La princesse Grenouille

« Je lis des albums » de Hérisson, « Contes à rendre » de Coccinelle, « A tous prix » d’Asphodèle

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la_princesse_grenouilleLa princesse Grenouille
Texte de J. Patrick Lewis
Illustrations de Gennadij Spirin

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« Il y a très longtemps, dans un royaume lointain, vivait un tsar qui avait trois fils. Quand ils eurent l’âge de se marier, le tsar appela les trois princes à ses côtés, et il leur dit : « Armez vos arcs de toutes vos forces et tirez chacun une flèche au loin, jusqu’au coeur de la Russie. Celle qui trouvera votre flèche, vous l’épouserez… »

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Ainsi commence l’histoire de la princesse Grenouille. Trois princes obéissants promettent à leur père d’accomplir ce dessein et orientent leur flèche dans des directions opposées.
La fille d’un homme noble découvre la flèche de l’aîné. La fille d’un marchand repère celle du cadet. Quant à la troisième, celle du benjamin, la stupeur est grande ! Lorsque le prince Ivan retrouve la sienne dans un marais, elle est la possession d’une grenouille.
Il sera désolant d’épouser ce quadrupède, mais se parjurer serait déshonorant ! C’est donc sous les moqueries de ses frères qu’Ivan présente à son père sa fiancée, une petite créature qui tient dans sa poche.
img262Les mariages sont célébrés et le tzar continue à imposer ses vœux… Il aimerait que les nouvelles épousées lui tissent un magnifiquement vêtement.
Comment la petite grenouille va-t-elle s’en sortir ? Elle ne semble pas partager le désespoir de son prince, au contraire, elle le rassure car « demain est un autre jour ».

Demain est un autre jour et les désirs du tzar sont toujours aussi impérieux. Après le vêtement, c’est une tarte qu’il voudrait goûter et pour célébrer ce royal gâteau, un bal sera donné.

« Ne crains rien mon prince » dit la grenouille. Confiante, elle rassure son époux. Dans la nuit, un orage annoncera sa venue et fera taire les persifleurs qui se gaussent de cette union. Le serment tenu, la nuit fut féérique pour Ivan et sa grenouille, qui est en réalité une merveilleuse princesse, Vassilissa la Sage.

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Mais l’histoire serait bien trop courte si elle s’arrêtait là. Le bonheur dura peu de temps. Sur un geste irréfléchi, Ivan détruisit ce qu’il ne fallait pas, faisant disparaître sa princesse.
Long, de deux années, et loin, au-delà du royaume, sera le chemin pour retrouver son amante. Sur sa route, il trouvera un vieil homme, un ours, un faucon, un brochet et la sorcière Baba Yaga qui le conseillera et lui racontera le triste sortilège qui a emprisonné Vassilissa, princesse sage et fille du cruel Kochtcheï.

Il était une fois…

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Cette belle histoire superbement illustrée est un conte populaire dont on ne connaît pas l’origine, repris par Alexandre Afanassiev un auteur du XIXème siècle qui a enrichi le folklore russe de ses récits.
J. Patrick Lewis est Américain. Professeur d’économie, il se consacre pleinement à l’écriture depuis 1998 et écrit essentiellement des livres, des poèmes, pour enfants. Avec ce texte publié en 1994, il reprend la légende de Vassilissa.
Vassilissa a été racontée dans des histoires différentes. On la nomme la Belle dans une, la Sage dans une autre, elle est enfant ou jeune fille, et est aux prises des pouvoirs maléfiques des plus méchantes créatures des légendes slaves, sorcière, ogre, tyran, diable, dragons…
Dans ce conte, elle a été maudite par son père et Baba Yaga, la sorcière ogresse, aidera le valeureux Ivan à la retrouver. On parle alors d’un chemin initiatique (dixit un article sur Wikipédia).
Les illustrations magnifiques sont de Gennadij Spirin, un dessinateur Russe qui vit en Amérique. Il se distingue par la perfection de ses aquarelles qui représentent l’art russe dans toute sa beauté, sa magie, faisant référence aux icônes byzantines. Souvent primé, il a reçu pour cet album la médaille d’or de la Société des Illustrateurs de New York en 1994.

Cet album est à noter et à offrir. L’histoire est fascinante et, bien qu’à consonances orientales, rappelle certains contes, comme celui de Charles Perrault, « Cendrillon », ou « Les trois plumes » des frères Grimm. Pour les dessins, ils sont des joyaux et c’est ce qui motivera l’acquisition ! Le texte est enluminé par des frises qui ajoutent une opulence aux illustrations déjà très étoffées.
A l’approche de Noël, il ne vous reste plus qu’à…

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26 réflexions au sujet de « La princesse Grenouille »

  1. Les illustrations ont l’air très belle, le conte aussi : je surprends toujours mes élèves en disant que les contes ne sont pas seulement français, mais aussi russes, chinois ou africains.

    • Claudia !!! Et il y en a d’autres ! Renseigne-toi sur l’illustrateur, tu verras les superbes albums… tous aussi beaux les uns que les autres ! Sinon, j’ai sous les yeux un livre que je vais chroniquer dans le courant du mois : « La mystérieuse nuit de Noël » de Clément C. Moore et Niroot Puttapipat. Les illustrations sont des ombres comme on les faisait au XIXème siècle. Le petit hic… il n’est plus disponible ! seulement d’occasion sur quelques sites.
      Tu dois te régaler à offrir des livres à ta petite-fille !

  2. C’est un magnifique album, ton billet donne envie de le lire et de s’attarder sur ces illustrations de toute beauté. Ce conte me rappelle un conte de fées du 17è ou 18è, à vérifier !

  3. C’était un de mes contes préférés quand j’étais enfant ! Les illustrations étient aussi magnifiques, quoique très différentes. Je me demande bien où est passé cet album. Je vais mener l’enquête….
    En tout cas, cette version est superbe !

    • Ce n’est peut-être pas le même car les histoires de la princesse Grenouille change suivant les pays. J’ai demandé cet album au Père Noël ! celui-là est à la biblio… je ne pouvais quand même pas le garder !

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