Un soleil entre des planètes mortes

.
.

Ce mercredi BD se passe chez Moka
dans le cadre nordique de Cryssilda
Une lecture commune avec Nahe qui a lu « Le centre de la Terre »

.

Un soleil entre des planètes mortes
Anneli Furmark

.
Murjek, Gällivare, Kiruna… le train file vers des montagnes, des précipices, des fjords, un ciel bas, blanc, qui se dépose sur un paysage enneigé, glacé, vers Narvik le terminus et Tromso. Barbro, une Suédoise de cinquante ans, a décidé de s’offrir un périple dans le nord de la Norvège, sur les traces de l’héroïne du roman qui l’accompagne depuis toujours, « Alberte » de Cora Sandel.

Complexée et confondant sa timidité avec de la lâcheté, Barbro s’identifie à Alberte, jeune fille du siècle dernier qui se sentait laide, insipide et prisonnière de sa condition de femme dans une province reculée ; une province à la bordure du monde qui s’invite par la mer, mais très à l’écart aussi. L’histoire en trois volumes, éditée dans les années 20 jusqu’à la fin des années 30, commence par la présenter dans sa famille bourgeoise et austère, envieuse de son frère Jacob qui voulait braver le courroux paternel en arrêtant ses études pour s’embarquer sur un navire marchand.

Petite souris, Barbro s’était emparé de ces livres comme si elle se saisissait d’un bouclier et avait rêvé toute sa vie d’émancipation et d’aventures, sans jamais oser entreprendre. A cinquante ans, alors que le miroir lui renvoie le portrait de sa grand-mère, elle se demande si ce n’est pas déjà trop tard…

Tour à tour, dans des tons aux dominantes vives de bleus et de rouges pour Barbro et des tons de gris, noirs et blancs pour Alberte, l’album graphique d’Anneli Furmark raconte ces deux personnalités déchirées, craintives, si embrouillées dans leurs modesties et leurs fantasmes ; si semblables.
L’auteur parvient à nous faire ressentir leurs détresses, leurs envies, leurs espérances, leurs solitudes… l’attente et l’ennui. Les dessins sont taillés, rudes, abrupts, dépouillés, et riches de cette atmosphère étrange et polaire.
Je recommanderai ce livre qui a su m’apprivoiser et m’émouvoir.

 

Le billet de Nahe « ici »

 

.

.

.

 

36 réflexions au sujet de « Un soleil entre des planètes mortes »

  1. Il n’a pas l’air facile cet album. En fait je suis assez partagée entre la curiosité et l’envie de passer mon chemin. Une belle occasion de découvrir un auteur en tout cas !

    • Deux auteurs ! Je ne connaissais pas Cora Sandel, qui a eu du succès dans son pays avec sa trilogie. Je serai très curieuse de connaître ton avis car au début, j’ai eu un peu de mal à rentrer dans l’histoire. Les dessins peut-être…
      Biz (tu es matinale !)

    • Difficile Noukette car comme tu le dis c’est particulier. Il y a ceux qui se sont ennuyés, ceux qui ne savent pas quoi en penser… les avis vont d’un extrême à l’autre. Puis moi, après ma surprise du début, au final j’ai bien aimé.

    • Oui ! et les couleurs et le texte qui se montre bavard… En fait, alors que les personnages principaux sont pris dans des étaux, l’album ne l’est pas, il dégage de l’énergie.

    • Je sais, il est particulier. Et ce n’est pas en jetant un coup d’œil que tu l’apprécieras. C’est en fermant le livre, en songeant à ces deux femmes, que tu t’aperçois que ça valait le coup.

  2. Pour le graphisme je suis un peu hésitante, la première planche que tu donne ne me plait pas trop , par contre la deuxième me plait énormément, par contre le sujet à tout pour me plaire, tu sais à quel point j’aime cette atmosphère nordique 😊 je le note dans ma lal et ma wish list 😉😁 et rajoute ton billet dans vos plus tentateurs, bises

Laisser un commentaire