Waterloo Necropolis

logomoisanglais5Le mois anglais  avec Titine, Lou, Cryssilda – 8ème billet
« A tous prix » d’Asphodèle, « XIXème siècle » de Fanny, « British mysteries » de Lou et Hilde, « En tout genre » de Miss Léo et « God save the livre » d’Antoni

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waterloo necropolisWaterloo Necropolis
Mary Hooper

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« Londres, 1861, Grace, presque 16 ans, embarque à bord de l’express funéraire Necropolis, en direction du cimetière de Brockwood, pour y dire adieu à un être cher.
Elle fera là-bas une rencontre décisive en la personne de Mr. et Mrs Unwin, entrepreneurs de pompes funèbres, qui lui proposent de devenir pleureuse d’enterrement. D’abord réticente, la jeune fille finit par accepter leur offre, après qu’elle et sa sœur Lily se retrouvent à la rue. Toutes deux ignorent encore qu’elles vont devoir faire face aux manigances de cette famille peu scrupuleuse, prête à tout pour s’emparer d’un mystérieux héritage… »

J’ai cherché partout les notes que j’avais prises lors de ma lecture en octobre de l’année dernière… ça m’a permis de faire du rangement, mais je ne les ai pas retrouvées !
Pour ce roman jeunesse, je ne vous livrerai que le souvenir qu’il m’en reste, une trame encore distincte car j’avais beaucoup aimé ce livre…

Une belle écriture, simple, sobre, intelligente, très documentée, sans mièvrerie, avec juste de quoi émouvoir le lecteur…
L’auteur situe son histoire en 1861, dans le Londres victorien, le quartier miséreux de Sevan Dials, paroisse de Saint-Giles dans le West End (« On disait  que presque trois mille personnes s’y entassaient dans à peine plus d’une centaine de logements… »), et l’immense cimetière de Brockwood. Le Waterloo Necropolis est un train qui relie la ville à la nécropole. Le décor est dans les premières pages gothique, traversé de brumes, revêtu de crêpe noir, mystérieux et angoissant. Les vivants, riches et pauvres, accompagnent leurs morts vers une ultime destination.

Grace est une jeune fille courageuse, honnête et attachante qui doit s’occuper seule de sa sœur Lily, simple d’esprit. Toutes deux ont subi un traumatisme et ont dû fuir le pensionnat qui les hébergeait. La vie est très difficile et pour survivre, Grace doit effectuer plusieurs petits boulots, comme acheter du cresson et façonner des petits bouquets pour les vendre. On découvre alors le microcosme des échoppes, des marchés, et tous les négoces qui s’y attachent. Dans ce monde, les loques ont un prix, tout est monnayable, même l’âme. L’histoire raconte aussi la restructuration des quartiers pour les assainir et les pauvres gens qui se retrouvent à la rue, obligés d’abandonner leurs maigres possessions. C’est ce qui se passe pour Grace…

Lorsqu’on lui propose un rôle de pleureuse (par sa beauté, sa jeunesse, son innocence, Grace suscite de l’attendrissement), elle hésite beaucoup car cet univers lui semble grotesque et indécent. Comédiennes dans la peine, les pleureuses professionnelles devaient accompagner les familles et manifester leur tristesse, alors, que contradictoirement, la bonne société réprouvait tout étalage d’émotions. L’atmosphère vue de l’extérieur est complètement différente, feutrée et fantastique avec tout son décorum, et vue de l’intérieur, c’est une entreprise très lucrative qui exploite et escroque ; les bois vernis et précieux, les étoffes de satins, de velours, de crêpe, les sculptures en plâtre, les couronnes… les rites funéraires sont très anciens, mais en ce siècle, ils sont affaires de commerce.

En dehors du contexte historique de la toile de fond, l’auteur agrémente l’histoire d’une intrigue en mettant en scène un couple de mécréants qui arnaque les familles en deuil et qui menace Grace et Lily. Le scénario a de quoi captiver le jeune lecteur, le faire frémir… car les méchants sont très méchants ! Il est question d’une spoliation d’héritage et d’un mystère très personnel que Grace voudrait élucider. Dès le début et dans des circonstances particulières que je ne dévoilerai pas, elle fait la connaissance d’un jeune homme de bonne famille, James Solent, futur avocat, qui va lui apporter une aide précieuse. Une touche romantique à l’histoire n’est pas pour déplaire…

En fin de roman, l’auteur laisse quelques précisions qui relatent l’épidémie de choléra qui eut lieu en 1840 et qui fut à l’origine de la conception de cet immense cimetière à l’extérieur de la ville. Elle parle également du culte de la mort qui fut instauré par la reine Victoria après le décès de son mari le prince Albert (en 1861, Victoria perdit sa mère et son mari). Elle cite Charles Dickens et explique que ses histoires ont été une source d’inspiration.

Un roman jeunesse et un auteur que je vous conseille vivement. Ce titre a reçu le prix Escapages 2012-2013.

D’autres billets chez Titine, Lili, Bianca, Alice, Noveleen, Anne,

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32 réflexions au sujet de « Waterloo Necropolis »

  1. Finalement c’est intéressant que tu aies perdu tes notes. On voit que les souvenirs qu’il te reste du roman sont encore très forts et ça donne envie de le lire. Je l’ai acheté pour le boulot, mais pas encore eu le temps de l’emprunter.

    • Le billet n’a pas été facile, mais tu as raison… le roman est encore bien présent à l’esprit. Je ne peux pas dire la même chose du second… Velvet. Je me souviens seulement d’une petite déception… il ressemble un peu trop à Waterloo Necropolis. Va falloir que je le ressorte !
      Bonne soirée So ♥

  2. Je l’avais déjà noté, ça devrait me plaire, Il y a des méchants et j’aime bien quand il y a des méchants!!
    Tu t’en souviens bien, quand une histoire plait ça aide, c’est bon signe.

  3. Et bien, pour quelqu’un qui a perdu ses notes et dont la lecture a plusieurs mois, tu te rappelles sacrément bien du roman ! C’est dire qu’il est bon et qu’il t’a marquée ! Comme tu le sais, je l’ai beaucoup aimé également. De tous les avis que je lis, il semble faire l’unanimité.

    • Lili, j’ai quand même le livre sous les yeux ! Ma mémoire n’est hélas pas aussi formidable ! Mais je ne l’ai pas relu, c’est déjà ça !!!

  4. Ah la touche romantique a touché mon coeur d’artichaut, mais ça se finit trop tôt !
    Une jolie transition après « Oliver Twist » pour ma part ! 🙂

    • C’est comme les classiques de Dickens. Je n’ai découvert les livre dit « jeunesse » que depuis l’ouverture de mon blog. Et depuis, j’écume les étagères de mes garçons.

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