Carmilla


Voyage de
Lou et Hilde, destination Halloween

 

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Carmilla
Joseph Sheridan Le Fanu

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Autriche, au début du XIXème siècle, Laura raconte…

En Styrie, son père, un officier de l’armée autrichienne à la retraite, a acheté un château gothique. Le domaine est dans une région fortement arborée, d’une noire densité, et bien solitaire… le plus proche village est abandonné de toute âme. Ce cadre romantique appelle la mélancolie et des langueurs permises à une jeune fille de dix-sept ans, seulement entourée d’un père aimant, d’une nourrice très maternelle, d’une préceptrice et de quelques serviteurs.
De ses souvenirs d’enfant, elle aime parfois se rappeler avec une certaine épouvante, qu’à l’âge de six ans, elle a cauchemardé la morsure d’un baiser, donnée par le fantôme d’une jeune fille. Cette réminiscence survient juste avant son histoire.

Un jour, à la tombée de la nuit, alors que son père lui a rapporté une triste nouvelle, la mort de la nièce d’un ami survenue dans de troublantes circonstances, elle est témoin d’un accident. Un équipage luxueux se renverse lors d’une manoeuvre sur le chemin. De l’habitacle,  il en ressort une femme très perturbée par la mésaventure et sa fille inanimée. Ce fâcheux ennui risque de la retarder dans ses affaires…
Le père de Laura, toujours bon et serviable, propose l’hospitalité pour la jeune fille, le temps pour la mère d’honorer ses devoirs.

La jeune fille se nomme Carmilla. Elle a dix-neuf ans et se pare d’une beauté peu commune, avec un teint de porcelaine et une chevelure de soie noire.
Dans une étrangeté que l’on ne peut expliquer, Laura reconnaît en Carmilla son fantôme qui dix ans auparavant était venu la visiter.
Ce lien les unit dans une amitié puissante, exaltée, soumise à la passion naïve de deux adolescentes affamées de camaraderie, de fraternité, de sentiments.
Passion naïve… mais très ambigüe tout de même ! Il y aurait de quoi se poser des questions… Si Laura se prête à cette affection avec beaucoup d’innocence, elle sait que sa douce séductrice a des aspects secrets qui révèlent moins de candeur et de spontanéité que son amabilité laisse supposer.

Dans le plus proche hameau, une épidémie inquiète les habitants. Des âmes succombent après un abattement de courte durée.
De même pour Laura qui, entre transes et asthénie, semble évoluer dans une brume épaisse. La ouate est douce, plaisante à vivre, elle est presque jouissive dans sa douloureuse expérience.

Laura se remémore bien des années plus tard cette rencontre, ses pressentiments, sa confiance, son envoûtement et la tragédie. Ses souvenirs s’accompagnent de tremblements et de la frayeur qui ne l’a jamais quittée… Il était une fois, Carmilla.

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Cette nouvelle de Sheridan Le Fanu a été écrite bien avant Dracula. Si elle est prévisible dans son mystère, elle se lit très aisément avec un intérêt qui s’accroît au fil des pages. L’ambiance morbide s’explique au début, dans la préface de François Rivière : « Carmilla est donc né du combat de Le Fanu avec ses pires angoisses, alors que sa propre mort se profilait déjà par-delà les volets toujours clos de sa maison dublinoise… » . Ecrivain du fantastique, il aborde dans cette histoire les rapports troubles de deux jeunes filles. Pour un récit de l’ère victorienne, il est avant-gardiste, moderne, surprenant.
Les personnages et leurs natures sont bien décrits… Les mots sont sensibles et répercutent une belle émotion… Les décors idéalisent une vision romantique et fantastique de l’histoire… le tout se recommande sans hésitation.

Un livre à lire ! Un classique pas si classique…

Des billets chez MissyCornish,

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Illustration de Carmilla par Michael Fitzgerald

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31 réflexions au sujet de « Carmilla »

    • Anne, j’ai choisi la couverture sur google mais je ne l’ai pas dans cette version. J’ai un petit livre à 2 euros… mais la couverture ne me séduit pas trop !
      Biz

  1. Repéré sur les blogs il y a déjà un moment… Tout à fait ce que j’ai envie de lire en ce moment, après mon coup de coeur de  » L’indésirable » j’ai envie de rester dans le gothique… Mais bon, tu le sais, j’essaye de ne plus surcharger ma PAL avant d’en avoir lu une bonne partie ! Et franchement ce n’est pas toujours évident…

    • Je t’en prie Frenchbooklover…
      J’ai déjà vu ton nom circuler (il ne passe pas inaperçu !) mais je ne sais plus chez qui. Tu as un blog ?… ton lien ?
      A bientôt

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