« God save the livre » d’Antoni
« Animaux du monde » de Sharon
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Le mois anglais avec Titine, Lou, Cryssilda – 9ème billet
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L’étang aux libellules
Eva Ibbotson
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Londres, 1939,
Tally Hamilton est une petite fille « de presque 12 ans » qui habite avec ses deux tantes et son père médecin, dans une maison modeste d’un quartier populaire de Londres. Toujours gaie comme un pinson, curieuse de tout, intelligente, attentionnée pour sa famille et les gens qui les côtoient, elle est pour eux un rayon de soleil.
En 1939, les informations parlent de la guerre et des risques de bombardements sur Londres. Malgré le chagrin que cela occasionnera, le Dr Hamilton décide d’envoyer Tally à la campagne et de saisir une opportunité qu’on lui propose. Elle pourrait bénéficier d’une bourse d’étude pour un pensionnat dans le sud du Devon, à Delderton. Déterminé à lui offrir cette éducation bien supérieure à celle qu’elle reçoit, et surtout, à la mettre à l’abri, il fait fi des larmes de Tally et demande le soutien des deux vieilles filles dans les préparatifs de ce départ. Bien vite, la peine est surmontée par l’excitation de cette nouvelle aventure !
Dès les premiers instants du voyage sur le quai de la gare, Tally est surprise par l’ambiance si peu conformiste qui différencie son groupe des autres. La fantaisie des élèves n’a rien en commun avec ceux qui partent pour d’autres écoles. Il y a celle qui ne veut pas mettre ses chaussures préférant aller pieds nus, celui qui veut faire disparaître sa cravate dans le trou des W.C., un autre qui se balade avec une salamandre dans un bocal, et une enseignante complètement farfelue et dépassée qui court dans tous les sens… Dans le train, elle fait la connaissance de Julia qui la renseigne sur Delderton, une école atypique défiant les normes de l’enseignement. Déjà, Tally trouve ses nouveaux compagnons, bien que bizarres, dignes de sa sympathie et de sa loyauté…
Une vallée pleine de fleurs, une rivière, un superbe château un peu défraîchi sis dans un parc, un cèdre vieux de trois siècles, gardien des lieux, un directeur et des professeurs soucieux du bonheur de leurs élèves, une éducation progressiste, sans châtiment, libre ; on apprend sans contrainte…
A son arrivée,Tally admire le cadre d’exception et bien vite, adhère sans retenue à la pédagogie de Delderton, où la pratique et la théorie fusionnent. Elle s’immerge et prend part à la vie des uns et des autres, en étant la première à réconforter et à recevoir les confidences. Magda, la prof de philo, pleure la nuit lorsqu’elle pense à son pays, l’Autriche. Armelle, la prof de théâtre, a perdu son fils en Espagne. Le mystérieux prof de biologie, Matteo, a un regard mélancolique quand il joue de la saquebute. Kit veut aller dans une école « normale ». Julia est obnubilée par Gloria Grantly, une célèbre actrice. Augusta zozote et souffre d’allergies… Tout un monde singulier et fragile qu’elle materne avec dévouement.
Un jour, lors d’une séance cinéma, Tally voit un reportage sur la Berganie, un petit pays d’Europe qui fait parler de lui. Leur roi s’oppose à Hitler en lui refusant une alliance ainsi que le passage de son armée sur ses terres. Figure de héros dans une actualité inquiétante, Tally éprouve une grande admiration pour ce monarque courageux et se plaît à penser à lui souvent, en se remémorant les images d’une silhouette en habit d’apparat, digne et imposante.
Comme parfois le destin fait bien les choses… le directeur de Delderton reçoit peu de temps après, un courrier du ministère de la Culture au sujet d’un festival de danses folkloriques organisé par la Berganie : « Les autorités berganiennes ont très à cœur de renforcer leurs liens avec les démocraties européennes et de favoriser l’amitié entre les enfants des différentes nations, qui est l’un des moyens les plus efficaces d’assurer la paix dans le monde… ». C’est une chance incroyable pour Tally et ses amis… surtout que leur groupe sera encadré par Matteo.
En ces temps noirs de 1939, la joyeuse équipée ne se doute pas encore que leur voyage s’avérera bien dangereux. Les sbires d’Hitler préparent un coup d’état dont le dénouement sera radical.
Derrière les fenêtres du palais, le jeune prince Karil, prisonnier d’un protocole rigide, rêve de l’étang aux libellules et de liberté. Des camps se dressent pour la prochaine fête, plein de jeunesse et de vie. Il a déjà remarqué cette fille si remuante, si expressive, qui semble détenir tout ce qu’il veut. Mais cousine Frederica, comtesse d’Aveling, branche maternelle et anglaise de son arbre généalogique, est pire qu’un cerbère. Le devoir doit primer… mais pour combien de temps encore ?
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Eva Ibbotson est un auteur britannique, née à Vienne en 1925, qui a écrit de nombreux romans pour la jeunesse mais aussi pour adultes. J’ai lu il y a très longtemps « Une comtesse à l’office » et « Les matins d’émeraude ». J’inscris ce dernier dans mes livres préférés et doudous. Avec « L’étang aux libellules », je la découvre dans le registre « jeunesse » et, ayant aimé cette lecture, je continuerai à la lire avec d’autres titres.
Dans les notes qu’elle laisse à la fin du livre, elle raconte qu’elle a été une petite fille timide, bien éduquée par des religieuses en Autriche. Lorsque ses parents d’origine juive ont fui l’Autriche et les nazis, elle s’est retrouvé dans un univers inconnu et peu rassurant. On comprend alors que certaines de ses histoires racontent une grande part de sa vie. Comme Tally, elle s’est retrouvée un jour dans une école extraordinaire… La première partie du livre parle de ce qu’elle a vécu… « De formidables cours de biologie qui commençaient parfois à quatre heures du matin, une cuisinière qui avait posé pour des peintres, une cabane aux animaux remplie de créatures bizarres… Comme Tally, je trouvais difficile d’être « libre » et « progressiste ». Pourtant, je me suis vite attachée à cette endroit, qui a remplacé le foyer que j’avais perdu en quittant Vienne. »
Dans la deuxième partie, le roman prend une tournure plus épique. L’aventure est palpitante car il est question de trahison, d’assassinat et de fuite. Hitler n’est plus une lointaine menace et Tally prend conscience de certaines réalités. Elle n’hésite pas alors à prendre des risques et à combattre tout abus et toute cruauté.
Ce roman plaira aux jeunes car il apporte du rêve, de l’aventure, des intrigues, parle d’amitié, de vaillance, d’intégrité, de solidarité, de belles valeurs, raconte un pan de l’Histoire, et fait voir de beaux paysages.
Une lecture que je vous recommande…
« L’étang aux libellules était hors du temps, à l’abri de la guerre, protégé, intime, magnifique… »
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merci pour ce petit aperçu de ce bon livre.
bon dimanche et gros bisous
rosa
A bientôt Rosa !
J’ai été surprise en commençant ton billet car je sais que cette période de l’histoire n’est pas ta favorite mais je vois que le livre ne s’attarde pas sur cela. Il semble très doux, je le note !
La guerre est seulement suggérée. Tu commences à me connaître…
Comme je ne lis pas tellement de roman jeunesse, je ne connais pas. Mais maintenant que j’ai découvert Mary Hooper, je vais peut être m’y mettre !
Il y a des trésors dans la littérature jeunesse ! Titine, tu vas découvrir de belles histoires…
C’est l’auteur du livre mystère que tu avais offert à Noukette, non ? Pour le coup je ne suis pas certain que ce soit un roman pour moi…
Je ne pense pas. C’est bon pour les petites filles… et pourtant je n’aime pas compartimenter les lectures ! Mes garçons n’auraient pas aimé.
J’avais déjà entendu parler de ce titre. Je pense le lire tout bientôt, je l’ai vu à la biblio 🙂
Oh ! oui… lis-le ! J’ai aimé les deux premières parties. La troisième un peu moins (celle qui se passe en Angleterre). J’aimerais bien avoir ton avis.
il faut initier la lecture aux jeunes
Et avec ce genre de livre, on ne peut qu’aimer la lecture…
Ton avis me donne envie, est-ce grave docteur ?
Sandra… je te souhaite d’avoir souvent envie…
J’ai eu plusieurs fois ce roman entre les mains et cette couverture me fascine !!!!
Et elle est bien représentative du livre. C’est réussi !
Il a l’air vraiment bien ce titre! Je note la référence et j’essaierai de me le procurer.
Il doit plaire aux petites filles qui rêvent d’aventures ! Tout comme nous…
Tiens j’avais complétement oublié ce livre !! * qui est dans ma PAL donc ^^ *
Merci pour le rappel, et puis tu as bien aimé alors 🙂
Il se lit vite ce petit livre ! Lily, il ne faut pas le faire attendre plus longtemps… et un conseil si tu veux bien : Le lire avec ton âme d’enfant. Parfois, c’est un peu désuet, mais ça fait du bien.
Moi c’est par ses romans jeunesse que j’ai connu cette auteure… Et je l’ai découverte sous une autre facette grâce à toi ! 😉
Elle devait être une charmante femme…
Bonne semaine prochaine Noukette !