Comme une tombe


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5 Octobre,  Voyage de Lou et Hilde, destination Halloween en Angleterre

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Comme une tombe
Peter James

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Bières, vodkas, tournée de pubs, des copains ivres, une vie de garçon à enterrer et la nuit qui nappe la campagne… « Enterrer une vie de garçon »… Et si, pour se venger de tous les canulars subis, le futur marié se faisait vraiment enterrer ? L’idée a germé bien avant leur virée, elle a été calculée et avalisée par les cinq potaches de la bande. Oui… quelle bonne rigolade !
Michael Harrison, vingt-huit ans, « chef » du clan, le plus inventif en blagues, va se marier à Ashley, une délicieuse jeune femme dont il est follement amoureux. Dans la fourgonnette qui les mène de verre en verre, Robbo est au volant. Les passagers sont Luke, Pete, Josh et Michael. Seul Mark, le sixième de cette meute, est absent, retenu par le brouillard de Leeds. L’ambiance est éméchée, joyeuse.
Que font-ils ? Michael le demande en riant. Pourquoi ils s’arrêtent là ?  Pourquoi ils le prennent par les épaules et les jambes ? Il se laisse un peu faire, c’est de bonne guerre ! Il leur avait dit… pas de stripteaseuse ! Ashley serait folle furieuse et il l’aime son Ashley !
« – Qu’est-ce qu’elle aime, chez toi, Ashley ? demanda Josh.
– Ma bite.
– Tu crois pas que c’est ton fric, ton look, ton charme ?
– Ca aussi, Josh, mais surtout ma bite. »
(…)
« – T’es putain de lourd ! s’écria Luke. »

Le corps est déposé dans un cocon de satin. Michael se sent à l’étroit. Il se débat mais il est aussitôt paralysé par ses amis hilares. On lui insère un tuyau en caoutchouc entre les lèvres, on lui met entre les mains une revue pornographique, on lui dit qu’il a une lampe torche, un talkie-walkie pour communiquer, une bouteille de whisky pour la fête et on lui rabat immédiatement une chape au dessus de lui.
Michael ne comprend rien. Hébété, il se demande si ses copains de toujours vont vraiment le laisser dans ce cercueil durant quelques heures ! Il est claustrophobe, il est saoul, et déjà des renvois d’alcool lui chatouillent le gosier.
A l’air libre, les lurons vissent les bois, rabattent la terre sur la tombe, se congratulent, lancent quelques mots à Michael par le talkie-walkie et partent. Ils reviendront le chercher dans deux heures, après avoir bien trinqué à sa santé.

Le drame qui se produit quelques minutes après n’était pas prévu. Robbo perd le contrôle du véhicule pour éviter un camion et l’accident tue les quatre fossoyeurs amateurs.

« Il appuya sur le bouton talk.
– Allô ?
Seuls des grésillements lui parvinrent.
– Allô ? Eh, les gars !… »

Mark, face à la baie vitrée de son appartement, écoute les appels inquiets qui défilent sur la messagerie vocale de son téléphone ; ceux de la mère de Michael et ceux d’Ashley. Il laisse courir le flot et s’absorbe dans la contemplation de la nuit. Il se retrouve seul. Des six, il est seul.

Michael voit les heures passer avec la torche. Son corps s’engourdit, le sommeil le ravit.

Roy Grace est commissaire de police judiciaire. L’affaire qui l’occupe ne se présente pas bien. Au tribunal, il est tourné en ridicule car il a fait intervenir un médium lors de sa dernière enquête. Les sciences occultes, les sciences dites alternatives, ne sont pas bien vues, même si elles ont permis l’arrestation d’un meurtrier. Pour s’évader un peu de son marasme, il accepte la requête d’un ami. Un homme a disparu la veille de son mariage et les seuls témoins sont morts.
Pour Grace, les disparitions inexpliquées sont un terrain miné. Sandy, sa femme, avait un jour pris son sac et était partie sans revenir. Neuf années à chercher, pister et ne rien trouver. Cet abcès ne guérit pas et sa vie est en équilibre, ni dans le passé, ni dans l’avenir. Il est en suspension.

Michael ne sait plus, ne se sent plus. Une voix le réveille, celle d’un garçon. Il s’appelle Davey. Il a pris en cachette de son père le talkie-walkie qui était près de la voiture accidentée que son père remorquait. C’est chouette ! Davey découvre un nouveau copain avec ce téléphone, mais il ne comprend pas ce qu’il lui dit… puis il doit partir, il n’a pas le temps de l’écouter…

Alors que Grace commence l’enquête avec aucun indice, Michael se pose une question.
« Combien de temps peut-on survivre dans un cercueil ? »

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Combien de temps ? Je me suis posée la question tout au long du livre. Etant claustrophobe, je n’ai pu m’empêcher de me téléporter dans le sarcophage et de le vivre difficilement. Cette lecture est un cauchemar ! Les premières pages sont dures car sous un élan bon-enfant, la situation est violente. Passé ce cap, après avoir maîtrisé ma respiration et massé les crampes de ventre… je me suis passionnée pour l’histoire. L’auteur s’amuse à passer d’un personnage à l’autre pour nous rendre un scénario très dynamique. Grace, Michael, Davey, Ashley, Mark, on lit leurs instants de vie et leurs comportements. Il n’y a point de hasard. Dès la page 240 (sur les 532), un voile se lève, mais le doute s’insère car le livre n’est qu’à sa moitié. Bien souvent je disais tout haut… Mais c’est dégueulasse !… car l’immoralité est reine ! Imaginez, un voile qui s’ouvre sur un autre voile, ou des poupées russes qui s’emboîtent, et vous aurez la trame de l’intrigue.
L’inspecteur Grace est un homme charmant, humain et fort intelligent. Il a été un peu mon oxygène, l’air qui me manquait lorsque je lisais les tortures de Michael. Les tortures… certes, car elles ne seront pas que psychologiques !!!

Un très bon thriller, que je m’empresse de vous conseiller.

Peter James est né à Brighton, dans le comté de West Sussex. Il  est un écrivain et un producteur de cinéma. Avec ce livre, il a eu le premier prix du polar de Cognac en 2006.

Des billets chez Somaja, Ys,
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Moreau Gustave – Orphée sur la tombe d’Eurydice

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45 réflexions au sujet de « Comme une tombe »

    • Bonjour MTG, Un humour au début, très noir. En fait, ce n’est pas de l’humour, c’est une horreur ! Et tu le ressens illico ! A la 20ème page, on est atterré ! Si tu aimes les thrillers, ce livre est à noter.

  1. Ha mais la couverture a fait tilt, je l’avais vu chez So !!! Bon, il me fait envie mais je vais prévoir la bouteille d’oxygène pour le lire !!!
    Quant au STAR de Liyah, là je ne crois pas que je vais pouvoir, c’est dommage, j’avais de quoi dans ma PAL et si ce n’était que moi, je lirais du matin au soir…. 😦 Bises♥

  2. Pfiou, tu es courageuse! J’ai le coeur serré rien qu’à lire ton billet! Je suis aussi claustrophobe et autant je ne crains ni les fantômes-vampires-zombies, autant je suis terrorisée à l’idée d’être enterrée vivante ou coincée sous l’eau. Rien que l’épisode des Experts Las Vegas dans lequel Nick est enterré m’avait rendue malade, alors ce bouquin là… Quoique, comme suggère Asphodèle, avec une bouteille d’oxygène? 😉

    • Moi, j’ai peur des extraterrestres et des espaces clos. Je ne regarde pas les Experts, mais j’ai une autre référence télévisée… Bones… Tu as Brennan et Hodgins qui sont enfermés dans une voiture recouverte par de la terre. Heureusement, ils songent à sectionner le tuyau du lave vitre pour boire l’eau… Enfin, bref ! là aussi, j’ai bien balisé !
      Oui, y a pire que les vampires-zombies-fantômes…

  3. Brrrr ! Ca me fait envie, mais le fait d’être enterré vivant, quelle horreur ! Je crois que ça me ferait faire des cauchemars ! Néanmoins, je suis très curieuse…

    • Malaise garanti ! Mais on survit ! j’en suis la preuve. Si dans 15 jours, tu veux passer une nuit blanche à le lire, je te le mets sur le chevet…

  4. Quelle affreuse histoire mais le pire, c’est que ça pourrait me tenter! Je note ce titre cauchemardesque.Il n’y a pas forcément besoin de monstres ou de fantômes pour avoir peur.

  5. ouh ça fait froid dans le dos cette histoire mais tu en parles tellement bien que ça donne envie, je le note ! par contre, je ne le lirais pas le soir, je ne pourrais pas m’endormir après…

    • C’est dur, oui… mais dans les polars, j’ai lu plus noir que lui (Grange et Thilliez). Alors, tu peux le noter et le lire même à la nuit tombée, ça pimentera le début qui se passe aussi la nuit… Tu seras en concordance…

    • Jérôme, un grand gaillard comme toi !!! Puis, tu as dû lire des BD pire que ce roman. Il n’y a pas longtemps tu as lu un bouquin, une histoire vraie, sur un gars en prison. Moi, je ne pourrais pas ! je trouve que c’est plus angoissant.
      Passe un bon week-end !

    • Alors nous nous encouragerons mutuellement mais différemment !
      Oui, pour le livre, je reconnais que je le vivais mal au début. Après c’est une question de maîtrise…
      Bonne soirée

  6. Quand on passe par autant d’émotions en une lecture, c’est forcément qu’il y a du bon, voire du très bon dans le roman. Et celui-là oui, quelle claque, quel suspens ! Le suivant est bien aussi, mais pas autant, c’est vraiment difficile d’être à la hauteur d’une ambiance comme celle-là. Mais je l’aime bien ce commissaire.

    • Il y a une suite avec cet inspecteur ?! Il va falloir que je regarde de plus près. Moi aussi, j’ai été charmée.
      Je suis curieuse de savoir si l’auteur va poursuivre avec certains personnages ou si il va reparler de sa femme…

  7. Ping : Destination Halloween… avec l’agence de voyage démoniaque | Thé, lectures et macarons

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