La nuit des courges ensorcelèes

Voyage de Lou et Hilde, destination Halloween
Challenge des régions de Lystig
Je lis des albums, chez Hérisson

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La nuit des courges ensorcelées
Texte d’Yves Blanckaert et
Illustrations d’Anne Buguet

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Pour aller dans les Terres du Nord, il faut passer par le petit village de Marchiennes.
Une vilaine sorcière s’y rendait d’un pas alerte, lorsqu’elle rencontra malencontreusement sur son chemin, un piège à loup qui lui broya le pied.

Ne pouvant plus avancer, elle décida de s’installer dans cette campagne…
La Cormoignon prit domicile dans un coin des plus inhospitaliers, appelé « La Soufrière ».

« La longue étendue de terre souillée où elle sévissait semblait sortir tout droit d’un esprit dérangé, aux confins du monde des esprits. C’était l’antichambre de l’enfer, l’épouvantable territoire de La Cormoignon, horrible princesse des démons, monstre déchu du ciel. »

Nez crochu, furoncles, rides, dents pourries… seuls les corbeaux et les crapauds s’en approchaient. Pour se venger et se distraire, elle préparait des potions et maudissait les villageois.
Les pires calamités devaient s’abattre, engendrées par les malédictions. Famine, mutation en corbeaux, cultures inondées… racket.

Alors que la misère s’étendait dans chaque chaumière, un jour, une vielle dame trouva dans son potager un bébé. Le superbe chérubin était emmailloté d’une couverture rouge et portait une ceinture-collier de perles en verre, réceptacles de graines.
Avec l’accord du village, la « Mémère » décida de le garder et l’appela Alban, « jour de lumière ».

Les jours, les mois, les années passèrent… sous la surveillance de La Cormoignon qui réclamait toujours ses rançons avec férocité.
Alban, devenu un beau jeune homme, distribua un jour ses perles, que l’on devait briser pour recueillir les graines… et arriva ce qui devait arriver…

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Il y a fort longtemps, d’une époque où je recherchais des illustrations de cucurbitacées, mon regard avait été aimanté par cette couverture. Citrouille, coloquintes, grimoires, fioles et crapaud… dans un petit placard. Après avoir admiré les dessins, je l’ai reposé bien à contre coeur sur l’étal du libraire, lui préférant un livre encyclopédique plus détaillé.
La semaine dernière à la bibliothèque municipale, en cherchant quelques albums pour Hérisson, j’ai retiré des étagères « Le Livre ». Je vous assure que le voyage dans le passé fut immédiat ! Belle nostalgie du temps où je m’amusais à crayonner des courges.

Ce conte est magnifiquement illustré. Histoire et dessins se marient en toute harmonie. Ils renvoient l’image d’une campagne flamande que Brueghel a immortalisée… paysannerie, hiver sous la neige, village médiéval, gargouilles… ainsi qu’aux enluminures d’Anne de Bretagne, lorsque l’illustratrice Anne Buguet éparpille dans ses dessins des scarabées, coccinelles, mouches, escargots et autres insectes. Les détails sont nombreux et posent le regard partout.
Si, pour un enfant, l’histoire semble ténébreuse avec la sorcière, d’une approche malheureuse et sinistre, elle est faite comme toutes les légendes et reçoit à la fin, sa part de belle magie… les méchants au placard, les gentils à la fête.

Je vous conseille de lire ce conte, de vous attarder sur les dessins, les couleurs, et de proposer à votre famille un velouté de potiron, un gratin de courge et quelques douceurs à la citrouille.


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34 réflexions au sujet de « La nuit des courges ensorcelèes »

  1. Les dessins font vraiment penser à Bruegel, magnifique ! Magnifique aussi ta tête de mort quand on arrive !!! (je me sauve)……………………………………….arch et je croise les doigts !!! 👿

    • Je t’en prie, plonge allégrement ! La sorcière a fait monter la rivière.
      Les dessins sont superbes. Je vais rechercher d’autres livres avec cette illustratrice.

  2. la deuxième illustration fait même penser à une petite partie d’un tableau ( une infime partie genre le coin gauche en bas) de Jerome Boch. Tu risques quand même d’avoir des maman réticentes.

    • Il faut raconter l’histoire avec une voix douce… Bosch me donne des cauchemars ! Je préfère Brueghel, mais comme je le disais à Moka, il y a un personnage qui se cache partout et on dirait qu’il sort d’un tableau de Bosch.
      Puis… ce que je n’ai pas dit… c’est que le jeune Alban est aveugle et albinos. Tu crois que ça ferait peur aux enfants ??? Pas à mes garçons en tous cas ! Je leur lisais des « Chair de poule » à 3 ans.

      • Pour avoir mis un ongle de doigt de pied dans le monde de l’illustration, tu serais étonnée de voir à quel point les adultes sont gnagnan. Je pense qu’ils sous-estiment les enfants. Tout fait peur. Après peut-être qu’on ( ou les mamans ) ont trop été élevées avec le Cendrillon de Walt Disney et pas assez avec celui des frères Grimm. mais ce n’est qu’un avis de vieille aigrie rabat joie.
        Chair de poule, ma soeur était fan.

        • Une petite jeunette rabat-joie !!! Ma San-Tooshy, je t’aime bien dans ce rôle !
          Moi aussi, je me régalais avec les histoires de Chair de poule ! Les yeux des garçons étaient grands, mais pas de peur, ils étaient comblés !

    • Bosch avait un côté plus sombre et fantasque. Mais c’est vrai, il y a une petite créature qui se balade dans les dessins qui ressemble à Bosch ! genre elfe à 4 jambes…

  3. Un livre de saison en plus. Il y a tellement de genres littéraires à découvrir, on n’a pas le temps, c’est terrible.
    Tu as bien fait de sélectionner cet ouvrage pour Asphodèle, figure toi qu’elle adore les courges musquées…c’est son péché mignon…si si c’est la vérité, je n’invente rien…

    • Les courges musquées ! Elle ne me l’avait jamais dit ! Elles peuvent se transformer en autre chose qu’un carrosse ? J’imagine… oun latino fort mousqué…
      Bonne nuit MTG

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