Les confessions de Mr. Harrison

logo keep-calm-and-readlogo victorien-2013.Le mois anglais de Titine et Lou –  5ème billet
Challenges « Victorien » d’Aymeline
Lecture commune avec Aymeline
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Elizabeth Gaskell

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Charles et Will sont amis depuis longtemps. Si le premier revient de Ceylan dans l’intention de s’établir, après avoir parcouru le monde, le second est un honorable médecin de campagne, déjà marié et père d’un bébé.
Lors d’une veillée, Charles demande à Will comment rencontrer l’amour. Will ricane… Si Charles le souhaite, il est prêt à raconter son arrivée à Duncombe et à confesser les quelques mésaventures, préludes à son bonheur.

Après avoir terminé ses études à Londres, il est convié à venir travailler à Duncombe, auprès d’un vieil ami médecin, proche de la retraite, le docteur Morgan. Il est convenu qu’à son départ, Will reprendrait sa clientèle. Dès sa première soirée, des hommages lui sont apportés… pas ceux de la gente masculine, mais plutôt ceux des bonnes dames de la paroisse ; Mrs. Munton, Miss Tomkinson, Mrs. Bullock… Toutes veulent rencontrer le jeune et charmant Mr. Harrison.
L’une a une soeur à marier, l’autre a une fille, une autre est veuve… Will n’est pas insensible à la féminité, mais les cas qui lui sont présentés n’ont guère d’attraits pour lui. Il le raconte à Charles, Duncombe est une petite ville de femmes célibataires, dont chacune a leur particularité… vieille, hommasse, chevaline, bigleuse, sourde, arthritique, maigre… un charme indéfini, dirons-nous !

Sans perdre de temps, le docteur Morgan l’emmène effectuer ses visites. Will, qui ne se préoccupe guère de son accoutrement, reçoit un premier conseil. Il semblerait qu’à la campagne, on soit plus à cheval sur l’étiquette ; en toute circonstance, il faut être distingué, et soigner sa réputation.
Le jeune Mr. Harisson est loin de se douter dans quelle communauté il s’est implanté ! Cette société est tenue par des amazones qui ont pour activité les commérages. D’une maison à une autre, l’information circule… Mais il est bien évident, qu’il faut faire « la différence entre commérages et ragots »… et ce n’est pas le fait de remuer la petite cuillère dans le sens inverse des dictats du savoir-vivre, qui déclenchera le bavardage de ces dames, ni leurs foudres ! Doux Jésus ! Ce sera bien plus que cela… Un sourire un peu plus appuyé, une amabilité, une générosité toute amicale, et les fantasmes de ces dames en seront émoustillés.

Les souvenirs affluent, ils ne sont pas si vieux ! Il y a eu ce premier jour, les présentations aux bonnes âmes du bourg, au pasteur et à sa petite famille dont l’aînée est ravissante et le petit dernier attachant, les visites aux patients, les fêtes organisées, son aménagement dans une maison, sa rencontre avec Mrs. Rose, une veuve de médecin qui officiera comme sa gouvernante, l’invitation au manoir de Mr. Bullock qui a une fille à marier… et bien d’autres événements, heureux, remplis d’humour, terribles, problématiques, qui viendront étayer les confidences de Mr. Harrison. Il terminera ses aveux par le doux nom de sa jeune épousée.

Ce roman que nous cataloguerons de nouvelle est le troisième livre de l’auteur que je lis. J’ai fait automatiquement le rapprochement avec « Cranford » où la bonne société a les même caractéristiques qu’à Duncombe. Des femmes aux tempéraments vifs, curieux et responsables, tiennent la société. Elizabeth Gaskell l’écrit avec légèreté, malice et ironie, ça pétille et ça grince ; l’émotion est bien présente. L’amour anime les coeurs qu’ils soient rabougris, charitables, jeunes, ou vieux, et la naïveté de Mr. Harrison complique un peu la situation. Sans artifice, belle prestance, un esprit noble et dévoué, il est un nectar convoité par des abeilles. Tout cela occasionne alors des malentendus cocasses qui laissent pantois le jeune homme et égaient notre lecture. Il est toutefois à préciser que dans cette « comédie romanesque », d’autres sentiments nous étreints, plus tristes, plus compassionnels.
Une troisième fois séduite par le style et l’histoire, je vais continuer à lire Elizabeth et à la conseiller aux lecteurs.

PS. : A la page 66, une précision vient souligner une étourderie. Ce roman passait en feuilleton et l’auteur s’est trompée en donnant à Will un autre prénom, Frank.

Billet de la lecture d’Aymeline pour le deuxième dimanche du mois
D’autres billets chez Adalana, Keisha, George, Alice, Virgule, Bladelor, Sharon,

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Elizabeth Gaskell
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45 réflexions au sujet de « Les confessions de Mr. Harrison »

  1. Je compte bien m’attaquer à Cranford très bientôt et je suis sûre que ça va me plaire. Je note aussi celui-là. Bises

  2. J’ai ce titre dans ma PAL depuis un mois, j’espère pouvoir le lire ce mois-ci mais rien n’est moins sûr, j’ai beaucoup de LC à honorer ! A propos, as-tu prévu une lecture Nicolas Le Floch ce mois-ci ou comptes-tu reprendre en septembre ? Bon dimanche Syl !

    • Toujours pas prévu de lecture pour Nicolas, mais je vais y songer demain. Nous établirons un calendrier, et oui, nous continuerons la série jusqu’à la fin. Pour le Gaskell, sors-le vite, il se lit en une petite heure…

  3. Je suis complètement sous le charme de la couverture !!! Toujours pas lu Elisabeth, je ne sais pas par quoi commencer mais celui-ci me tente beaucoup ! Bon dimanche, Sylounette ! 😀

  4. Une jolie novella très drôle, amusante et qui est tout à fait dans la lignée de « Cranford ». Gaskell est une des mes auteurs préférés et je suis contente de voir qu’elle te plait également beaucoup.

    • C’est tellement bien écrit, avec simplicité et subtilité… J’aime lorsqu’elle peint la société victorienne toute corsetée. Il y a beaucoup de sensibilité, on perçoit le poids des convenances et la force des femmes. A suivre…

  5. Est ce la même Miss Gaskell qui écrivit la première biographie de Charlotte Brontë en 1857 et qui faisait partie des personnes avec qui elle communiquait régulièrement?
    Tu donnes envie d’essayer quoi qu’il en soit.
    Bises Syl !

    • Oui Mind, c’est la même. J’arriverai certainement à lire cette bio un jour. Je te conseille vivement « Nord et sud »… comme j’ai aimé !!!
      Biz

  6. Ah oui je me souviens aussi du problème de prénom !
    Je l’ai lu et chroniqué en début d’année, j’en garde un très bon souvenir, c’est drôle, raffraîchissant… personnellement j’ai passé un meilleur moment avec celui-ci qu’avec « Cranford » qui m’a parfois ennuyée.

    • Ma première lecture commune fut « De pierre et de cendre ».
      J’ai trouvé que ce portrait était beau et représentait bien l’auteur. Un regard intelligent et profondément humain.

  7. Comme toi j’en suis à 3 lectures d’Elizabeth Gaskell, toutes différentes mais qui me plaisent toutes. C’est par cette nouvelle que j’ai commencé et elle m’avait aussi bien amusée. Surtout qu’il n’est pas si courant dans ces histoires victoriennes de course au mariage, d’avoir le point de vue d’un personnage masculin !

    • Le fait que ce ne soit pas habituel le fait d’avoir le point de vue d’un homme, est une précision que je n’ai pas relevé et que je trouve… pertinente ! Ma prochaine lecture, je l’aimerais un peu plus étoffée, plus dense, dans le style de « Nord et sud ». Il va falloir que je recherche… A bientôt Virgule

  8. J’ai pas trop accroché Nord et sud et j’ai même pas fini de regarder la série. Je ne sais pas si je retenterai Gaskell parce qu’il y a tellement de livre que je voudrai lire.
    Bises

    • Ouvre tes chakras de midinette… C’est un peu expéditif pour résumer ce livre ! (A la personne qui passe par là et qui ne connaît pas « Nord et sud », c’est bien plus que cela !). Tu retenteras la lecture un peu plus tard.
      Bise San-Tooshy

    • Te rends-tu compte, tu as des tas de merveilleux livres qui t’attendent… Tu peux ronronner !
      Bise et bonne soirée à toi également…

      • Ben je suis quand même déçue parce que je voulais l’aimer mais il y avait trop de suspens et donc longueur pour une fin prévisible. Dommage ! Je suis pas assez romantique.

        • La fin n’est pas prévisible mais on l’espère ainsi !!! Ce n’est pas une harlequinade quand même ! Sinon, moi je te dis que tu es une grande romantique. Pas un midinette, c’est vrai, mais une vraie romantique.

  9. Là n’est pas le sujet, Syl, mais souvent, je vous envie de trouver autant de temps pour lire…
    Je peine à lire et à écrire, en ce moment 😥
    Je peine à tout, d’ailleurs 😆
    Je crois que je vais être hors course jusqu’à l’été 2014. Je n’ai plus d’énergie pour me secouer.
    Ce mois de lectures anglaises est bien sympathique, je vois que vous êtes nombreuses à vous faire plaisir 😆
    Bonne semaine et gros bisous d’O

    • Soène, je suis désolée pour toi. En fait, dès que tu as un petit instant de liberté, il faut que tu te fasses plaisir. La lecture, l’écriture, une balade, un verre de vin et quelques rondelles de saucisson chez une amie… il faut saisir ce souffle réparateur. Je te souhaite quelques pauses pour les jours et mois à venir.
      Bisous et passe une belle semaine !!!

  10. Elle est belle cette photo de l’auteur ! Comme toi, je n’ai pu m’empêcher de le rapprocher de Cranford, ce roman. La plume est vraiment délicieuse. J’ai hâte de m’attaquer à Nord et sud, toujours pas lu à ce jour.

    • Bladelor, je viens de voir ce soir chez Jelydragon que tu l’avais lu. Je n’ai pas encore fini de lire ton billet, je suis simplement venue prendre le lien. Je suis actuellement chez toi entrain de le lire…

  11. Oui, un petit roman plein d’humour, une comédie charmante et l’art d’une portraitiste! J’ai beaucoup aimé. Les mésaventures du jeune homme avec les filles à marier rappellent le début de Orgueil et préjugés : « C’est une vérité universellement reconnue qu’un célibataire pourvu d’une belle fortune doit avoir envie de se marier, et, si peu que l’on sache de son sentiment à cet égard, lorsqu’il arrive dans une nouvelle résidence, cette idée est si bien fixée dans l’esprit de ses voisins qu’ils le considèrent sur-le-champ comme la propriété légitime de l’une ou l’autre de leurs filles. »

    • J’ai lu deux petits livres qui se lisent facilement et rapidement. Si je te dis que c’est très agréable à lire, la tentation viendra peut-être…

  12. Quel beau billet et celui-ci ainsi que Cranford me tentent pour accrocher à l’auteure car oui je vais soulever des « bouh » et des « ouh » mais je n’accroche pas à Nord et Sud, pas même à la série avec le bel Armitage, je sais, je sais…J’en ai peut-être trop entendu de bien, j’attends que ça s’efface un peu pour m’y remettre…
    Kiss ♥

    • Il aurait fallu que tu le découvres comme moi, par surprise. C’est très dommage ! Peut-être une autre fois, par une journée d’été, paisible, et longue.

  13. J’ai un petit soucis avec mes pages, je ne sais pas si tu pourras m’aider parce que je vois que tes pages n’ont pas de « parent » mais j’en ai mais elles n’apparaissent bizarrement pas sur ma page d’accueil, je suis obligé d’aller sur commentaires et là elles apparaissent (les pages qui ont une flèche vers le bas, et là j’ai plusieurs pages qui apparaissent, par exemple pour « Mes lectures au fil des ans » quand tu cliques dessus il y a « lectures 2010, 2011, 2012 ect… et là elles n’apparaissent pas… J’ai du faire une fausse manoeuvre sans m’en apercevoir mais je ne sais pas arrangé cela. Toi qui es doué tu n’aurais pas une idée comment je peux corriger cela ??

    • L’Or, je termine un billet et je m’occupe de ton cas. A bien vite…
      Depuis ce matin, mon billet traîne car je passe mon temps au téléphone !!! et mes copines de LC attendent…
      Bisou

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