La délicatesse

Challenge amoureux d’Irrégulière
Un livre conseillé par Cécile

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La délicatesse
David Foenkinos

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« François pensa : si elle commande un déca, je me lève et je m’en vais. C’est la boisson la moins conviviale qui soit. Un thé, ce n’est guère mieux. On sent qu’on va passer des dimanches après-midi à regarder la télévision. Ou pire : chez les beaux-parents. Finalement, il se dit qu’un jus, ça serait bien. Oui, un jus, c’est sympathique. C’est convivial et pas agressif. On sent la fille douce et équilibrée. Mais quel jus ? Mieux vaut esquiver les grands classiques : évitons la pomme ou l’orange, trop vu. Il faut être un tout petit peu original, sans être toutefois excentrique. La papaye ou la goyave, ça fait peur. Le jus d’abricot, c’est parfait. Si elle choisit ça, je l’épouse…
– Je vais prendre un jus… Un jus d’abricot, je crois, répondit Nathalie.
Il la regarda comme si elle était une effraction de la réalité. »

Je reprends rarement la quatrième de couverture, mais vous connaissez maintenant ce livre qui a été édité en 2009 et qui a eu beaucoup de succès…

François va épouser cette jeune fille qui s’appelle Nathalie. Ils vont vivre sept années d’amour fougueux, tendre et rassurant. Puis un jour, Nathalie va rester douillettement lovée dans le canapé avec un livre passionnant, un plaid sur les jambes, la théière fumante prête pour un petit réconfort. François part faire un footing, il l’embrasse, lui susurre quelques mots affectueux qu’elle oublie aussitôt, absorbée par sa lecture et la douce torpeur d’un dimanche nonchalant. Et l’image de la félicité éclate en une sonnerie stridente, celle du téléphone qui lui apprend que son mari a été renversé par une voiture… Il décédera quelques jours plus tard.
Nathalie va vouloir succomber elle aussi et son quotidien sera en sursis grâce à son travail ; une immersion totale, une planque, un sommeil, le temps d’un deuil de trois années.
La suite, je vous la laisse découvrir… ne vous dévoilant qu’une bride… le réveil de la princesse se fera avec délicatesse.

Dé-li-ca-tesse. Un beau mot, délicieux, cotonneux, avec des nuances affables et caressantes. Voici des synonymes : amabilité, courtoisie, élégance, galanterie, tact, finesse.

A l’heure où j’écris mon avis, je me questionne encore. Pourquoi n’ai-je pas été complètement séduite par ce roman ? Il s’est lu très vite, l’histoire est intéressante, il y a de l’humour, de la fantaisie, de la poésie, des phrases belles que l’on souligne en se les répétant plusieurs fois pour retenir leurs images et leurs sonorités. C’est un livre optimiste, qui se lit d’une seule traite. Un livre pour me plaire. Alors, comment puis-je expliquer ma retenue qui n’est même pas une déception ?
J’essaie d’analyser, de démêler mes sentiments, d’élucider cette énigme et je crois savoir…
Première raison : Au début, l’auteur raconte l’histoire d’amour de François et Nathalie assez succinctement et même avec froideur, ce qui a mis une distance entre eux et moi. J’étais formatée pour la suite.
Deuxième raison : Mes dimanches sont bien souvent semblables à ce dimanche. Je suis sur ma méridienne, un livre ouvert sur mes genoux, la tasse de thé en permanence à portée de main, mon mari vient m’embrasser avant de partir en vélo.
Troisième raison : J’avais lu le billet de George qui parlait de moquette (voir ici), et une citation du jeudi chez L’Irrégulière (voir là). Je me suis surprise à comptabiliser le nombre de fois que l’auteur a parlé de la moquette !
Quatrième raison : Je n’ai pas trouvé Nathalie sympathique. Seulement à la fin, lorsqu’elle laisse tomber sa « frigidité » et qu’elle se retrouve coller à un arbre à compter jusqu’à 114 pour une partie de cache-cache.
Cinquième raison : C’est parfois ridicule et pesant (Pour celles qui l’ont lu, les scènes avec Charles et Markus, Charles et sa femme, dans le café avec Chloé…). Et là, question : Est-ce un effet volontaire de l’auteur ? Oui, sûrement, mais cela m’a un peu dérangée.

Conclusion… Une charmante histoire, même si… Vous pouvez vous aventurer entre ses pages avec ma bénédiction !

PS : Oups ! un petit oubli… Sixième raison : J’avais beaucoup aimé « Le mec de la tombe d’à côté » de Katarina Mazetti. Deuil, rencontre, rejet, amour, reconstruction.

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 Peinture de Van Gogh – Branche d’amandier en fleur

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