La comtesse de Ricotta

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Challenge Royal de Liliba

Challenge amoureux de L’Irrégulière
Catégorie, du Côté de la Méditerranée

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Wet Eye Glasses
La comtesse de Ricotta
Milena Agus
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En Sardaigne, à Cagliari,

Dans le quartier de Castello, un palais du XVIIème siècle raconte une splendeur passée ; balcons ouvragés, statues en façade, escalier en marbre, stucs sculptés… Mais de nos jours, cette fortune n’étant qu’un souvenir, il se retrouve fragmenté en appartement, disloqué et décrépi.
Descendantes de cette famille riche, noble, qui recevait leur roi, trois soeurs en sont les héritières ; les comtesses.
Au n°1, habitent la comtesse de Ricotta et son fils Carlino. Cadette de la fratrie, elle est affublée de ce surnom. Emotive, rêveuse, maladroite, molle comme le fromage de brebis, elle n’est heureuse que quand elle peut rendre service. Rarement remerciée pour sa générosité, naïve, elle est souvent malmenée, moquée, par les autres. Son fils, un petit garçon de cinq ans, est tristement ridiculisé lui aussi. Un air toujours un peu niais, des lunettes qui lui mangent le visage, un élan d’amour qui déborde sur le monde, le désir exubérant, démonstratif, d’avoir un papa, il donne de lui l’image d’un idiot. La comtesse de Ricotta fait des remplacements dans l’enseignement. Peu sûre d’elle, souvent dépressive, elle désespère de ne pas avoir un amoureux.
Au n°3, habitent Maddalena, son mari Salvatore et leur chat-tigre Micriou. Benjamine des soeurs, elle est la passionnée. Pulpeuse, bienveillante avec sa famille qu’elle aime materner, elle est heureuse… Heureuse ? Non, pas vraiment, pas du tout. Il lui manque un enfant. Tous les jours, plusieurs fois par jour, elle communie charnellement avec Salvatore. Elle sait y faire, elle sait jouer de ses formes, de sa séduction, et elle rêve d’un ventre fécond.
Au n°8, habite Noémie, l’aînée. Magistrate, elle a l’esprit « terrien », protecteur. Elle ambitionne de restaurer le palazzo, réunir les appartements, de retrouver sa dynastie à travers les pierres, la reconstruire. Pour l’instant, elle se contente de veiller sur un service de table en porcelaine et sur les quelques vieux meubles qui parent sa tanière. Noémie est directe, énergique, elle bouscule souvent la comtesse de Ricotta qu’elle trouve trop amorphe, trop bonne, trop sensible. Le romantisme, la « bagatelle », les rêves de jeune fille ne sont pas pour elle, elle qui aime le concret.
Les trois soeurs ont des aspirations différentes et pourtant, l’amour est l’élément commun. Même Noémie, la vieille fille, espère secrètement le rencontrer.

Une façade menace de s’écrouler, elle se disloque et perd ses membres comme un lépreux. Un voisin s’en inquiète… il est charmant, prévenant, et Maddalena voit une opportunité pour sa soeur la comtesse de Ricotta, qui commence aussitôt à rêver.
« J’ai peut-être trouvé un homme qui pourrait te mériter… Un homme bon. Comme toi, qui es la meilleure personne que je connaisse. Lui, c’est sûr qu’il te mérite. »
Leur ancienne gouvernante, nounou, revient habiter au palais. En voyant l’usure du bâtiment, elle propose les services de son neveu Elias, un autodidacte qui peut aussi bien garder les chèvres que faire des travaux de maçonnerie. Elias est jeune, beau, sain, vigoureux… il serait parfait pour Noémie.
Quant à Maddalena, il semblerait que ses attentes soient récompensées…

Qu’elles sont douces les premières illusions. Suaves, mélodieuses, enchantées. Elles sont des heures chaudes, des rires complices entre soeurs, des désirs de légèreté, de soie, de plage, elles arrêtent le temps. Plus tard, elles se nécrosent ou elles perdurent, mais peu importe… elles auront vécues.
L’union de ces trois soeurs est un bel amour.

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J’ai retrouvé dans ce livre, un peu de l’histoire de « Mon voisin ». La comtesse de Ricotta a la fragilité et le désespoir suicidaire de l’autre personnage, les pierres s’écroulent, un voisin arrive… A cette histoire, se greffent celles des autres soeurs. L’auteur les raconte avec simplicité et fantaisie, mêlant à sa verve une malice gentille, une ironie cruelle, une passion gourmande. La comtesse de Ricotta, Maddalena et Noémie sont des femmes vulnérables et résistantes, des portraits actuels sous le soleil sarde.
Ma lecture a été agréable, je pourrais vous la conseiller, mais je dois aussi me montrer honnête… je sais que je n’en garderai pas un souvenir enflammé.

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Des billets chez Hélène-Choco, Moka,

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Charles-Courtney-Curran 3
Charles Courtney Curran
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26 réflexions au sujet de « La comtesse de Ricotta »

    • Bonjour Jérôme, En effet, il faudrait peut-être regarder d’autres titres. « Mon voisin » est une charmante lecture, un petit livre que j’ai catalogué dans les nouvelles.
      Bonne semaine

  1. Cela fait un moment que cette auteure m’intrigue. En effet, comme d’autres je commencerai sans doute par les plus connus comme battement d’ailes. On m’en a tellement rabattu les oreilles… Ton billet me plait! Merci

    • Bonjour ! C’est toujours dur d’égratigner un livre. Je suis incapable d’écrire et je me permets de dire « C’était pas mal mais sans plus ! ». Si tu as l’opportunité de le trouver en bibliothèque, n’hésite pas, il se lit très vite.
      Biz

  2. Bonjour !
    Pour ma part, j’ai lu « Battement d’ailes » et « La comtesse de Ricotta » (attirée que j’étais par les couvertures délicates) mais je n’ai pas aimé. Peut-être que je retenterais avec « Mal de pierre » mais j’ai peur de m’ennuyer à nouveau ! ^^

    • Bonsoir Aurore, Je ne saurais quoi te dire car je n’ai pas encore lu « Battement d’ailes » et « Mal de pierre ». Même si ce sont des petits livres qui se lisent rapidement, je pense que tu peux passer à un autre auteur…
      A bientôt

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