Deuils de miel

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Franck Thilliez

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Sur les remparts de Saint-Malo, Sharko reconnaît un homme. Un an que sa femme et sa petite fille ont été tuées, percutées par la voiture de ce chauffard, alors que la vie commençait à reprendre un semblant de normalité. Durant six longues années, il a guetté une lueur de vie dans le regard de sa femme, espéré l’extraire de son état végétatif et qu’elle se remette des abominations commises par l’Ange Rouge. Puis, un jour, la perspective d’une réminiscence se meurt sous les roues d’une voiture.
Il l’attend, l’épie patiemment et le file dans les ruelles. Dans un recoin, il le fracasse de ses poings et le laisse en sang sur les vieux pavés. Cette justice l’a-t-elle réconfortée ? Non, son quotidien est une flaque nauséeuse dont la matière se déploie comme des tentacules prêts à l’étouffer.
Suite à une absence d’un an, le commissaire Sharko a repris son travail au 36 quai des Orfèvres. Depuis six mois, sa vie est de nouveau dans le sordide le plus immonde.

Le lendemain, un appel du divisionnaire Leclerc le somme de se rendre de toute urgence dans une église d’Issy-les-Moulineaux. Le prêtre a trouvé dans le confessionnal, le cadavre d’une femme. Le corps est nu, rasé et sur le dessus de son crâne, sept papillons, des sphinx à tête de mort, volettent. Sur les lieux, Sharko essaie de traduire certains indices laissés volontairement par le meurtrier. La scène est arrangée comme un tableau, où chaque détail a son importance.
Assisté du légiste, de son ami le lieutenant Sibersky et du lieutenant Del Piero, nouvellement arrivée au 36, Sharko redevient « le requin ». Son analyse suit le meurtrier dans ses dérives et celui-ci synchronise avec minutie ses déplacements et déductions, jouant avec la police, les orientant en prophète vers les sept fléaux de l’apocalypse jusqu’à les contaminer de la malaria. Papillons, moustiques, abeilles, scarabées, araignées… toute une symbolique pour l’assassin qui continue ses crimes et ses expériences.
Comme à son habitude, contrariant son supérieur, Sharko se conduit en justicier solitaire et découvre des horreurs qui le confrontent à des mondes parallèles, cachés.
Il enquête, il court, il fuit, car dans le désert de sa vie, dans la torpeur de ses nuits, il revoit sa fille et entend sa femme lui parler. La folie peut être douce et destructrice.

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J’ai trouvé ce deuxième livre, avec le commissaire Sharko, encore plus puissant que le premier « Train d’enfer pour Ange Rouge ». L’intrigue, très bien construite, et le machiavélisme  nous maintiennent dans un état d’hypnose. En dehors de l’enquête, on s’inquiète pour la santé mentale de Sharko. Il sombre dans la schizophrénie et se bat dans deux enfers ; le réel et le chimérique.
Un très bon thriller !

Quant aux atrocités, je vous conseille de ne pas grignoter durant votre lecture, ni boire un chocolat au lait… Je vous passe les commentaires…
Prochainement, je lirai « La mémoire fantôme » avec le lieutenant Lucie Henebelle , puis « Le syndrome E », une troisième affaire avec Sharko, sollicité par Henebelle pour cette enquête. On retrouvera en avril, dans « Gataca » , ces deux enquêteurs de choc.
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Tapisserie d’Angers – Apocalypse de Jean

Lecture commune avec Pimprenelle, Calypso, Gridou, Accrobiblio, Vonnette,
Billets chez Cacahuète, Lili,

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