Nils, Barbie et le problème du pistolet


Décembre nordique de Cryssilda
Une lecture commune avec Nahe

 

 

Nils, Barbie et le problème du pistolet
Texte de Kari Tinnen
Illustrations de Mari Kanstad Johnsen

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Nils a soufflé les cinq bougies de son gâteau d’anniversaire d’un seul coup ! Et pour le récompenser de cet exploit, son papa lui propose d’aller dans un magasin de jouets pour qu’il choisisse le cadeau qu’il voudra.
Le petit garçon est très heureux car il désire depuis longtemps avoir une poupée rose comme sa copine Angelina, mais son papa le mène dans les rayons où s’alignent robots, jeux de construction, dinosaures et autres jouets de garçons.

Quand il lui dit « Tu veux quoi ? », Nils l’entraine vers une boîte rose. Il veut cette magnifique Barbie qui est trop « BEEELLE ! » et ses yeux pétillent… Mais son papa l’oriente de nouveau vers un pistolet, et sa joie retombe comme un soufflé. Il n’en a rien à faire des « Pan ! Pan ! » lui, veut danser comme Barbie, mettre des chaussons roses et des robes de bal. Seulement, il semblerait que son père ne comprenne pas son choix et très vite, du haut de ses cinq ans, Nils devine un malaise ; l’embarras et la honte de son père. C’est cruel et il a envie de pleurer.

Dans la file d’attente de la caisse, lorsqu’ils croisent Bo, un petit dur plus âgé que lui, accompagné de son père, un grand gaillard mal éduqué, c’est une autre comédie. Car décidé à tenir tête à son père, Nils a gardé sa boîte rose.
Mais pour combien de temps ?

Ce sont les stéréotypes fille-garçon qui sont dénoncés dans cet album, à travers les personnages de Nils et son père. Les auteurs les racontent avec humour. Un humour qui génère aussi une poignante émotion et qui excite notre grogne contre la bêtise humaine et contre ce père misérablement lâche. Les politiques et les mentalités actuelles tentent de faire évoluer ce débat, mais les discriminations sexistes, machistes, dominent encore notre société. Concernant les illustrations, elles peuvent déplaire et effrayer les jeunes enfants, car elles expriment bien la violence du thème et la détresse de l’enfant et de l’adulte. Cependant, il est bon et nécessaire de faire circuler ce genre d’histoire et de l’accompagner d’une petite discussion lorsqu’on referme le livre. Si le dénouement semble heureux, il laisse aussi un sentiment amer et triste.

 

 

 

 

Le nouveau livre de cuisine

logogourmandises2017-2Aujourd’hui, certaines d’entre nous vous proposent du vintage. Le thème du jour est : « Quel est le plus vieux livre de cuisine de vos étagères ? ». A cette question, j’espère qu’elles seront nombreuses à répondre…
Pour ma part, j’ai le grimoire de la grand-mère de Mister B. Un livre usé qui date de 1927.

Vous trouverez en lien ci-après des recettes et des livres jaunis :
– Asphodèle : « Cuisine Pratique de la Bonne Ménagère » de Jeanne Savarin + Veau Marengo et gâteau de Savoie
– Sandrion : « La cuisine pour tous » de Ginette Mathiot +
Chelsea buns et Millionaires Shortbreads tirés du livre « Un goûter à Londres »
– Nathalie : « Sirocco » de Sabrina Ghayour + Roulés aux champignons, aux artichauts et à la feta
Estellecalim – « Le guide pratique de cuisine »
– Béa : Petites madeleines à la fleur d’oranger

 

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le-nouveau-livre-de-cuisinePour la famille, le nouveau livre de cuisine
Blanche Caramel

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Entre la couverture, la quatrième de couverture et l’avant-propos, nous plongeons dans un temps perdu, désuet, où les mots forment des images d’Épinal ; « Famille », « Ouvrages utiles », « Convenances et bonnes manières », « Les veillées des chaumières », « Pour monter son ménage »… Voici quelques passages croustillants qui vous feront tristement ricaner  :

« En prenant ce livre pour guide, les maîtresses de maison obtiendront de bons repas avec le minimum de dépenses. Elles y trouveront un millier de recettes donnant minutieusement les proportions et, en outre, des types de menus, un catalogue gastronomique et de précieux conseils d’hygiène sur ce qu’il faut manger. »

« Une nourriture saine, assez abondante, variée, contribue à la bonne santé de tous. C’est en mangeant bien que l’on répare ses forces, que l’on entretient sa gaieté et son activité. »

« L’appétit est excité par tout ce qui réjouit les yeux, tout ce qui donne une impression agréable à l’esprit. Aussi la maîtresse de maison fait-elle bien de veiller à l’ordonnance du couvert ; que la nappe et les porcelaines soient d’une propreté rassurante, que les assiettes soient disposés harmonieusement, même pour l’intimité… »

« Les plats sont bien accueillis par des estomacs aussi bien disposés ; si le service est calme, les propos aimables s’échangeront tout naturellement, chassant les soucis quotidiens et faisant du repas une heure de détente intellectuelle et de bien-être physique… »

« La maîtresse de maison aura accompli ce miracle par son intelligente direction ménagère… »

« Intelligente direction ménagère »… Les rôles sont distribués. Nous retiendrons que le bonheur d’un homme passe par son estomac et que la femme gagne son intelligence (et le Paradis ?) par la bonne gestion de sa maisonnée. L’idéologie sexiste de l’époque a aussi son chapitre sur comment tenir un ménage. Comment choisir sa batterie de cuisine sans commettre un impair, sans avoir mauvais goût, et comment procéder au nettoyage. Ce paragraphe est à relever… « Que vous soyez obligée de faire vous-même votre ménage, ou simplement que vous ayez à former une petite bonne toute nouvelle, il est nécessaire de connaître les procédés les plus rapides, les plus économiques pour diriger les nettoyages, même les plus humbles. »

Concernant les recettes, les parties les plus sympathiques du livre, elles reprennent les bases de mets simples ainsi que celles de plats riches et festifs. J’ai appris qu’on servait l’entremets, glace ou gâteau, avant les fruits et les desserts. Par dessert, on précise que se sont des petits fours et des bonbons.
Ce livre est très intéressant et témoigne d’une société révolue. La prochaine fois, je vous parlerai des usages du monde dans la société moderne par la baronne Staffe, un manuel de 1897, un manuel à faire dresser les cheveux sur la tête…

Pour ce dimanche, j’ai choisi la recette des aubergines à la créole :
– Pelez 2 aubergines et mettez-les dans l’eau bouillante salée ; quand elles sont cuites, égouttez-les et hachez-les grossièrement. Assaisonnez-les avec 2 cuillerées d’huile d’olive, un jus de citron, sel, poivre ; un peu de poudre de gingembre à volonté. Mêlez-y un piment haché.

Verdict : J’ai mis 3 aubergines pour un grand ramequin et j’ai ajouté 4 tomates cerises et une gousse d’ail. J’ai mis du gingembre poudre, du gingembre frais, le jus d’un citron et de la fleur de sel.
Le plat est présenté avec une timbale de riz, un morceau de poulet à la moutarde et quelques olives pimentées. A l’heure où je vous écris, je n’ai dressé qu’une assiette pour ma photo, mais je peux vous dire que tout est très bon. J’ai goûté au fur et à mesure, en épiçant suivant mes goûts. Bon appétit et à plus tard !

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auberginescreoles

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