drame.
Je n’ai pas aimé cette histoire, ni l’écriture que j’ai trouvée pesante et alambiquée, je n’ai pas aimé également le personnage de la gouvernante, une ingénue perdue dans ses fantasmes, trop complaisante avec les enfants, et je n’ai surtout pas apprécié les rapports ambigus entre elle et Miles, ceux d’un amour impossible. C’est en lisant le dernier paragraphe de la fin, que j’ai compris d’où venait mon embarrât. Tout au long du récit, on perçoit des équivoques qui ne sont jamais vraiment formulées, et ce flou voulu par l’auteur a entravé ma lecture.
Sur le fait qu’on ne sache pas si les fantômes sont réels ou s’ils sont les chimères d’une jeune fille trop exaltée et névrotique, cela ne m’a pas déconcertée, bien au contraire !
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Peinture de Walter Marshall Clute
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