Sans parler du chien

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de Titine et Lou
8ème billet

Challenges « Victorien » d’Aymeline, « A tous prix » de Laure, « Animaux » de Sharon et Steampunk
Une lecture commune avec Touloulou

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sans-parler-du-chienSans parler du chien
Connie Willis

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Ned Henry, historien, travaille sous l’autorité du professeur Dunworthy. Dans ce présent, nous sommes en 2057, les voyages dans le temps sont possibles. Une américaine fortunée, lady Schrapnell finance les expéditions et se montre très dirigiste !
L’obsession qui motive ce mécénat, est la reconstruction de la cathédrale de Coventry qui fut détruite par un bombardement allemand lors de la deuxième guerre mondiale,
le 14 novembre 1940.
Des historiens sont ainsi éparpillés dans différents siècles, à la recherche du moindre renseignement sur sa structure et ses ornements… en 1655 pour la toiture, en 1395 pour l’érection du clocher…

Avec son collègue Carruthers, Ned a pour mission de retrouver l’urne de l’Evêque, un grand vase bien particulier, que l’on a pas retrouvé dans les décombres après l’incendie. Les recherches sont éprouvantes et les voyages spatio-temporels usent l’organisme. Fatigué, au bord de l’évanouissement, Ned est renvoyé dans le présent pour un examen médical. On l’oblige alors à prendre du repos et à passer sa villégiature en 1888, au bord de la Tamise. Les consignes sont précises ! Les convenances victoriennes sont pointilleuses, aucun impair n’est à commettre.
En un battement de paupières, Ned, avec un col amidonné, un canotier et ses malles, se retrouve à la gare, à attendre son contact, dont il a oublié le nom. Toutes les personnes qui croisent son regard, sont pour lui d’hypothétiques « accueils »… Il fait alors la connaissance d’un jeune professeur d’Oxford, Terence St-Trewes, accompagné de son chien, un bouledogue du nom de Cyril, mais aussi d’une famille, les Mering, chez qui il sera convié ; Mr. Mering, colonel des troupes coloniales à la retraite et collectionneur de poissons rares, sa femme, Mrs. Mering, disciple du mouvement spirite, sa fille, Miss Tossie, légèrement écervelé, et la nièce, Miss Brown, la plus belle femme sur terre…

Miss Brown… parlons-en ! Ned est très stupéfait lorsqu’il apprend sa véritable identité. Miss Brown est en réalité Miss Verity Kindle, son contact dans ce siècle. Historienne et voyageuse temporelle, elle a perpétré un petit délit lourd de conséquence. Si Ned a été envoyé en ces lieux, c’est pour une bonne raison… l’aider à réparer l’erreur ; Verity a ramené lors d’un transfert une chatte, princesse Arjumand. Tout anachronisme peut bousculer le temps et provoquer un désordre irrémédiable. C’est donc dans ce XIXème siècle que la maladresse doit être corrigée, car par ricochet, Miss Toosie risque de ne pas s’amouracher de la bonne personne, et ainsi… De plus… Verity a pour tâche de lire le journal intime de Toosie, sa prétendue cousine, qui pourrait contenir quelques indices pour retrouver le vase de l’Evêque. Tout se mêle ! Il faut spécifier aussi que lady Schrapnell est la descendante de Miss Toosie…

Entre les virées sur la Tamise, les sauvetages de noyade de princesse Arjumand, les humeurs ténébreuses de Baine le majordome, les ectoplasmes qui se baladent la nuit dans le manoir, les tentatives de spiritisme autour de la table, des escrocs manipulateurs, les enquêtes à la Hercule Poirot, les amours naissantes entre Terence et Toosie, Cyril que l’on oblige à rester dans la remise au lieu de dormir dans un lit à baldaquin, découvrir qui représente la mystérieuse lettre « C » du journal de Toosie, et… la visite de la cathédrale de Coventry sur les directives de lady Godiva… Ned a de quoi perdre la tête ! car ses nuits seront aussi éprouvantes que ses jours.

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Certainement mon premier et mon dernier dans la catégorie science-fiction-steampunk, ce livre m’a été offert par Touloulou et sa lecture n’a pas été évidente. Il faut convenir que ce n’est pas une littérature pour moi.
Dire que je n’ai pas apprécié, serait mentir. C’est un roman riche, plein d’humour, de rebondissements, d’anecdotes historiques et littéraires, dont l’intrigue se déroule dans l’Angleterre victorienne, une époque que j’affectionne. Seulement mon cervelet ne captait qu’une situation sur deux ! (un peu dans le genre de Ned, souffreteux de ses nombreux périples)… Nébuleux, absurde, théâtral, rien ne me paraissait structuré. L’auteur qui a été primée (Prix Hugo, prix Locus du meilleur roman en 1999, prix Bob-Morane en 2001 et prix Kurd-Labwitz en 2002), a dû abattre un travail phénoménal pour coordonner le tout. Songez… 574 pages de délires à l’accent so british, entre passé et présent.
Il me semblait avancer à l’aveuglette. Puis au fil des pages, on s’aperçoit que tout se regroupe, donnant à l’histoire son homogénéité. Le style est vivant, enjoué, bavard, avec cette petite préciosité victorienne, beaucoup de candeur, il amène des sourires et pour ma part, un déchiffrage laborieux qui a nécessité des retours en arrière (Il n’y a pas que Ned, Verity et princesse Arjumand qui voyageaient !).
J’ai aimé certaines scènes qui étaient comme des tableaux ; lumière, couleurs, paysages, douceur du temps, dentelles. Et j’ai apprécié les personnages qui ont tous des tempéraments sympathiques et fantasques, sans oublier le couple… Princesse Arjumand et Cyril, très dignes dans leurs rôles.

En conclusion ? C’est un très bon livre qui divertira certains lecteurs et qui déroutera les autres. Je le recommanderai.
Merci Touloulou !

PS. : Pourquoi Napoléon a perdu la bataille de Waterloo ? Voici une hypothèse…
« – … Savez-vous que Napoléon écrivait comme un cochon ? Encore plus mal que Toosie.
Elle tira brusquement le ruban. La chatte sauta et nous gîtâmes.
– D’ailleurs, s’il a perdu cette bataille, c’est à cause de ses hémorroïdes… Elles l’empêchaient de monter à cheval. C’est pour ça qu’il a passé la nuit à Fleurus. »

Billet de la lecture commune de Touloulou
D’autres billets chez Karine, Manu, LiliGalipette,

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43 réflexions au sujet de « Sans parler du chien »

  1. Ah pour une fois on est presque d’accord. Ma soeur qui adore la SF m’avait convaincu de le lire en me disant que c’était moins ardu que la SF pure mais non de Dieu ( pardon seigneur) j’ai cru que j’allais mourir. A la moitié j’imprimais plus du tout. Du coup je l’ai lu sans le lire avec grande peine et ennuie. La SF c’est pas pour moi. Je préfère un bon roman d’amour.

    • Pitié Sandra !!! je ris et je bave !!! Doux Jésus, comme je me reconnais dans ce que tu dis ! Mais j’ai voulu, c’était une question d’honneur, décortiquer tout le livre et lire mot après mot l’histoire. J’avais un mouchoir brodé pour m’éponger le front…
      L’aaamour… yaqueça qui m’intéresse !!!

  2. Super billet !
    J’ai hésité à te l’offrir, mais je savais que la touche victorienne pourrait te plaire. Même si tu n’en liras pas d’autre, je suis contente de te l’avoir fait découvrir et que tu te sois prêtée au jeu !
    Je ne pensais pas que ce serait un tel casse-tête, j’adore les histoires qui te secouent dans tous les sens comme ça, où à la fin tu comprends.
    Tu en parles bien en tout cas ! Et il y a de l’amour dans ce roman… 😉

    • Merciiii Touloulou ! J’ai persévéré parce que c’était toi ! Puis c’est vrai qu’ils sont tous charmants dans la bande. Waouh ! quel film ça ferait !!! Oui, il y a de l’amour… heureusement !
      Prends ton temps pour le billet, je sais attendre…
      Bisou et encore merci pour la découverte.

      • Je suis sur la Tamise avec Ned et Terence, j’adore ! En fait je pense que si j’aime autant ce livre, c’est aussi parce que j’adorerais faire comme Ned et Verity et aller dans l’Angleterre victorienne !

  3. Oh mais c’est que ça m’intéresse ! (je me suis inscrite au challenge victorien 2013 !).
    Dommage que tu n’aies pas aimé, George, mais merci pour la découverte !
    Et bonne journée.

    • J’ai aimé mais j’ai souffert !!! Bonne journée Catherine
      (PS : Tu es en déphasage toi aussi, comme Ned… ce n’est pas George, mais Syl. !!! J’aurais pu le corriger, mais ça m’amuse beaucoup.)

  4. Touloulou avait l’air très enthousiaste à propos de ce livre et j’étais déjà presque conquise. Mais je n’avais pas compris qu’il s’agissait de steampunk, du coup j’hésite un peu. Je ne suis pas très amatrice de SF mais c’est tentant…

    • Juste pour le fun, lis-le ! C’est déjanté mais il faut le lire. L’humour, tu l’apprécieras. Titine… je l’ai lu, donc tu arriveras à le lire.

    • C’est de la sf, car au fond, ce sont des historiens du XXIe qui ont des machines à remonter le temps. Mais sinon, pour moi ce n’est pas de la vraie SF… tente quand même ! Au pire, tu auras essayé et comme le dit Syl, tu te marreras, au mieux tu pourras lire tous ses autres livres qui sont dans le même genre ! 😉

    • Je rigole par avance… George, je te préviens que l’aventure va te décoiffer. Prends des notes si tu ne veux pas te perdre dans un couloir temps ! Bonne lecture. Puis fais vite, parce que j’ai hâte de connaître ton avis !

  5. Contrairement à George, j’ai furieusement pas envie de le lire !!! 😆 Le steampunk, quel nom barbare !!! J’aime la SF pourtant, mais pas tout et je n’ai surtout pas envie de livres qui me perdent en ce moment, j’ai donné !!!
    Mais ton billet est très bien argumenté ! 😉 Bises

  6. Eh bien ça confirme ce que je pensais : il me le faut 😉
    J’adore les voyages dans le temps et les livres casse-tête où je me perds avec plaisir !!
    Surtout que j’ai déjà noté « Le grand livre » sur ma wishlist, du même auteur et repéré sur un autre blog !

  7. Ah mais Syl, t’es à fond dans le mois anglais !!! 😀 Ca fait des mois que je veux lire ce roman, et waouw, ton billet me ferait presque courir l’acheter de suite ! « Nébuleux, absurde, théâtral » + Angleterre victorienne + voyages dans le temps, mais c’est tout ce que j’aiiiime !!! C’est juste dommage que ta lecture ait été si éprouvante !

  8. Cela pourrait peut-être m’intéresser. Le côté original qui ressort de ton billet m’attire. Après le côté « bavard » bien moins…. Je ne sais pas.
    Bonne soirée et merci pour ta participation 😀 bises

  9. Ton billet est excellent et les commentaires m’ont bien fait rire ;0) Sinon je serais assez tentée, mais moins par le côté casse tête (mes neurones aiment bien le repos en été ;0) Bises

  10. Je crois bien que ça pourrait me plaire…j’ai commencé hier un autre livre déjaté de Jasper Fforde, pour l’instant je ne sais pas trop quoi en dire, si ce n’est qu’il ne te plairait pas. Bisous ma steampunkette !

  11. il faut s’habituer à lire de la SF, à ne pas tout comprendre dès le début et à se laisser porter par l’histoire, c’est comme dans tous les genres littéraires que l’on découvre. Mais je retiens ce livre il me plairait peut-être

  12. Grâce à toi je commence à comprendre ce qu’est le steampunk (quel nom barbare !) et ça ne me tente pas du tout pour le moment, je n’aime pas la SF, là je crois que c’est vraiment too much pour moi !

    • Bien fait mais assez tourmenté. En fait, il faut prendre le temps pour le lire et persévérer. La fin explique tout. Un livre qui se mérite…

  13. Bonjour Syl,
    George l’avait présenté il n’y a pas longtemps et elle a eu du mal aussi, mais sa note de lecture m’avait donné envie de le lire ! Il est dans ma PàL et j’espère avoir le temps de le lire un jour !
    Prise par le travail, je n’ai pas eu le temps de contacter les participantes de la lecture commune de Voler du moine Jaeyeon pour le Printemps coréen (dernier jour = aujourd’hui). Désolée… As-tu lu ce livre ? Sinon, tant pis.
    Bonne fin de semaine et bon weekend.

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