Penelope Green, La chanson des enfants perdus – Tome I

logo british mysteriesChallenge victorien d’Aymeline
« British Mysteries » de Lou et Hilde

Livre offert par Sharon ..
Lecture commune avec Touloulou

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penelope green 1Penelope Green
La chanson des enfants perdus – Tome I
Béatrice Bottet

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Londres, décembre dans les années 1880,

James Alec green meurt d’une pneumonie à cinquante ans, laissant sa fille Penelope toute seule, mais pas démunie ; journaliste-enquêteur au Early Morning News, il n’était pas sans fortune. Prévoyant, il a émancipé Penelope et l’a désignée héritière de ses biens.
Juste avant le décès, lorsque tous deux faisaient le tri dans les papiers, Penelope avait été surprise de voir la réaction de son père qui, à la vue d’un dossier, s’était emporté et avait jeté les documents dans le feu de la cheminée.
Quelques mois après, Penelope n’a pas oublié ce dossier lourd de nombreuses années d’investigation. Alors que les jeunes filles de son âge rêvent de prétendants, de noces et d’enfants, digne fille d’un enquêteur, elle s’imagine journaliste et se retrouve dans un fiacre à donner une adresse au cocher… 21, Foxglove Court. C’est le seul indice qu’elle a retenu…
Foxglove Court est dans un quartier de l’East End, c’est plus que misérable, c’est un purgatoire. Courageusement, malgré les regards vicieux et les quolibets qui l’accueillent, elle arpente les rues noires et se retrouve face à des musiciens. Leur mélodie est poignante, elle provoque sur Penelope plus que de l’admiration, elle l’envoûte… Son intrusion ne plaît pas. Molestée, elle est secourue par le vieil accordéoniste paralysé qui, pour maîtriser les antagonismes, clame aux autres sa protection envers la jeune demoiselle. Inquisiteur, il questionne Penelope… Que veut-elle ?

Le même jour, le Nicanon, navire de marchandises revenant de Chine, rentre au port. Cyprien Bonnaventure débarque le temps de l’escale et trouve un hébergement chez des drapiers peu sympathiques. Jeune français, marin aventurier d’une vingtaine d’années, possédant une petite fortune en pépite d’or, il est confiant en l’avenir et sa bonne étoile.

Le lendemain, sur les ordres de son maître Herbert Cox, l’accordéoniste, le Serin, un jeune musicien de la troupe, accompagne Penelope au 21. Le lieu est sinistre, comme hanté, noir, aucune lumière ne filtre un rai. La petite voisine raconte que depuis près d’un an, plus personne n’ose s’aventurer ici. Jack, un joueur de mandoline, s’était fait égorger. L’affaire avait suscité seulement quelques lignes dans les journaux et avait été oubliée des services de police. Avant de partir, Penelope jette un dernier regard sur les lieux du crime… et trouve un bijou, un médaillon fantaisie serti de verroteries.
C’est chez son nouvel ami le professeur Cox, qu’elle reçoit des confidences sur le drame et sur l’habitation qui était louée à des gentlemen, et c’est chez elle qu’elle se documente sur l’étrange médaillon représentant trois têtes de femmes nommées les Erinyes, les déesses infernales de la vengeance.
Annotant tous les points de son début d’enquête, présentant toutes les interrogations qui la tarabustent, Penelope pense à son père… Pourquoi cette histoire le tourmentait ?

Penelope et Cyprien vont se croiser. Cyprien va devenir le garde du corps de Penelope. L’affaire va s’enflammer. Une sorte de marionnettiste machiavélique joue depuis des années avec les consciences… il est l’ogre qui prend les enfants la nuit et qui les perd.

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Ce premier tome m’a convaincue de lire les autres de la série. Déjà séduite par l’auteur Béatrice Bottet, avec « Rose-Aimée », j’ai retrouvé l’intelligence de sa plume, sa minutie à peindre le tableau d’une époque et,
comme un fil conducteur d’un roman à un autre, la musique. L’action du roman commence un 9 avril. L’enquête se suit au jour le jour jusqu’à son dénouement le 17 avril.
Passionnante et tragique, l’histoire nous emmène dans les quartiers oubliés du Londres victorien où Penelope, jeune fille qui refuse les conventions, fait ses premières armes de journaliste. Peut-être encore trop jeune pour se ranger dans la catégorie des suffragettes, elle n’aspire pour le moment qu’à sa liberté sans corset et aux héroïques équipées. Formée par son père, elle est une personne capable, de bonne volonté et curieuse de la vie. Même si parfois sa perspicacité laisse à désirer, elle peut se montrer subtile et ingénieuse. Aidée de Cyprien, elle se montre plus téméraire.
Autre figure de la série, Cyprien Bonnaventure… Jeune homme charmeur, aimable, souriant, il est le hardi chevalier de sa dame. D’une nature heureuse, il prend la vie comme elle lui vient, sans chercher de complication et d’entrave.
Tous deux forment un beau duo de justiciers ; jeunes, braves, déterminés, entreprenants.
L’intrigue est bien malheureuse. Si on soupçonne dès le début le meurtrier, on ne peut se douter du mobile, du canevas qui s’est ourdi et de la conclusion cruelle et meurtrière. La thématique est encore cette division du monde, les nantis et les pauvres, et la partialité de la justice.

Une très bonne série à lire… qui me rappelle ma copine Enola Holmes.

Des billets chez Emma, Catherine, George, Bladelor,

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furies bouguereau
Les Erinyes, tableau de Bouguereau
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27 réflexions au sujet de « Penelope Green, La chanson des enfants perdus – Tome I »

    • A mon avis, tu préfèreras Penelope ! Cyprien, tout chevaleresque qu’il soit, il vaut mieux le laisser murir pour qu’il ait la patine d’un baroudeur…
      Note…

    • Ce n’est qu’un quartier de Londres… le plus misérable ! Mais tu peux le conseiller à tes jeunes élèves car l’écriture est de qualité (âme trop sensible s’abstenir !… c’est quand même un polar victorien).
      Bonne soirée Moka

    • Série jeunesse… Je me souviens quand j’étais gamine et que j’attendais avec impatience la suite de ma série adorée… A l’époque, il y en avait moins, c’est sûr ! alors je ne voulais pas qu’elle se termine ! Les jeunes aujourd’hui sont gâtés !

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