Kilts et tartans


Le mois Kiltissime de Cryssilda

Un livre offert par Nahe

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Kilts et tartans
Sylvie Lagorce
Photographies de l’agence Scottish Viewpoint à Édimbourg

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A l’évocation du kilt, dans un premier temps, l’auteur parle en images ; jupe pour homme, hautes chaussettes de laine, tissus écossais.
Et vous ? En ce qui me concerne, ça ravive une curiosité plus espiègle. Une question à laquelle elle répond dans un chapitre intitulé « Et sous le kilt ? » : « La tradition précise qu’il est exclu de porter quoi que ce soit sous le kilt. »… (D’accord !…)

« Que porte un Écossais sous son kilt ?
… Sa fierté d’Écossais ! »

De la collection « Bibliothèque du costume » des éditions du Rouergue, ce livre nous rapporte une part historique, anecdotique et technique, du kilt et du tartan.

Joueur de cornemuse Écossais

Le kilt est le vêtement traditionnel des Highlanders (Écossais des Hautes Terres), mais on peut le retrouver également en Irlande, au pays de Galles, en Bretagne, en Normandie… Imposé à la fin du XVIIIe siècle comme symbole identitaire, son origine, très ancienne, serait soit scandinave, soit danoise. Les Pictes portaient une tunique grossière en lin, une couverture drapée comme une toge à la façon des Romains et des Grecs, une ceinture et une fibule. Suite à la bataille de Culloden en 1746, les Anglais imposent un autre style vestimentaire, mais en 1782, l’abrogation est levée et les clans revendiquent leurs couleurs. Au XIXe siècle, la classe aristocratique, au contraire des classes ouvrières et paysannes, s’enthousiasme pour cette « jupe » représentative de la culture celtique et la remet à l’honneur.
Il est important de souligner que ce n’est pas une simple « jupe plissée » ! Tout est calculé dans un savoir-faire ancestral, aussi bien le métrage (entre 7 et 8 mètres) du tissu que son poids et sa qualité. Seul l’homme porte le kilt. La femme peut éventuellement le porter, mais sans le sporran (petite sacoche).

Collection d’échantillons de tartans
Un clan peut posséder plusieurs tartans.

Des tartans aux couleurs bigarrées, aux lignes entrecroisées, et des clans ; avant, les teintes se faisaient avec des végétaux (racines, lichen, feuilles) et des minéraux (fer, alun, cuivre), quant à la technique du tissage, elle est très spécifique (« Un fil de couleur passe sous deux autres fils d’une autre couleur, puis sur deux fil d’une autre couleur, etc… »). Les gammes infinies définissent les appartenances aux clans (Bruce, Buchanan, Douglas, Farguharson… Les Stewart ont un tartan rouge, vert, sur fond blanc, avec des filets noirs et rouges).
En France, au XIXe siècle, cette étoffe nouvelle, originale, à la connotation romantique, connaît un bel engouement. Après quelques réticences, L’Almanach des Modes et Le Journal des Dames flattent ce style et on retrouve des tissus dits « écossais » partout… « On veut de l’écossais partout, sur le col, en sautoir, sur les épaules, la poitrine et le dos, en écharpe, sur la tête, en turbans, en chiffons, en chapeau demi-habillés, enfin en robes et en manteaux… »  .

Participants au Highland Games

De nos jours en plus du Highland Games où l’on peut admirer une multitude de kilts, il y a le 6 avril, le Tarta Day. Cette fête célèbre « les liens historiques entre l’Écosse et les descendants d’émigrés Écossais en Amérique du Nord », à l’occasion de  l’anniversaire de la déclaration d’Arbroath (guerres d’indépendance). L’enthousiasme pour cette fête est si forte, qu’en Amérique elle dure une semaine ; c’est la Tarta Week !
Dans la dernière partie du livre, l’auteur place le tartan dans la vie quotidienne. Étoffe et vêtement sont toujours à la mode. Les créateurs ont su les sublimer, les adapter et les transformer même s’il est surprenant de voir un kilt  aux motifs fleuris ou un kilt en plastique.

Kilts et tartans est un ouvrage qui donne assurément l’envie de partir… et de rencontrer quelques spécimens… Un excellent livre bien documenté et bien illustré !!!

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« Les bijoux celtes et les ceintures cloutées, les bagues et les bracelets ethniques, le blouson de cuir et les épingles de kilt accrochées par grappes ne sont pas incompatibles avec le sporran le plus traditionnel et le tartan le plus classique, dans un look très étudié,
à mi-chemin entre Braveheart et Mad Max… »

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15 réflexions au sujet de « Kilts et tartans »

        • C’est exactement ce que je me suis dis ! Il faudrait que je retrouve le passage dans le livre… Attends, je vais voir…
          « Aujourd’hui, le port d’un sous-vêtement sous le kilt est autorisé (il existe des sous-vêtements masculins écossais assortis au kilt), mais la règle continue de prévaloir chez les soldats porteurs d’un kilt qui adoptent le port dit regimental (traditionnel, c’est-à-dire sans sous-vêtement). Ce qui peut donner lieu à des situations cocasses, parfaitement assumées par les individus concernés. En 1997, lors d’un baisser des couleurs à Hongkong devant le Cénotaphe, l’un des soldats, Lee Wotherspoon, fut piégé par le vent et ne put qu’offrir la vue de ses fesses à l’assemblée : loin d’être réprimandé par ses supérieurs, l’homme fut au contraire félicité pour avoir maintenu la tradition…
          … En dehors de la sphère militaire, chaque porteur de kilt à qui on posera cette question « Que portez-vous sous votre kilt ? » répondra « Ma fierté d’Écossais ! », « La même chose que vous, mais en mieux ! », voire « L’avenir de l’Écosse ! » Un ardent défenseur du port traditionnel du kilt, Jamie McGrigor, porte-parole des Conservateurs au parlement écossais a déclaré : « Ce que porte un Écossais sous son kilt est un mystère qui fait partie de notre culture au même titre que le monstre du Loch Ness… »

  1. Ping : Tartans de Highlander – La Ruche des Quilteuses

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