Un poulailler dans les étoiles

logoanimauxdumondesharon
« Animaux du monde » de Sharon
Petit Bac d’Enna, catégorie lieu

 

 

Un poulailler dans les étoiles
Texte de Christian Jolibois
Illustrations de Christian Heinrich

 

Lorsque le soleil se couche et que la constellation du renard va apparaître, il est l’heure pour les poussins d’aller se coucher. Mais un soir, Carmélito n’en fait qu’à sa tête en restant dehors pour pouvoir admirer le ciel étoilé.
Une étoile filante traverse la nuit et Carmélito qui a toujours voulu en attraper une, se précipite en suivant la trajectoire pour aller la ramasser. Sur le sable d’un rivage, il découvre l’étoile échouée. Belle, mais malodorante car elle sent le poisson, il va présenter son trophée à Pédro le Cormoran qui le tourne en ridicule devant une assemblée de moutons en disant que son astre cosmique n’est en fait qu’une vulgaire étoile de mer.

Dépité et très malheureux, Carmélito se fait aussitôt consoler par son ami Bélino le petit bélier. Il y a un vieil homme, Signore Galilée, qui est comme lui admiratif des étoiles et il passe toutes ses nuits à les regarder avec… un tuyau !
Signore Galilée leur fait bon accueil et leur montre les étoiles avec sa lunette astronomique, des étoiles qui semblent si proches ! Mais lorsque les deux camarades demandent s’ils pourraient un jour les toucher, Signore Galilée leur répond : « Quand les poules auront des dents !!! »…

C’est à ce moment qu’il faut faire un clin d’œil complice à l’enfant qui écoute l’histoire, parce que chers amis… il existe quelque part dans l’espace des petites poules vertes qui en ont. Elles sont dans leur vaisseau spatial en orbite de la Terre et vont bientôt atterrir dans la campagne de Carmélito et Bélino.

La vie est belle ! On peut traverser des galaxies d’étoiles à bord d’un vaisseau, des poules ont vraiment des dents et Carmélito et Bélino vont se faire une nouvelle amie, Céleste. Un peu bizarre, mais super sympa la poulette !

Il faut croire en ses rêves, il faut toujours garder espoir et il ne faut jamais se laisser décourager. Voilà ce qu’il faudra retenir de ce petit album dont la série est composée à ce jour de seize aventures, pleines de tendresse, de poésie et de drôlerie.
J’aime beaucoup et je vous les recommande !

 

 

 

La dame en noir

Octobre, challenge Halloween avec Lou et Hilde
Challenge thrillers avec Sharon

 

 

La dame en noir
Susan Hill


En pleine nuit de Noël, Arthur Kipp, le narrateur, écrit un épisode tragique de sa vie pour qu’une fois pour toutes, il puisse en être exorcisé.

La veille c’était fête, entouré des gens qu’il aime, dans la maison qu’il a acheté avec sa femme Esmé. Il a été séduit par La Moinerie au premier regard, même si ce sentiment avait été partagé aussi par un brin de répulsion, car cet isolement lui rappelait une autre demeure. Tableau de bonheur familial, parfaite sérénité, les enfants de sa femme, les petits-enfants, de la bonne humeur, les chamailleries, les regards attendris et bienveillants, le réveillon s’était annoncé doux jusqu’à l’heure des histoires au coin de l’âtre. Des histoires pour rire, des histoires pour frissonner, chacun était allé à raconter une petite chronique à faire peur jusqu’au moment où on l’avait prié d’en narrer une à son tour. « Vous devez connaître au moins une histoire de fantômes, cher beau-père ! Tout le monde en connaît une… ». Qu’ont-ils alors pensé lorsque après avoir bougonner un « Navré de vous décevoir, mais je n’ai rien à raconter ! », il était sorti de la pièce comme une tornade ? A coup sûr, il avait définitivement plombé la soirée !
En cette nuit de Noël, il se sent prêt à dévoiler son tourment, à confier par écrit ses douleurs et ses peines ravivées. De repos depuis cette époque, il n’en a jamais eu.

Jeune notaire dans un grand cabinet, son employeur l’avait envoyé dans une campagne sur la côte nord-est, plus précisément dans le petit village pittoresque de Crythin Gifford, pour mener à bien la succession d’une vieille femme, Mme Alice Drablow du Manoir du Marais, et assister à son enterrement. Quatre-vingt-sept ans, excentrique et désorganisée, Mr. Bentley lui avait dit qu’il n’en aurait pas plus de deux jours pour classer le dossier et que le grand air ne pouvait que lui faire du bien.
Avec humour, Arthur avait pensé que ce comté ne devait pas être comme tous les autres. Pour y arriver, il avait dû passer dans le Tunnel Ouvre-Gueule, puis à la Chaussée des Neuf Vies pour arriver aux Marais aux Anguilles. C’était l’automne, le ciel était lourd, presque un temps de neige, et le brouillard marin très épais. Lorsqu’il était arrivé à bon port, il avait découvert une nature sauvage cernée par les marais et des gens taiseux, fuyants. Et lorsqu’il s’était rendu au cimetière pour la sépulture, il s’était senti happé par l’atmosphère plombante. Peu de gens étaient venus se recueillir dans le petit cimetière, il avait pu les détailler aisément, jusqu’au petit groupe d’enfants qui s’était tenu derrière le grillage, leurs regards fixes sur l’enterrement. Quand il s’était arrêté sur la silhouette d’une femme enveloppée de noir, il avait été pris d’un malaise. Dans ses habits de deuil de crêpe noir, la jeune femme semblait venir d’un autre temps. Le visage émacié, le teint blanc, elle paraissait malade. Aussitôt, il avait voulu lui venir en aide et avait demandé à son voisin l’identité de cette inconnue, mais apparemment, il avait été le seul à l’avoir vue.

Pour se rendre au manoir de la défunte, il avait dû prendre une carriole tirée par un cheval et surveiller les marées car ce n’était qu’à marée basse qu’on pouvait accéder à ce petit îlot coupé du monde. Sur place, il avait découvert une belle maison à la décoration désuète, suspendue dans une dimension intemporelle et poussiéreuse. Perdu dans ses contemplations et les liasses de papiers en tout genre, il n’avait pas vu le temps passer, et ce n’était qu’en entendant un bruit étrange qu’il s’était aperçu que le jour avait faibli.

En s’épanchant sur le papier, Arthur se souvient peu à peu de tous les détails et de ses impressions. Sa solitude, le vent, les mouettes, un sentiment d’abandon, la nuit… et le cri d’un enfant.

Il avait voulu partir à la rencontre de la carriole du taciturne Keckwick, et s’était vite perdu, obligé de faire demi-tour se mettre à l’abri dans la maison. Il avait eu la sensation qu’on l’observait, que quelqu’un le poursuivait et il avait eu la vision de la femme en noir dans le brouillard épais comme la poisse, ainsi que celle cauchemardesque d’un enfant qui se noie. C’est ce soir là qu’il avait perçu les premiers signes maléfiques et qu’il avait prié pour quitter cet endroit pour rentrer chez lui, avec une certitude bien ancrée que cette maison était hantée et qu’il était déjà prisonnier de sa malveillance.

Mais était-ce déjà trop tard ? Une fois que la Dame en noir apparaît, la malédiction s’abat. Les gens de Crythin Gifford le savaient bien, eux qui continuaient à pleurer leurs peines…

C’est avec une petite appréhension que j’ai commencé ma lecture. Les histoires fantastiques de fantômes et de damnation ne sont pas celles que je préfère ! Elles ont une dimension surnaturelle plus effroyable, certainement due à leur immatérialité. Avant même que l’auteur précise son intrigue gothique, on devine la malédiction et c’est avec angoisse qu’on suit sa progression. Les évènements s’annoncent petit à petit et font monter l’anxiété. Le grenier, le boudoir, la nurserie, le fauteuil à bascule, les portes closes qui s’ouvrent seules… tout est mis en scène d’une main de maître ! Rien d’original dans la trame, mais ça fonctionne, on a peur.
Ce n’est pas la première fois que je lis un roman de Susan Hill, deux lectures un peu décevantes qui n’ont rien à voir avec celle-ci qui m’a plu. Et dans les trois, l’auteur nous entraine dans des lieux isolés noyés par le brouillard, avec des nuits pour le théâtre de nos cauchemars, et des esprits qui pénètrent notre monde pour demander leurs tributs.
L’histoire a été adaptée au cinéma et au théâtre. Pour l’adaptation cinématographique avec Daniel Radcliffe dans le rôle d’Arthur, le scénario n’a de commun avec le livre que la toile de fond car ni le début, ni la fin sont semblables. Par contre, l’ambiance, les décors et les couleurs sont tels que je me les ai imaginés.

Une bonne histoire à lire un soir d’Halloween !

 

 

 

Il est où Blonk ?

Une semaine illustrée
2ème billet

 

Il est où Blonk ?
Texte de Séverine Vidal
Illustrations de Loïc Méhée

 

Tess a reçu Blonk à sa naissance et elle l’a vite adopté. Si doux, si beau…
Tess fait tout avec Blonk. Ils mangent, ils prennent le bain, ils se trainent par terre. Tess adore le toucher… lui mâchouiller l’oreille. Elle ne peut rien faire sans lui !
Puis arrive le jour où Blonk est vraiment trop sale et puant. Il faut le laver, mais Tess refuse de s’en séparer et toutes les ruses des parents n’y peuvent rien.
Comment faire et qui aura le dernier mot ? La petite fille qui aime son doudou tel qu’il est va se montrer très obstinée, coquine et intraitable !

Ce petit livre drôle n’a pas la morale qu’on lui souhaiterait ! Il faut vous préciser que Tess remporte la joute et que Blonk, le doudou tant aimé, reste sale et malodorant. Attention chers parents… si vous lisez cette histoire à votre chérubin, c’est à vos risques et périls !

Je vous recommande cet album cartonné qui malgré son esprit polisson, reste craquant.

 

 

 

 

Une recette top secrète


Halloween à Poudlard avec Hilde et  Lou
Les samedis sont albums jeunesse !
Billet n°14

 

 

Une recette trop secrète
Texte de Quitterie Simon
Illustrations d’Olivier Latyk

.
Lorsqu’une sorcière désire cuisiner « une soupe de fillette dodue aux limaçons » et quand elle ne trouve pas l’ingrédient principal, à savoir la fillette et non les limaçons, que fait-elle ?

Une recette trop secrète 1Elle transforme sa maison en une véritable bonbonnière comme son ancêtre l’avait fait pour Hansel et Gretel… Venez, venez mes mignonnes…

Le leurre ayant marché, Colette la sorcière ne tarde pas à recevoir la visite d’une petite fille du nom d’Angèle, qui surprise de voir un intérieur bien singulier garni de « bocaux de chauves-souris et de rats confits, de guirlandes de serpents séchés », et autres gourmandises, parcourt la maison dans ses moindres coins en posant toutes sortes de questions.

En essayant de se montrer une hôtesse charmante, Colette commence à faire son bouillon. Mais tout va aller de travers ! Angèle est une petite fille très vive qui devient vite insupportable.
Et que fait-on avec les enfants insupportables ?
On les perd ! On les perd et on les laisse sur le chemin d’un ogre.
L’idée est très séduisante ! Alors Colette propose à Angèle une promenade dans les bois…

N’ayez aucune crainte chers lecteurs, dans ce conte, les enfants peuvent se montrer bien plus affreux qu’une sorcière et un ogre ! Colette va en faire la cruelle expérience et reconnaître qu’une diète de quelques mois ne serait pas si grave.
Je vous recommande cette petite histoire délicieuse ! Courte, marrante, bien illustrée avec des couleurs toniques, et imprimée avec de gros caractères, elle est parfaite pour les enfants qui commencent à lire.

 

Une recette trop secrète 2

.
.

.

.

La mûre et l’enfant


Les haïkus avec Asphodèle

Un mois au Japon en compagnie de
Lou et Hilde

D’autres participants… Carnets Paresseux, Jacou, Val, Modrone, Eléonore, EmilieBerd, Soène, Asphodèle, Célestine, Claudia, Kiona,

.

.

Ronces fruitières
aux aiguillons acérés
font perler le sang.

Le fruit s’enivre
des sucs de la jeunette ;
délicieuse enfant.

Elle ne pleure pas,
elle est peut-être sorcière.
Même !… papillon.

.

 

.
Estampe de Kubo Shunman

.

.

.