Le mois d’avril au Japon, avec Hilde et Lou
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L’été de la sorcière
Nashiki Kaho
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La Sorcière de l’Ouest est morte ; ainsi commence le roman.
Au décès de sa grand-mère anglaise, Mai, une adolescente de quinze ans, se rappelle les merveilleuses vacances qu’elle avait passées avec elle, deux ans auparavant. C’était une période de sa vie où elle se sentait prisonnière d’une douloureuse mélancolie, où le collège était pour elle un « lieu de souffrance », séparée des autres à cause de son métissage, engluée dans la nostalgie de quelque chose inconnue. Pour la sortir de cet état d’angoisse, ses parents l’avaient laissée chez sa grand-mère tout un été, dans une campagne entourée de bois, de collines, protégé par une chaîne de montagnes au loin. Elle avait adoré ces moments de grâce où elle s’était sentie revivre.
Sa relation avec sa grand-mère était basée sur beaucoup d’amour. Son séjour avait débuté par une réappropriation du territoire ; la maison, le poulailler, le jardin des fleurs, le jardin des aromates, le potager et au-delà des barrières, les lieux sauvages qui étaient une source d’inspiration et de rêveries. Sans la brusquer, sans poser de question, sa grand-mère avait voulu lui communiquer sa force et elle l’avait incitée à suivre un entraînement… car à la clef, il y avait un secret.
Était-elle une sorcière comme sa grand-mère et la grand-mère de sa grand-mère ? Avait-elle aussi le don de double vue ?
Retrouver et développer sa force mentale, méditer, manger sainement, dormir huit heures la nuit, avoir de la volonté, ne pas esquiver les rituels du matin avec toutes les corvées, rentrer en communion avec le jardin, et les poules, ramasser les fraises des bois, préparer les confitures… L’enthousiasme qui avait été le sien était un prélude à une belle vie. Leurs conversations s’étaient élevées vers une philosophie zen, pleine de sagesse, en rapport avec la nature, l’espace, et elles avaient abordé tous les sujets ; la vie, la mort, le corps et l’âme.
Mai était devenue une fleur qui déployait ses pétales doucement et sûrement.
L’auteur nous livre dans ce roman ses souvenirs précieux partagés avec sa grand-mère. « Écouter sa voix intérieure »… avoir des pensées heureuses, être en harmonie avec la terre et trouver son bonheur dans ce qui nous entoure, un peu partout, en chaque saison. Les invitations sont nombreuses ! L’histoire contée est aussi celle de la disparition d’un être aimé. Ces souvenirs atténuent un peu la peine et sont comme des baumes à son deuil.
L’écriture est belle, elle se veut simple. Elle est douce comme une berceuse, et fraîche comme l’eau de la source.
Je vous recommande cette histoire émouvante qui laisse à l’esprit tout le meilleur de notre monde.
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Image du film
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