Le curieux Noël de Mrs. Ellison


Il était sept fois Noël avec Samarian et Chicky Poo
Challenge Polars et thrillers de Sharon

 

Le curieux Noël de Mrs. Ellison
Anne Perry

1896, Noël dans le Surrey,

A quelques jours de Noël, Mrs. Mariah Ellison, la grand-mère de Charlotte Pitt, se retrouve seule dans la riche demeure de son autre petite-fille, Emily. A quatre-vingts ans, dix de plus que la reine Victoria, elle se sent plus seule que jamais, lasse et repentante. Les regrets viennent tard, mais ne dit-on pas « mieux vaut tard que jamais » ? Si on devait la décrire, on dirait d’elle que c’est une femme de tempérament, altière, pas très belle mais intéressante et surtout on dénigrerait son caractère acariâtre, acide et plein de rancœur.

La maison est décorée de guirlandes de houx, de rubans et de bougies, les domestiques sont aux petits soins pour elle, mais tout est bien trop grand et trop vide. Alors, quand le majordome lui apporte un colis réceptionné pour elle, sa curiosité et son excitation sont pareilles à celles d’un enfant impatient et heureux de recevoir un cadeau.
Intrigant et surprenant, à l’ouverture, on découvre un superbe pudding, mais ce qui est inquiétant, c’est qu’il est très lourd et quand on le pique avec la pointe d’un couteau, on découvre à l’intérieur un boulet de canon.
Mariah Ellison comprend immédiatement le message qui la renvoie vingt ans auparavant pour un souvenir dramatique qui lui a laissé une peine qui ne s’est jamais éteinte. Avec ce paquet, une lettre suit dans laquelle on réclame sa présence dans le Surrey. Plus qu’une invitation c’est une prière qui vient de Peter Wesley le petit-fils de Cullen et Rowena Wesley.

Mariah jeune fille était fougueuse, impétueuse et un peu trop hautaine. Elle n’avait pas pris au sérieux son béguin pour Cullen Wesley et l’avait laissé à une autre. Ce n’est que plus tard, alors que son mari lui faisait vivre un enfer, qu’elle le regretta amèrement. Mais durant une quarantaine d’années, elle sut taire son amour et se montra pour eux deux une amie fidèle, jusqu’à la tragique mort de Cullen.
Dans le train qui la mène à Haslemere, Mariah se remémore des pans de vie qui se superposent aux paysages traversés. La campagne est dénudée, sauvage et sombre, noire comme ses pensées qui la font se retourner sur des évènements vieux de vingt ans. A cette époque, Cullen qui était avocat, devait défendre le Dr. Owen Durward accusé du viol et du meurtre d’une adolescente du village, mais après enquête, il avait décidé de se retirer du dossier. C’est le lendemain de cette étonnante résolution qu’il mourut écrasé par un boulet de canon posé sur l’étagère de la bibliothèque.

La petite ville d’Haslemere n’a pas changé et les conversations des habitants tournent toutes autour du retour du Dr. Owen Durward qui était parti après avoir été reconnu non coupable. La boue remuée ne présage rien de bon et Mariah découvre que son amie Rowena n’a guère été épargnée par le temps.
Peter veut reprendre le dossier de son grand-père et lui demande son assistance car elle a bien connu cette époque alors que lui n’était qu’un enfant de dix ans. Et malgré son âge, Mariah est une femme forte, tout le contraire de sa grand-mère qui se terre dans sa chambre, minée par un secret.
Beaucoup de notes prises par Cullen racontent l’histoire, son aversion envers le suspect, et les doutes qui ont tracassé sa conscience. Il ne reste plus qu’à Mariah et à Peter à enquêter pour en écrire la fin…

Les livres de Noël d’Anne Perry sont des rendez-vous incontournables de décembre. L’intrigue et le suspense ne sont pas toujours palpitants mais il est un fait qu’on s’accorde toutes et tous à dire, elle sait très bien raconter les ambiances victoriennes et donner aux femmes de beaux rôles.
Malgré la teneur dramatique (et très actuelle) qui relate les femmes battues, les abus sexuels, l’emprise et le chantage de la part du harceleur… ce roman fut une bonne lecture que je recommande.

 

 

Joseph Farquharson, paysage du Surrey

 

Le dernier problème

Juin en Angleterre avec Lou et Cryssilda,
Challenge polars avec Sharon
et
une année en Angleterre avec Titine

 


Le dernier problème

Les mémoires de Sherlock Holmes
Arthur Conan Doyle

« Le meilleur et le plus sage de tous les hommes que j’aie connus. »
Par cette phrase, John Watson termine les chroniques des mémoires de Sherlock Holmes…
C’est la dernière fois que le fidèle ami trempe la plume pour raconter les aventures du célèbre détective. Il reprend la chronologie des enquêtes en se remémorant la première qu’il avait intitulée « Une étude en rouge » et la dernière « Le traité naval ». Pour cet ultime récit, qu’il aurait souhaité ne pas rapporter, il nous fait rencontrer pour la première fois l’ennemi juré de Sherlock Holmes, le professeur James Moriarty.

En 1890, les notes se sont faites rares. Un mariage, une autre maison, John Watson n’avait plus la possibilité de suivre Sherlock Holmes dans ses aventures, et c’est un soir d’avril 1891, qu’une opportunité lui est offerte à nouveau…
Sherlock Holmes arrive chez lui, complétement défait et effrayé. Le maître de Londres, où comme il l’appelle le Napoléon du crime, veut le tuer et met tout en œuvre pour le faire. Il s’en est fallu de peu qu’un fiacre ne l’écrase, qu’une brique dégringolée d’une toiture ne lui fracasse la tête, et que son appartement au 221B Baker Street ne prenne feu.
Moriarty est à l’origine de tous les crimes et forfaits. Cultivé, issu d’une famille de la bonne société, brillant, détenteur d’une chaire de mathématiques dans une faculté, il dit de lui qu’il est son égal et qu’il ne peut s’empêcher d’éprouver de l’admiration. Mais entouré de gens influents qui lui assurent leur protection, il est très difficile, voire impossible, d’arrêter ses agissements et de le faire traduire en justice.

Afin de mieux réfléchir et de se reposer un peu au calme, Holmes l’informe qu’il va partir seul quelques temps, loin de Londres et des sbires de Moriarty. Mais à cela Watson lui répond… « Je serai ravi de vous suivre. »
Le duo se retrouve donc pour ce voyage, une excursion dans les Alpes ; Genève, Meiringen pour terminer aux chutes du Reichenbach.

Le bon air pur, des randonnées sur des sentiers escarpés, les montagnes, la neige sur les hauteurs… et bientôt Moriarty…

Lorsque Watson écrit les dernières pages, il ne s’attarde pas trop et va directement à l’essentiel. Sa peine est immense et il nous confie le vide qu’il ressent car Sherlock Holmes va disparaître dans les chutes du Reichenbach avec le pire des criminels.
J’arrête là de vous raconter cet épisode qui devait être le dernier des mémoires. En 1893, las des aventures de son héros, Arthur Conan Doyle avait souhaité le supprimer, sans songer un instant à la pression du public qui le fera revenir sur cette décision quelques dix années plus tard…
Je reprendrai donc mes lectures pour ma plus grande joie, avec le titre « La maison vide » et je vous recommande cette nouvelle pleine d’émotion, qui ne sera pas un final, mais le prélude à d’autres lectures…
A bientôt Sherlock !

« Mon cher Watson,
Je dois à la courtoisie de M. Moriarty de vous écrire ces quelques lignes. Il consent à attendre mon bon plaisir pour que nous procédions au règlement final des questions pendantes entre nous. Il m’a résumé les méthodes grâce auxquelles il a échappé à la police anglaise et s’est tenu informé de tous nos déplacements. Ces méthodes confirment la très haute opinion que je m’étais formée de ses capacités. Je suis satisfait à la pensée que je vais délivrer la société de sa présence, bien que je ne craigne que ce ne soit au prix d’un sacrifice qui attristera mes amis et vous spécialement, mon cher Watson. Je vous ai déjà expliqué toutefois que ma carrière avait atteint son apogée ; aucun dénouement ne me paraît plus décent que celui-ci. En vérité, pour tout vous avouer, j’étais tout à fait persuadé que la lettre de Meiringen était un piège, et je ne vous ai pas retenu parce que j’étais sûr de ce qui allait se passer. Prévenez l’inspecteur Patterson que les papiers dont il a besoin pour faire condamner la bande sont dans le casier M, enfermés dans une enveloppe bleue sur laquelle est écrit : « Moriarty ». Avant de quitter l’Angleterre, j’avais disposé de tous mes biens en faveur de mon frère Mycroft. Je vous prie de transmettre mon souvenir à Mme Watson et de me croire, mon cher ami, très sincèrement vôtre,
Sherlock Holmes. »

 

 

Image extraite de la série Granada – Sherlock Holmes et John Watson

 

 

 

L’interprète Grec

Challenge Polars de Sharon,
une année en Angleterre avec Titine, et le
Mois anglais avec Lou et Cryssilda.

 

 

L’interprète Grec
Les mémoires de Sherlock Holmes

Arthur Conan Doyle

 

« J’en étais arrivé à croire qu’il était orphelin et sans famille, mais un jour je fus tout étonné qu’il se mit à me parler de son frère. »

Un soir d’été, John Watson apprend que son ami Sherlock Holmes a un frère plus doué que lui pour l’observation, et qu’il est peut-être encore plus froid, secret et insociable. A la suite de cette révélation, tous deux partent pour le club Diogène où Mycroft les attend avec son voisin, Monsieur Melas, un interprète Grec qui doit leur relater une étrange histoire.
Embauché par un certain Harold Latimer qui se montre rapidement menaçant quand il lui intime la plus grande discrétion sur cette affaire, Melas est chargé de traduire une conversation entre trois hommes ; Latimer, un comparse à lui et un homme qui semblerait être tenu prisonnier, le visage caché par des bandelettes. Melas, entre les questions des uns et les réponses de l’autre, comprend que l’homme est en fait Paul Kratidès, un Grec venu d’Athène pour voir sa sœur Sophie. Pourquoi le séquestre-t’on ? et qui sont ses geôliers ?
Renvoyé à Londres après qu’un incident ait interrompu la traduction, Melas ne tarde pas à confier à Mycroft les faits qui continuent à le bouleverser et à le maintenir dans l’angoisse.

Pour Watson, Holmes et Mycroft, les déductions vont bon train et toutes les mènent vers la même conclusion. Paul Kratidès court un grand danger ! et peut-être bien que Melas, aussi…

Cette petite nouvelle extraite des mémoires de Sherlock Holmes donne la part belle à John Watson et Mycroft Holmes. Elle n’est pas une histoire très passionnante, même si le dénouement se montre cruel pour l’un des personnages. On ne retiendra que le début lorsqu’on découvre que Holmes a un frère aîné qui est aussi intelligent que lui et bien plus bourru. Il voue à son égard de l’admiration et dit franchement que ses facultés d’observation sont supérieures aux siennes. Cependant, Mycroft est beaucoup moins intrépide que son cadet et moins réactif. Leurs caractères se sont forgés dès leurs enfances, dans une famille conservatrice de petits propriétaires de campagne. A leur arbre généalogique, ils comptent une grand-mère française qui fut la sœur du peintre Vernet.
A travers les chroniques et l’intimité rapportée, il est intéressant de dresser petit à petit le portrait de Sherlock Holmes. Le cher détective prend alors une dimension plus humaine…

Des enquêtes à lire et à relire !

 


Scène extraite de la série télévisée Sherlock Holmes – Granada Télévision

 

 

La disparue de Noël


Il était cinq fois Noël de Chicky Poo et Samarian
Challenge Polars de Sharon

 

 

La disparue de Noël
Anne Perry

 

La saison londonienne se termine en ce début de décembre, et l’aristocratie anglaise commence à regagner les résidences de campagne pour préparer les fêtes de Noël. Invitée à Apple Cross, le manoir dans le Berkshire de Lord Omegus Jones, Lady Vespasia Cumming-Gould retrouve des connaissances.
Intelligente et pas dupe de la parade et du verni sophistiqué de la bonne société, elle observe et note in petto les hypocrisies, les prétentions et les faiblesses de ses « amis ».
C’est lors du dîner que l’histoire s’ébauche, lorsque
Isobel Alvie harponne par une pique vitriolée la douce Gwendolen Kilmuir. Jeunes et déjà veuves, toutes deux convoitent le même fringant célibataire, et par jalousie, Isobel fait ressurgir devant toute l’assemblée une vieille calomnie concernant sa rivale qui quitte la table bouleversée. Le lendemain matin, Lord Omegus apprend à ses invités le suicide de Gwendolen, morte noyée dans un étang du parc.
« Coupable ! ». Tous jugent l’insensibilité d’Isobel responsable du drame et la sanction ne tarde pas à tomber. Si elle ne fait pas acte de repentir, elle sera exclue de leur société, bannie à jamais.
Homme sage et bienveillant, Lord Omegus suggère donc qu’elle parte en Écosse pour annoncer le décès et remettre la lettre qui contient les dernières volontés de la défunte, à Lady Naylor, sa mère. Pour étayer cet arbitrage, il s’appuie sur une vieille coutume médiévale qui punissait les coupables par l’expiation.
Expiation et absolution… En compagnie de Vespasia qui va lui être d’un grand soutien et lui inspirer beaucoup de courage, Isobel prend les routes vers le nord de l’Écosse, une région des Highlands rude, glaciale et coupée du reste du monde.
Le voyage sur des poneys sera long et rédempteur. Il dévoilera aussi les causes cachées qui ont poussé Gwendolen à commettre cet acte désespéré.

Cette nouvelle de Noël est la première d’une série qui compte à ce jour treize tomes. Et pour une fois, Anne Perry ne nous offre pas une histoire avec un criminel à découvrir. Lady Vespasia Cumming-Gould est un personnage récurrent de la saga « Charlotte Ellison et Thomas Pitt ». Elle est le témoin d’un drame et prend pleinement part à l’histoire pour aider son amie Isobel. Finement décrit, l’auteur relate la condition féminine dans la haute société victorienne et donne à son roman deux beaux portraits de femmes avec les personnages de Vespesia et Lady Naylor.
La pénitence par le repentir, la neige, l’Écosse magnifique et inhospitalière,
le pardon, et Noël… une lecture à découvrir en décembre.

 

 

 

 

 

 

La Reine des Neiges

Challenge nordique de Cryssilda, en route avec un auteur Danois
Il était cinq fois Noël de Chicky Poo et Samarian
Une lecture commune avec Nahe et Fondant qui a vu une adaptation animée assez fidèle au conte.

 

 

La reine des Neiges
Hans Christian Andersen
avec des illustrations d’Edmond Dulac

 

Hans Christian Andersen a publié en 1844 ce conte composé de sept parties, dans le recueil « Nouveaux Contes ».

Il raconte l’histoire de deux petits enfants, Kay et Gerda, qui s’aimaient comme frère et sœur. Voisins, ils passaient leurs journées à jouer ensemble, et lorsque le soir tombait et qu’ils rentraient chacun dans leur maison, ils continuaient à se retrouver en se regardant derrière les fenêtres de leur chambre. Leurs familles étaient pauvres, mais les enfants étaient heureux et inséparables. Dans un coin de leur cour, ils avaient créé des petits jardinets dans des bacs. Parmi les fleurs, il y avait de nombreux rosiers car la rose était la fleur préférée de Gerda… L’hiver, la neige recouvrait tout, et le soir, ils s’observaient à travers le givre qui dessinait sur les carreaux de la belle dentelle et d’autres fleurs. D’après la grand-mère de Gerda, c’était la Reine des Neiges qui jetait des flocons de son traineau en survolant la ville.

Mais… Dans son introduction le conteur narre que le diable et ses démons avaient fabriqué un miroir qui avait la faculté de refléter les choses les plus laides et les plus méchantes. Le beau et le bon se déformaient en de vilaines caricatures. Jusqu’au jour où en s’amusant à voler avec le miroir dans le ciel au plus près des anges et des saints pour les narguer, les diablotins le lâchèrent.
Le miroir se cassa et des milliers de débris de la taille d’un grain de sable tombèrent sur le monde en commettant de graves dégâts.
Ainsi commença l’histoire, lorsque Kay reçut un fragment qui s’inséra dans son œil, puis dans son cœur…

De jour en jour, Kay changeait, devenait de plus en plus méchant et ridiculisait tout le monde. Il jouait avec d’autres amis et délaissait Gerda. Un après-midi, alors qu’il venait une fois de plus de la rudoyer, il partit avec son petit traineau vers la grande place où tous les gamins intrépides se réunissaient. Le jeu consistait à attacher leurs traineaux aux charrettes des paysans qui, ainsi, les baladaient autour de la ville. Kay attacha donc le sien à un magnifique traineau blanc qui passait et qui l’emporta vite, très vite, et très loin…

On ne retrouva plus Kay et on l’imagina mort dans les eaux glacées de la rivière. Tout le monde, sauf Gerda qui, sur les dires du Soleil et des hirondelles, avait l’intime certitude qu’il était tenu prisonnier quelque part. Ce qu’elle ne savait pas encore, c’est que son ami avait été emporté par la Reine des Neiges.

A partir de la troisième partie du conte, Gerda part toute seule à l’aventure et, comme dans toutes les quêtes initiatiques, elle fait de nombreuses rencontres !

Elle cherche Kay dans la rivière, où elle jette ses petits souliers rouges en guise d’offrande. Elle monte dans une barque qui la mène chez une vieille dame gentille qui l’accueille.  Mais en fait la vieille dame est une magicienne qui souhaite avoir à ses côtés une belle enfant comme elle et qui l’ensorcelle tous les jours en lui peignant les cheveux. Elle retrouve sa liberté grâce à une rose qui lui rappelle Kay.


La quatrième partie la transporte dans un royaume où une corneille pensant, à tort, savoir où se trouve Kay, la mène vers une princesse et son prince. Attristés par l’histoire de Gerda, tous deux lui donnent des habits, de la nourriture et un carrosse pour continuer son voyage…

La cinquième partie retrace sa rencontre avec la fille d’un brigand.
En voyant passer le luxueux carrosse et à son bord une belle enfant richement parée, une bande de brigands l’arrête pour la détrousser et tue le cocher.

Avant qu’elle ne soit tuée à son tour, la fille du brigand la réclame pour qu’elle soit sa prisonnière et sa compagne de jeux. Capricieuse et déterminée, elle lui impose de rester tout le temps avec elle. C’est durant la nuit que Gerda commence à lui confier le but de ce voyage vers un pays du grand nord, la Laponie. Car elle a appris par les ramiers de la forêt où se trouvait Kay.
Sensible à ce qu’elle lui dit, la fille du brigand la pousse à reprendre le chemin et lui offre un renne pour la transporter.
Le renne qui était en captivité se montre ravi de retourner chez lui…


La sixième partie la conduit chez une vieille Laponne à qui Gerda demande la route qui la mènera vers le palais de la Reine des Neiges. Mais celle-ci ne sait rien et elle la recommande à une amie qui habite en Finlande.

A partir d’un grimoire, la Finnoise, un peu sorcière, lui dévoile ce qui est arrivé à Kay ; de l’éclat de verre enfuit dans son cœur jusqu’à sa disparition. Pour la dernière partie de sa tâche, elle lui dit comment sortir Kay de sa transe et comment vaincre l’emprise de la Reine des Neiges.

Le chemin a été long et de nombreuses années se sont écoulées.
Gerda prendra conscience de ce fait, bien après avoir découvert Kay, lorsque tous deux retourneront chez eux où la grand-mère les attend. Bien des étés et des hivers sont passés, et elle a toujours gardé espoir de revoir les enfants. Le conte se termine par…

« Les roses fleurissent et se fanent.
Nous verrons bientôt l’enfant Jésus. »

Ce conte est un des plus jolis contes d’Andersen, poétique, fantastique et épique. Gerda s’aventure en toute innocence sur un chemin bien périlleux, mais les embuches s’effacent devant son courage et son cœur pur.
Les sept parties sont des petits épisodes qui peuvent se lire chaque soir de la semaine. J’ai choisi cette vieille parution pour les illustrations d’Edmond Dulac, mais il y en avait bien d’autres aussi tentatrices, comme celles d’Arthur Rackham.

 

.

.

.

le voyageur de Noël


Il éta
it cinq fois Noël de Chicky Poo et Samarian
Challenge Polars de Sharon

 

Le voyageur de Noël
Anne Perry

.
Décembre 1850, Les Lacs,

Henry Rathbone revient dans la région des Lacs chez son ami Judah Dreghorn, juge à Penrith, sur la demande de sa femme Antonia qui a de nombreuses choses à lui confier, car son ami Judah est décédé huit jours auparavant. Antonia, qui se trouve être également la filleule d’Henry, le désire à ses côtés pour la soutenir dans son immense peine, mais aussi pour lui faire part de ses doutes sur les circonstances étranges de la mort de Judah qui se serait noyé par accident dans une rivière en voulant passé le gué en pleine nuit.

Pour comprendre ses suspicions, elle lui raconte que depuis sa sortie de prison, Ashton Gower, un homme jugé coupable par Judah de faux en écriture et condamné à onze ans de réclusion, accusait Judah d’avoir ourdi un véritable complot pour le spolier de son héritage. Gower avait hérité de son père d’un domaine, le plus magnifique de la région, qui générait de grands profits. Mais une autre branche de la famille le revendiquait et avait apporté la preuve que Gower avait trafiqué les actes notariés. Après l’emprisonnement de Gower, Judah avait acheté la propriété aux nouveaux héritiers.
Cette propriété dont les revenus permettaient aux frères de Judah de vivre leurs passions et leurs professions aux quatre coins de la planète, était devenue leur terre d’exil lorsqu’ils revenaient en Angleterre. Ce Noël devait tous les rassembler.
Judah avait été l’aîné d’une fratrie de quatre garçons. Benjamin, ancien pasteur, vivait en Palestine où il faisait des recherches en archéologie biblique. Ephraïm était botaniste en Afrique du Sud. Et Nathaniel, mort de maladie, avait été un géologue parti étudier les grands territoires en Amérique. A présent, des Dreghorn, il ne reste que Benjamin, Ephraïm, Naomi, la femme de Nathaniel, Antonia, la femme de Judah, et leur fils Joshua.

Henry qui souhaiterait réhabiliter l’honneur de son ami, un homme intègre et estimable, devra attendre l’arriver de Benjamin et Ephraïm avant d’entamer la moindre enquête. A la demande d’Antonia, c’est lui qui ira les chercher à la gare et qui leur annoncera la mort tragique de leur frère tant aimé…

Dans les contes de Noël d’Anne Perry, devenus un rendez-vous incontournable, ce titre est le deuxième de la série. Il a pour héros Henry Rathbone, le père du brillant avocat Oliver Rathbone qu’on retrouve dans les histoires du détective William Monk. En général, l’intérêt de ces livres se trouve bien plus dans les atmosphères des Noëls victoriens que dans les intrigues policières, sauf pour ce roman. Le cadre enchanteur de la belle région enneigée des Lacs, n’allège en rien l’ambiance lourde du deuil et relègue Noël au dernier plan. Dans un enchevêtrement de témoignages et de vieux papiers, Henry et les frères de Judah font tout pour découvrir le mystère de sa mort et innocenter sa mémoire.
Je vous invite à cette lecture, de l’épaisseur d’une nouvelle, avec un thé et des crumpets…

.

Peinture de John Atkinson Grimshaw
Lake District

.

.

.

 

 

 

Une affaire d’identité

logo XIXème 2logo british mysteriesUne lecture commune avec Caro, Shelbylee et Aymeline « Challenge XIXème siècle » de Fanny
« Challenge British Mysteries » de Lou et Titine

.

une-affaire-d-identiteUne affaire d’identité
Les aventures de Sherlock Holmes
Conan Doyle

.

« – La vie, mon cher, est infiniment plus étrange que tout ce que l’esprit humain pourrait inventer ! Il y a certaines choses que nous n’oserions pas concevoir, et qui sont pourtant de simples banalités de l’existence… »

Quand Holmes parle de ces « choses » à son ami Watson, il ne pouvait pas trouver mieux pour justifier ses dires que l’affaire qu’on allait lui proposer… banale et tortueuse.
Mary Sutherland, une jeune femme désespérée, souhaite retrouver son fiancé Hosmer Angel qui a disparu juste avant le mariage, en lui faisant promettre fidélité… quoi qu’il devait arriver. La promesse ne fut pas difficile à donner car Mary voit en Hosmer le preux chevalier de ses rêves. Habitant toujours sous le même toit que sa mère et son beau-père, James Windibank, un homme très sévère qui lui interdit les sorties, elle n’avait jusqu’à présent jamais eu l’opportunité d’être vraiment courtisée. Encouragée par sa mère lors des absences de ce dernier, Mary put mener à bien cette idylle qui devait aller jusqu’aux noces.
Watson se doute bien que tout commence à s’imbriquer dans l’esprit de son ami qui résoudra l’affaire très rapidement… le lendemain.

.
Troisième nouvelle des Aventures de Sherlock Holmes, « Une affaire d’identité » est comme les précédentes, courte et machiavélique. Les supercheries, toutes bêtes, médiocres soient-elles, sont le début des affaires criminelles les plus importantes. Le scélérat qui se joue des sentiments de Mary est promu à un avenir des plus noirs. C’est le constat prononcé par Holmes à la fin de l’intrigue.
Si cette affaire n’a pas de panache, elle souligne une fois de plus du formidable raisonnement de notre détective ! Le plus petit indice raconte une histoire… On découvre également dans cette enquête qu’il est prêt à déclarer forfait par compassion. Il ne veut surtout pas révéler la vérité à Mary pour ne pas la peiner davantage.

Toujours aussi séduites par le personnage, enchantées par cette époque, nous continuons notre lecture commune avec « Le mystère du Val Boscombe »… avec Caro, Shelbylee et Aymeline.

.
sherlock-holmes-serie-tv-1984-03-g

.

.

.

.

Kachtanka, un conte russe

logo challenge-il-etait-une-fois-les-contes-de-fees
.
« Animaux du monde » de Sharon, « Des contes à rendre » de Coccinelle, « Il était une fois… » de Bianca et « Il était deux fois Noël » avec Chicky Poo, Samarian et Petit Spéculoos

.

.

kachtankaKachtanka
Un conte russe
Une histoire d’Anton Tchekhov
Des illustrations de Gennadij Spirin

.

Dans le froid et la neige de l’hiver, après son travail, le menuisier Louka Alexandritch a besoin d’un petit remontant, et à la nuit tombée, dans son monde éthylique, il oublie qu’il n’est pas venu seul…
Boule de poils, roux comme un renard, saisie par le froid, apeurée par une fanfare et son régiment militaire, sa petite chienne Kachtanka fait un écart et se retrouve perdue sur les trottoirs enneigés. Abandonnée dans les rues, craintive, elle se blottit contre une porte. Cette entrée est celle d’un homme rondouillard qui en rentrant chez lui, prend pitié de la petite forme grelotante.
Reconnaissante, Kachtanka suit l’inconnu et pénètre un intérieur bien différent de celui de la menuiserie. Alors qu’elle se repose sur un tapis confortable, elle repense à Louka et à son fils Fédotchka, celui qui aime tant l’embêter ! Finalement, elle est bien ici !
Après une belle nuit, au petit matin elle se décide à visiter ce nouvel univers. C’est en pointant le bout de sa truffe dans une pièce de l’appartement qu’elle fait la connaissance des autres hôtes de son logeur… Fiodor Tomoféitch, un chat blanc, et Ivan Ivanitch, un jars gris. Le tohubohu est tel qu’il réveille son nouveau maître.
Pour commencer la journée, celui-ci, ne connaissant pas le véritable nom de la petite chienne, la rebaptise Tiotka et lui présente ses nouveaux compagnons. Une truie fait alors son apparition, Madame Khavronia.
Kachtanka va découvrir une ambiance étrange et une animalerie prête à réaliser toutes les pirouettes qu’on lui demande ; sauter, faire la révérence, la pyramide égyptienne… une vraie école !

Sera-t-elle prête à intégrer la ménagerie savante et suivre les consignes de son nouveau propriétaire qui travaille dans un cirque ? Car dans ses rêves, Kachtanka a la nostalgie de ses anciens amis, des bruits de rabots et des odeurs de sciures.
.

img475

.
Cet album est à lire, à feuilleter, pour les illustrations de Gennadij Spirin.
Le conte de Tchekhov, datant de 1887, est une courte et belle histoire car on partage avec émotion l’aventure de Kachtanka, mais la fin laisse un curieux sentiment. Où veut nous mener l’auteur ? Il souligne dans le dénouement la fidélité de la petite chienne pour son ancien maître. Avec le menuisier, elle était plus libre, mais moins choyée, plus chahutée par le fils qui se conduisait comme un tyran… un gamin impétueux. Avec le cirque, la petite chienne est contrainte à un travail de performances, mais elle est câlinée, gâtée, et a été adoptée sans difficulté par toute l’équipe. Alors, pourquoi donner à son aventure l’impression d’avoir été « un long cauchemar confus »  ? J’aimerais bien connaître l’avis d’un enfant !
Côté illustrations, c’est un vrai plaisir de découvrir les dessins de Spirin. Ils sont toujours aussi beaux, expressifs, détaillés, empreints de couleurs douces, riches, chaudes, slaves.
Un album qu’on pourrait déposer au pied du sapin…

Vous découvrirez d’autres dessins de Spirin avec « La princesse Grenouille », « Philipok » et « La princesse qui ne riait jamais ».

.

 img474.

.

.

 

Le protectorat de l’ombrelle, Sans honte – Tome III

logohalloween14logo Steampunklogo XIXème 2Octobre sur le vaisseau fantôme avec
Hilde et Lou
Steampunk, et XIXème de Fanny

.

Sans âme, tome I
Sans forme, tome II
.

sans honteSans honte
Le protectorat de l’ombrelle
Gail Garriger

(Attention ! billet avec spoilers)

.
Londres sous l’ère de Victoria,

Lady Alexia Maccon a quitté son mari. L’Alpha de la meute des loups-garous et quatrième comte de Woolsey, lord Conall Maccon, l’en a pratiquement contrainte en refusant de reconnaître l’enfant qu’elle porte. Hélas… d’après les écritures, une paranaturel et un surnaturel ne peuvent pas enfanter.
Depuis deux semaines elle loge chez son beau-père, sous les feux des critiques hystériques de sa mère et des conversations stupides de ses demi-sœurs. « Le désagrément fœtal » comme elle le nomme est une véritable énigme qui fait jaser toute la bonne société sur une hypothétique inconvenance qu’elle aurait commise hors de la couche maritale. L’affaire prend de telles proportions, qu’Alexia se voit également démettre de ses fonctions du Cabinet Fantôme de la reine Victoria. Rejetée par Conall, et forcément de la meute, abandonnée par lord Akeldama qui a disparu on ne sait où, menacée de mort par les vampires de la ruche de la comtesse Nadasky, pourchassée par une horde de coccinelles mécanisées en bombes, elle réunit quelques uns de ses amis proches et fidèles pour leur dévoiler ses plans. Elle part en Italie… (pays des mâles Italiens, du café, du pesto… de tutti quanti… mais aussi fief des Templiers).
Approuvé par le professeur Lyall, Bêta de la meute, qui est de plus en plus inquiet pour son Alpha repu de formol (il n’y a que ce breuvage qui peut le saouler), par Floote, le mystérieux-ancien valet de feu son père, et par Geneviève Lefoux, inventrice Française au service de l’Ordre de la Pieuvre de Cuivre, le voyage est décidé à l’unanimité…

« – Lady Maccon, comment osez-vous montrer votre visage ici ? Prendre le thé d’une façon aussi voyante en compagnie d’un (elle fit une pause), d’un carton à chapeau agité… Dans un établissement respectable, fréquenté par des femmes honnêtes, convenable et d’excellente réputation.. Vous devriez avoir honte ! Honte de simplement marcher parmi nous (….) Vous devriez être en train de ramper aux pieds de votre mari et de le supplier de vous reprendre. »

Au manoir de Woolsey, juste avant d’être enfermé dans les geôles souterraines du château par le professeur Lyall qui ne sait plus comment faire pour le sortir de sa dépression, Conall demande à son Gama le commandant Channing Channing des Chesterfield Channing de surveiller Alexia et de la protéger de tout danger.

Accompagnée de Geneviève, toujours habillée en homme, et de Floote, Alexia va chercher les explications de sa grossesse auprès de l’Ordre du Temple. L’Italie lui préserve des surprises… mamma mia !

« L’Italie ?
– Le creuset des opinions antisurnaturelles, cracha le professeur Lyall.
– Le cloaque du fanatisme religieux, ajouta Tunstell.
– Les Templiers.
Ce dernier mot était de Floote et il le murmura. »

.
Ce troisième tome est digne des précédents. L’écriture folle de l’auteur, humour et loufoqueries, me ravit chaque fois. Plus que l’histoire qui se développe, ce sont les extravagances des mots-fleurs. Gail Carriger jardine méticuleusement son scénario. Je me délecte alors des noms des personnages (Channing Channing des Chesterfield Channing, ou Emmet Wilberforce Bootbottle Fips, Fips pour les intimes, ou…), de leurs caractères extravagants, des situations absurdes,  de toutes les machineries bizarres qu’elle crée, des réparties, de l’ambiance victorienne aromatisée de so style et de fantaisie… C’est sûr, elle doit être apparentée à lord Akeldama !
Nous sommes embarqués sur le Continent et découvrons les mœurs des autochtones avec les coquineries des Français et les goûts sauvages des Italiens pour le café et l’ail ! Si les vampires craignent ce condiment, les loups-garous redoutent le basilic. L’entourage habituel d’Alexia se restreint un peu car elle laisse son imbécile de mari qui pédale dans sa tête, sa meilleure amie Ivy devenue Madame Tunstell, la meute… Lord Akeldama est absent, la présence de lord Ambrose, vampire au service de la comtesse Nadasdy, est juste esquissée… mais l’histoire dévoile un peu plus de la personnalité ambiguë de Geneviève Lefoux et celle impénétrable de Floot le valet.
Je ne suis pas déçue par ce volet et je lirai sans aucun doute le suivant… « Sans cœur ».

.
D’autres billets chez AcrO,

.
tissot
Peinture de James Tissot, « La Tamise »

.

.

.

 

H.H. Holmes, White City – Tome II

 « Thrillers » de Liliba, « XIXème siècle » de Fanny et « Septembre en Amérique » de Titine

.

.

 

HHHolmes2H.H. Holmes, White City
Tome II
Scénariste Henri Fabuel
Dessinateur Fabrice Le Hénanff

.

Chicago, avril 1891,

img425Des preuves ! Il manque des preuves pour pouvoir accuser le docteur Holmes des crimes qu’il commet. De la célèbre Agence Pinkerton, deux détectives sont à l’affut du moindre petit indice. Siringo et Miss Martinelli ne sont pas dupes mais le docteur Holmes est quelqu’un de minutieux qui n’abandonne pas facilement ses lambeaux de chair.
Des femmes disparaissent et lorsqu’on découvre un cadavre, tout mène à penser que le Ripper de Londres a traversé l’océan.
L’Exposition universelle de 1893 génère une ambiance brouillonne très active. L’hôtel de Holmes se concrétise. Une femme rentre dans sa vie, Julia Connor, une autre en sort, son épouse. Il multiplie les conquêtes et les répudie d’une manière très catégorique.

Si rien ne peut incriminer Holmes, il faut le brusquer et aller le trouver dans sa tanière. Miss Martinelli devient alors « une véritable plaie » pour lui, n’hésitant pas à afficher sa carte de détective. Mais le jeu est horrible. Fournisseur en squelettes et organes à la Faculté de Médecine, Holmes tisse tout un réseau pour ses diaboliques affaires.

Le château de Holmes s’érige et les hauts-fourneaux vont cracher bientôt autre chose que de la fumée de charbon.

.img427
Nous pénétrons avec ce deuxième volume un peu plus dans l’enfer d’un serial killer du XIXème siècle. Le rapprochement avec Jack l’éventreur se fait naturellement et la question est posée. Est-ce lui ou un disciple ?
L’atmosphère est sombre, étouffée, pour le titre de cet album, « White city ». Elle provoque une appréhension, une sensation de claustrophobie et de froid. Les teintes sont obscures, le texte est écrit en petits caractères, parfois les personnages peuvent se confondre et on est alors obligé d’accorder toute notre attention à l’histoire, faire corps avec elle.
En parallèle des tragédies, il y a les deux détectives de Pinkerton qui se liguent pour piéger Holmes. Personnages torturés, solitaires, dissemblables, durs, les auteurs ont voulu les associer plus intimement…
Holmes se fera arrêter en 1894. Il nous reste encore deux tomes à découvrir.

Une série bien construite… à recommander, mais pas pour tout le monde.

D’autres billets chez Estellecalim,

.
img426 .

.

.

.